La conférence de presse de Lopez et Gattuso

Lopez sur le fait d'être footballeur : "Franchement, je pense que les personnes qui ne connaissent pas le football, qui ne savent pas ce qui se passe dans les vestiaires ou sur le terrain, pensent que dès que tu es joueur de football, que tu as de l'argent, c'est tout ce qu'il y a dans la vie. Et voilà, c'est tout. Si tu gagnes de l'argent, alors tout va bien. Mais il faut comprendre qu'en réalité, nous sommes des êtres humains, nous avons nos propres problèmes, des soucis à la maison, des difficultés avec les enfants, parfois des problèmes de confiance en soi. Que tu joues ou que tu ne joues pas, que tu joues mal, tout cela est toujours compliqué. La facilité réside dans la critique de quelqu'un qui a mal joué.

C'est vrai que notre métier exige que nous jouions bien, que nous fassions de notre mieux. Mais il y a tellement de pression dans le jeu aussi. On a l'impression que parce qu'on gagne beaucoup d'argent, tout est facile, que même si on ne joue pas, on gagne beaucoup d'argent. Mais à la fin, tu réalises que l'argent n'est pas tout. C'est facile pour moi de le dire, parce que oui, j'ai gagné beaucoup d'argent et je peux affirmer que l'argent n'est pas tout. Quand je suis parti à Rome et que j'ai gagné le double, je ne voulais pas être là.

Pourquoi? Parce que l'argent seul ne suffit pas. Même si tu gagnes beaucoup d'argent, à la fin, cela ne compte pas vraiment. Maintenant, je vais mieux que jamais parce que je me sens bien avec ce que j'ai accompli. Peu importe si j'ai gagné plus ou moins d'argent, cela ne change rien. Ce qui compte, c'est que quand je m'entraîne, je suis content. Quand je joue, je suis content. Quand je suis avec mes amis, ma famille, je suis content. Et c'est ça l'essentiel. Certes, il y a des gens qui pensent que plus tu gagnes d'argent, plus tu es heureux. Je ne suis pas d'accord. Chacun a son opinion. C'est juste ce que je ressens. Peut-être que d'autres voient les choses différemment, mais c'est ma conviction."

Lopez sur Balerdi : "Je ne voulais pas partager mes soucis avec les autres parce que je ne voulais pas attrister quelqu'un à cause de moi. Alors quand quelque chose n'allait pas, je disais que tout allait bien, que tout était sous contrôle. Il savait que ce n'était pas vrai. Il a respecté mon choix de garder ça pour moi, mais après notre entretien, il m'a dit que la prochaine fois, je pourrais lui parler et qu'il essaierait de m'aider."

Lopez sur sa dépression : "Oui, c'est vrai, il y a deux semaines que j'ai abordé ce sujet. En même temps, j'ai ressenti le besoin de consulter un psychologue pour m'aider dans ce processus. Parfois, il arrive des moments où l'on ne comprend pas ce qui se passe dans notre tête, où l'on ne saisit pas pourquoi toutes ces pensées nous assaillent. Je pense que c'est important, voire bénéfique, de pouvoir discuter avec quelqu'un pour comprendre pourquoi cela arrive et trouver des solutions. Je n'ai jamais eu peur d'en parler, même si à un moment donné ce n'était pas le moment approprié. C'était une expérience que j'ai traversée, et je suis très heureux d'avoir surmonté cette sensation. Grâce à cela, je me connais beaucoup mieux maintenant, je suis plus conscient de ce qui se passe dans ma tête. J'essaie de reconnaître quand quelque chose ne va pas et de trouver une solution. Je continue à avoir des séances avec le psychologue, non seulement pour discuter de football, mais aussi de la vie en général. Cela me fait me sentir beaucoup mieux, et je pense que cela peut grandement aider dans le football. Ce n'est pas facile, et je pense que si quelqu'un peut montrer les chemins à suivre, comment gérer les moments difficiles, cela serait bénéfique pour les joueurs, surtout dans un environnement où il y a beaucoup de pression. Je ne parle pas seulement du football, mais de la vie en général. Pour moi, c'était une étape importante, et je suis reconnaissant d'avoir cette passion, vraiment."

