Touré : "il ne faut pas se dire qu'il faut aller là-bas pour mettre le bus"
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 04/01/2025 à 09:24
En conférence de presse avant d'affronter l'OM, le milieu de terrain du Havre, Abdoulaye Touré, s'est notamment prononcé sur l'approche à adopter au Vélodrome dimanche.
Le coach était très en colère après le match à Saint-Brieuc. Est-ce que cette colère était toujours là au moment où vous vous êtes retrouvés ? Est-ce qu'il y a eu d'entrée un discours très ferme, peut-être très dur ?
Abdoulaye Touré : Je pense que sa colère est légitime parce que, comme je l'ai dit, c'est une grosse désillusion. Maintenant, on est revenu avec beaucoup de fraîcheur, beaucoup d'envie de changer la donne, parce qu'on sait tous qu'on est dans une situation très compliquée. Je pense que le mot d'ordre, ce n'est pas de crier sur tous les toits ou de créer des conflits, mais que tout le monde soit ensemble, qu'on ait tous les mêmes objectifs, qui sont de se sortir de cette situation, comme je l'ai dit.
Comment inverser le cours des choses ? Il y a très peu de victoires, et il y a eu quand même pas mal de matchs inquiétants. Si on regarde offensivement, le meilleur buteur c'est toi. On ne va pas dire que ça ne fait pas plaisir, mais ce n'est pas normal que ce soit encore toi le meilleur buteur après 15 journées, si je ne me trompe pas. Qu'est-ce qui peut inverser le cours des choses ?
A.T. : On doit se dire les choses et travailler ensemble, mais on doit rester concentrés sur nous-mêmes et travailler. Ce n'est pas le moment de se sentir supérieur. Aujourd'hui, comme je l'ai dit, la situation est compliquée, mais c'est en se serrant les coudes, en se disant les choses et en restant focus qu'on arrivera à changer la donne. Sur le plan offensif, comme vous l'avez dit, c'est vrai que c'est inquiétant, mais c'est seulement par le travail qu'on arrivera à trouver des solutions.
Est-ce que Didier Digard, pour secouer un peu ce groupe, a changé deux ou trois petites choses au quotidien ?
A.T. : Non, pas forcément. On est revenus avec les mêmes intentions, même si ça ne s'est pas passé comme on l'a souhaité. Mais comme je l'ai dit, l'objectif est de changer la donne, de rebasculer dans le positif, parce que c'est vrai qu'on est dans une situation très délicate. Il faut garder confiance : le championnat est encore long et il y a beaucoup de points à aller chercher.
Mais vous arrivez à vous dire les choses franchement, même durement ? On a le sentiment que c'est un groupe de mecs bien, mais que ça manque peut-être un peu de grande gueule ?
A.T. : Oui, c'est vrai, ce n'est pas forcément dans nos caractères. Mais dans ce genre de situation, il faut montrer qu'on est un groupe solidaire. Et qui dit groupe solidaire dit se dire la vérité, même si ça ne fait pas toujours plaisir. C'est pour le bien du groupe.
On est rentrés en période de mercato estival, et on sait que tout le monde peut être amené à partir durant le mois prochain. Est-ce que ça perturbe la vie du groupe ?
A.T. : Pas forcément. Comme je l'ai dit, on est revenus avec l'objectif de changer la donne sur le plan sportif. Après, le mercato est une période toujours délicate. Mais moi, je pars du principe que tant que je suis là et sous contrat avec le HAC, je donnerai le meilleur de moi-même. Si le mercato fait en sorte que nos chemins se séparent, ça arrivera quand ça arrivera. Mais pour le moment, je donnerai tout jusqu'à la fin.
Un peu plus à court terme, il y a un déplacement à Marseille, au Vélodrome. Cette saison, contre les gros, il y a souvent eu de gros scores, avec trois buts encaissés par exemple. Qu'est-ce qu'il faut faire pour éviter une nouvelle valise qui pourrait peser lourd sur le goal average en fin de saison ?
A.T. : Déjà, il ne faut pas se dire qu'il faut aller là-bas pour mettre le bus, parce que je pense que ce n'est pas la solution. On aura des atouts à faire valoir. Mais s'il y a un point sur lequel on peut travailler, c'est forcément essayer de ne pas encaisser de buts, de faire durer les matchs. Face à ce genre d'équipe, c'est le plus important, parce qu'on sait que, si le score reste à notre avantage, ils peuvent s'énerver ou ouvrir des brèches, et ce sera à nous d'en profiter.
André Ayew est un cadre du vestiaire. Il connaît bien le contexte marseillais. Est-ce qu'il a beaucoup pris la parole ? A-t-il insisté sur certains points, peut-être raconté un peu l'atmosphère là-bas ?
A.T. : Pas forcément devant tout le groupe. Il a parlé à deux ou trois personnes pour raconter quelques anecdotes. Moi, pour les quelques fois où j'ai joué là-bas, je connais aussi un peu l'atmosphère et l'ambiance du stade. Ce sont forcément de belles affiches à jouer, mais je n'y vais pas pour admirer le stade. J'y vais avec des objectifs : ne pas perdre, faire durer le match et, pourquoi pas, ramener au moins un point.
Vous disiez avoir un groupe avec de l'envie en ce début d'année. Est-ce que la trêve a permis de faire une pause, de ne pas penser au foot ni à la zone rouge ? Est-ce que cela vous a fait du bien mentalement ?
A.T. : Moi, je suis un drogué de foot, donc c'est compliqué de décrocher. Les vacances sont censées permettre de couper un peu avec le monde du foot, mais je suis tellement passionné que je peux changer d'idée pendant quelques minutes, mais ça revient toujours en tête. J'ai tellement envie de bien faire et de sortir le club de cette situation pour qu'il voit plus grand.
Et tu sens que les autres sont dans le même état d'esprit, prêts à tout donner sur le terrain ?
A.T. : Oui, je pense. Ce n'est pas une situation qui nous arrange. Quand on est compétiteur, dans une situation délicate, la première idée qui vient en tête, c'est de changer la donne et de faire en sorte que les résultats redeviennent positifs.