Conférence de presse de Gattuso et Balerdi

Gennaro Gattuso sur la conviction du groupe que ça va finir par tourner : "Ce qui concerne ce travail, c'est vraiment l'engagement des joueurs. C'est pour ça que tout le monde le voit comme quelque chose qui est faisable parce que les joueurs donnent vraiment beaucoup. Après dans la vie, mais dans le sport en plus, il faut toujours avoir un peu de chance. Ça fait partie toujours du jeu. Moi j'ai énormément d'exemples, je peux vous parler du match quand je jouais Ajax-Milan. Car s'il y avait eu la VAR à l'époque, clairement on aurait été éliminé, il y avait clairement hors-jeu, au final Ambrosini qui dans les dernières minutes devient un attaquant et réussit à marquer. On passe le tour avec l'équipe d'Italie. Face à l'Australie, pareil pendant la Coupe du Monde, on était réduit à 10, pénalty à la dernière minute et on passe. J'ai vraiment énormément d'exemples comme ça et j'en ai des bons comme des moins bons, par exemple même quand j'entraînais à Naples, nul 1-1 contre l'Hellas Vérone chez nous à domicile. Après une très bonne saison, on aurait pu finir deuxième. Au final, ce nul nous fait arriver cinquième. Ce sont des petites choses qui peuvent vraiment inverser la tendance. Je pense que l'équipe le sent, qu'elle est vraiment sur le bon chemin. Elle sent que c'est une équipe qui est difficile à affronter maintenant. Mais après, c'est vrai que forcément, de perdre à Lens et de ne pas faire le match nul, ça vous change, ça vous fait quelque chose mentalement, puis c'est jamais agréable de perdre. Pareil, si on avait pu l'emporter à Nice, je pense que l'attitude, la conviction des joueurs a été différente. Après, ce qui est important, c'est que ce que j'essaie vraiment d'inculquer aux joueurs, il faut vraiment qu'ils se convainquent de cette chose, c'est que tout ce qu'on fait, il faut vraiment que ce soit fait avec cette envie, cette hargne qui est pour moi primordiale."

Gennaro Gattuso : "Je pense que si on reprend le match contre Lens, évidemment que les joueurs ont la possibilité de faire mieux, d'aller encore plus loin dans leurs capacités. Par exemple, Correa, Sarr aussi, étaient un peu en deçà de leurs capacités. Des caractéristiques qu'ils ont normalement dans les jambes. Quand on fait du haut niveau, on ne peut pas jouer avec deux ou trois joueurs qui sont en demi-teinte. Donc c'est un problème que les joueurs doivent comprendre. Ca peut arriver de rater un but, de rater une passe, mais vraiment penser au collectif quand l'équipe est en difficulté. Moi ce que j'attends, c'est même juste que ça passe par une phrase ou un conseil à un coéquipier, par exemple si on le voit avec la tête baissée, lui dire relève la tête, t'inquiète pas".

Gennaro Gattuso : "Et après, une autre chose qui est importante, c'est que si j'avais vu que l'équipe était vraiment nulle, que l'équipe n'était pas compétitive, qu'elle n'arrivait pas à réagir, alors évidemment que j'aurais cherché des solutions. Parce que si tu dis l'équipe ne crée pas, il y a un problème vraiment. Mais moi je ne vois pas ça. Honnêtement, ici c'est le résultat qui pose problème, c'est vrai. Objectivement, on le voit dans notre classement en Ligue 1, mais je ne veux pas non plus qu'on soit trop pessimiste parce que quand on analyse les défaites qu'on a eu cette saison, honnêtement l'équipe est vive. L'équipe a quand même affronté des équipes qui étaient fortes, il y a eu des moments où on n'a pas été chanceux. Je ne pense pas qu'il y ait besoin de changer à tout prix l'équipe, de dénaturer notre jeu. C'est dur pour n'importe quel adversaire."

Gennaro Gattuso sur un système sans ailier : "C'est vrai que nous on en a parlé avec mon staff, on y pense mais ce qu'il faut que vous compreniez aussi c'est qu'on a eu 10 jours pour travailler, mais j'avais que 7 joueurs à disposition. Avec 7 joueurs, tu ne peux pas faire un travail concret. On a travaillé sur des choses un peu didactiques. Mais honnêtement, vous savez aussi qu'on a un manque de temps. On a 8 matchs en 24 jours. Je suis d'accord avec vous. Tout ce que vous dites, vos raisonnements, je fais les mêmes. Mais je n'ai pas baguette magique, honnêtement. Je ne peux pas dire qu'on va tenter quelque chose avec une défense à trois, tout le monde devant et après chacun part de son côté. Ce qu'il faut qu'on essaye de faire, c'est de limiter au maximum les dommages qui peuvent arriver parce qu'on n'a pas le temps de faire quelque chose de nouveau, on a juste besoin de résultats. On sait que sur les données, les résultats n'étaient pas bons au niveau du classement, mais je ne pense pas que l'équipe soit si mal que ça. Honnêtement, je sais que parfois ça peut être difficile, c'est pas forcément la position, le poste qu'il connaît, c'est pas facile de travailler sur deux concepts en même temps. Mais voilà, je pense que le système au final c'est pas le problème, c'est vraiment le temps qui est nécessaire et qu'en ce moment nous n'avons pas."