Lopez sur la tactique : "Selon ma perception, pour moi, jouer avec quatre joueurs est beaucoup plus facile avec le ballon. Car, lorsque nous jouons avec quatre joueurs, nous obtenons un joueur supplémentaire au milieu du terrain, ce qui complique les choses pour les adversaires. Il y aura sûrement des joueurs qui préfèrent jouer à quatre tandis que d'autres préfèrent jouer à cinq. Mais finalement, ce n'est pas à nous de décider, c'est au coach. Nous devons donc respecter sa décision, respecter la manière dont il veut que nous jouions. Ensuite, c'est à nous de mettre en pratique son idée sur le terrain. Mais, comme je te l'ai dit, le fait de jouer avec quatre ou cinq joueurs n'est pas le problème de cette équipe."

Lopez : "Je pense que j'ai passé toute l'année à parler de cela, mais je vais encore en parler maintenant. Je ne suis pas d'accord avec cette idée. Honnêtement, je ne suis pas d'accord. Nous avons des leaders, nous avons un vrai capitaine. Je suis très satisfait de ce qu'il fait chaque jour, même s'il traverse une mauvaise période. Il est toujours là, il essaie de communiquer avec nous, il parle pendant les matchs, il essaie de nous aider à comprendre ce qu'il voit sur le terrain. Il y a des joueurs comme Kondogbia, Aubameyang, Gigot, Correa, qui ont joué à un très haut niveau, même si cela remonte à plusieurs années. Ils ont disputé des matchs de Ligue des Champions, et ils sont toujours là. Je ne suis pas d'accord avec l'idée selon laquelle des joueurs importants sont partis, car il y a aussi de nouveaux joueurs qui sont arrivés. Je pense que les gens de l'extérieur essaient de trouver des solutions au problème, mais le problème ne se situe pas là. Le véritable problème est ce dont je vous ai parlé auparavant. C'est là que réside le problème de cette équipe. Ce n'est pas une question de leadership, il y en a, mais c'est une question de chaque individu."

Lopez : "Je pense que jusqu'à la fin de la saison, chaque match sera le plus important de la saison. Tout ce qui s'est passé cette semaine, la semaine dernière, a rendu ce match de demain crucial. Si nous ne gagnons pas demain, cela va être compliqué. Je refuse de croire que l'équipe va rester ainsi. Je crois fermement que toute l'équipe a la mentalité de remporter ce match. Nous savons tous que maintenant, nous devons donner le maximum. Certains aspects du jeu sont parfois difficiles à travailler. Nous pouvons travailler la tactique, la technique, la prise de décision, la pression, la possession de balle. Mais il y a des éléments qui dépendent uniquement de nous. Notre concentration, notre compréhension du jeu, notre communication avec nos coéquipiers - tout cela dépend de nous et ce n'est pas à 100%. Il y a toujours des choses à améliorer. Parfois, nous ne jouons pas bien un match, mais il y a des éléments qui ne sont jamais à 100%. Que nous jouions à 4 ou à 3, que nous ayons 10 attaquants sur le terrain, ces éléments manquent. Si nous encaissons des buts dans les dernières minutes à plusieurs reprises, ce n'est pas juste de la malchance. Si nous n'arrivons pas à gagner contre une équipe à dix joueurs à plusieurs reprises, ce n'est pas juste de la malchance. Nous devons être conscients de cela, conscients que nous n'avons pas 100% de contrôle sur ces aspects. Avant toute chose, nous devons être à 100% présents, pendant chaque match, durant les quatre-vingt-dix minutes. Sinon, ce ne sera pas suffisant. Nous serons tous dans le pétrin. C'est aussi simple que ça."

Lopez : "Je pense que cette semaine est l'occasion de faire le point, nous avons bien terminé l'année, du moins le mois de décembre. Nous avons repris quelques points que nous avions perdus, mais le début de l'année n'a pas donné les résultats escomptés. Il n'y a plus d'excuses maintenant. Certains ont dit que nous ne sommes pas les favoris, que nous avons peu de joueurs disponibles et beaucoup de blessés. Mais ce ne sont que des excuses. Maintenant, c'est à nous. Si nous voulons réaliser quelque chose cette saison, nous devons nous investir davantage. Nous devons courir plus, gagner des matchs. Sinon, cela sera une saison compliquée. C'est la réalité, il faut être clair, le reconnaître et le montrer dès demain."