Gennaro Gattuso : "Je pense que ce qui est important ici, la vérité, c'est que Correa, par exemple, dans sa carrière, il a toujours joué généralement derrière la pointe, derrière l'avant-centre. Iliman jouait toujours plutôt en deuxième attaquant, pas aussi large. Le seul qui était vraiment dans ce jeu, c'était Sarr. Même Amine, j'en ai parlé plusieurs fois, je pense que c'est un joueur qui devrait être plus dans l'axe que plus externe. Ce sont des joueurs qui jouent tous en apprenant des choses nouvelles à un poste qui n'est pas forcément celui auquel ils ont joué tout au long de leur carrière. C'est quelque chose qui est difficile peut-être à assimiler. Nous ce qu'on essaie c'est de ne pas détruire un joueur pour imposer des codes. Il n'y a pas de codes dans notre jeu, mais c'est vrai que parfois on aime jouer sur l'extérieur. Moi j'aime bien parfois avoir des joueurs qui jouent avec le pied inversé. Mais ce qui compte c'est que ce sont des joueurs qui sur les couloirs n'avaient pas forcément cette expérience. Et donc dans ces 30 derniers mètres c'est important de réussir à mieux développer le jeu, mais il faut quand même maintenir ce détail en tête."

Gennaro Gattuso sur la défense à trois et pourquoi il ne veut pas vraiment l'envisager : "C'est le seul secteur où ça fonctionne bien avec le milieu de terrain. Honnêtement on ne souffre pas de la pression de l'adversaire, on n'a pas pris 25 000 tirs pendant les matchs. Je pense qu'on a une identité en phase défensive qui est juste, qui est équilibrée. Il y a peu de dommages, on subit peu de la part de notre adversaire. Pourquoi changer ce qui fonctionne ? Je pourrais penser à un joueur plus adapté. Par exemple, je pourrais jouer avec 3 milieux de terrain, avec Harit en milieu plus offensif, Ndiaye comme attaquant ou avec 2 autres attaquants. Il faut regarder les prestations de l'équipe. Je regarde ça. C'est vrai aussi, je l'ai dit déjà cette saison, il y a eu des défaites où on ne méritait pas de perdre ces matchs. Donc voilà, avec le staff, évidemment, avec mon équipe, on y pense à ces changements. Mais honnêtement, je n'ai pas de baguette magique. En plus, avec le retour des équipes nationales, de la sélection, on n'a pas vraiment le temps de s'entraîner parce qu'il y a une grosse succession de matchs. Quelle est la bonne solution ? Donc, c'est vrai qu'on y pense, c'était quand même une bonne question, je pense que c'est juste de vous répondre aussi et j'espère que je vous ai donné suffisamment d'éléments de réponse."

Gennaro Gattuso sur la finale de la coupe du monde 2006 et la sortie de Patrick Vieira : "Finalement quand il est sorti je me suis dit enfin enfin il sort du terrain donc j'étais quand même content même si évidemment ça me faisait de la peine pour lui mais voilà c'est ce que j'ai dit tout à l'heure c'était toujours difficile de l'affronter il avait une manière de couvrir le ballon était tellement grand une montagne que tu voyais jamais la balle. Tu avais l'impression qu'il était lent, puis au final il se déplaçait, il réussissait à prendre la vitesse, à être un peu comme un poulpe au sens où il réussissait toujours à prendre le ballon, avec une mentalité vraiment de vainqueur, de toujours vouloir l'emporter, que ce soit avec la Juve, l'Inter, l'équipe de France. C'est vrai qu'il n'y a pas eu que la Coupe du Monde, il y a eu l'Euro aussi. C'est quelqu'un qui s'est toujours trouvé sur ma route. Et quand je vous parlais de David contre Goliath, c'est parce que je le pense vraiment. C'était vraiment... Vous voyez, moi je mesure 1m70, 74, de me retrouver contre une montagne comme ça, c'était mentalement difficile aussi. Donc c'est vrai que j'ai dû utiliser au mieux mes forces et mes qualités, mais c'est vrai que quand il est sorti, quand il s'est fait mal, honnêtement je me suis dit enfin il sort. Pour nous, c'était une bonne nouvelle, même si ça n'enlève en rien le respect que j'ai pour le sportif."

Gennaro Gattuso sur Patrick Vieira : "Quand vous parlez de souvenirs, plus que des souvenirs, je me rappelle les coups que j'ai pris dans les jambes. Mais à part ça, en tant que sportif, c'est vrai que c'était une montagne, c'était quelqu'un d'énorme qui était deux fois ma taille, donc quand même un personnage avec une technique spéciale pour quelqu'un de sa taille, pour un milieu de terrain aussi, vraiment qui réussit à combiner qualité et quantité. C'est vrai qu'on a livré beaucoup de batailles, c'était très difficile au niveau de l'énergie aussi, mais j'ai toujours respecté l'homme que c'était, le sportif que c'était, parce que c'est quelqu'un qui était dur mais loyal. Et je pense que ça, la loyauté, c'est quelque chose qui est très important et c'est quelque chose que je respecte. En plus d'être le champion que l'on connaît tous en tant que coach, en tant qu'entraîneur, je pense qu'il est très bien préparé. Il a évolué en Premier League avec Crystal Palace, il a fait des choses très intéressantes. Il entraîne une équipe qui comme je l'ai dit est très jeune et c'est difficile d'entraîner des jeunes talents sans préparation. Je pense que demain on sera mis en difficulté tant par sa bravoure en tant qu'entraîneur que par les talents qu'il a dans son effectif."

Gennaro Gattuso : "L'autre élément qui est important et qui n'est pas sous-évalué, sous-estimé, c'est vraiment ces 30 derniers mètres, parce que je pense qu'on y arrive très facilement. Vous vous demandez pourquoi au final on n'arrive pas à concrétiser avec un but, mais ce qu'il faut analyser aussi c'est le nombre de ballons perdus, les dernières passes ratées. C'est quelque chose qui est important aussi, parce que si on regarde les données statistiques, on est très souvent dans la moitié de terrain adverse, et pourtant il y a cette difficulté. Donc c'est des choses qui doivent être analysées et améliorées. Améliorer ces 30 derniers mètres."