L'OM s'est incliné à Lyon avec un arbitrage discuté. Pour autant, à quoi doit-on vraiment la défaite ?
Lionel Jaffredo est un être humain comme les autres. Au lendemain de son match arbitré au stade Gerland entre Lyon et l'OM, il a sûrement eu la tentation de voir ce qu'il se disait de lui sur internet, comme un acteur en pleine promo, comme un politique juste après "Des paroles et des actes". Sans surprise, il aura pu constater que les supporters marseillais n'ont pas manqué de parler de ses deux penalties oubliés, mais aussi de son silence lorsque Samuel Umtiti s'est essayé au surf sur le tibia d'André-Pierre Gignac. C'est que, dans le même temps, André Ayew et Jérémy Morel ont été avertis, ce qui les privera de PSG-OM. L'arbitre est-il pour autant le principal responsable de la défaite de l'OM, la première depuis que cette équipe a véritablement démarré son championnat ? La réponse est bien évidemment non.
Car déjà, cela aurait pu être pire. Avec un certain Nicolas Rainville, André Ayew aurait pu être expulsé pour avoir tenté d'empêcher la sortie du carton jaune en mettant sa main sur la poche de l'arbitre. Lorsqu'on observe l'action du seul but du match dans sa totalité, les deux carences de l'OM sont pointées du doigt : tout d'abord une frappe de Gignac sans risque sur Lopes, avant un déboulé de Gourcuff qui se joue d'un Imbula plus fait pour crocheter que pour marquer à la culotte. "Depuis le début de saison, on n'a pas parlé de l'arbitrage", rappelait, en outre, à la fin de la rencontre Dimitri Payet. Une manière de souligner que l'OM est passé entre les gouttes sur dix journées, avec un tacle de Morel limite à Caen et un penalty qui aurait pu être sifflé contre Nkoulou face à Toulouse. Cela devait peut-être s'équilibrer contre Lyon, soit. Mais il y avait pour autant la place de gagner, ce que les Phocéens n'ont pas fait. Est-ce qu'il faut s'inquiéter ? La réponse est non, là aussi.
Face à des Lyonnais gonflés à bloc, l'OM a fait plus qu'exister dans ce match, ce qui n'était plus le cas depuis un moment à Gerland. En première période, malgré les fautes incessantes de Gonalons, Benjamin Mendy et Brice Dja Djédjé étaient à leur avantage au milieu de terrain. Et pour ce qui est du deuxième acte, les Marseillais se sont tout simplement procuré plus d'occasions que leur adversaire du soir.
Est-ce, alors, une victoire tactique d'Hubert 'Bielsa n'a rien inventé' Fournier ? En individuel face à un 4-4-2 losange, Thauvin et Imbula se sont trouvés en difficulté face à Bedimo et Gourcuff, qui les ont empêchés de briller offensivement. Mais le bon match d'André Ayew, qui a pris largement le dessus sur Jallet, amène plus à penser à une faillite individuelle qu'à une défaillance du système.
En fait, le problème de l'OM s'est peut-être situé devant, où Gignac a eu moins de réussite, tout en ayant moins d'occasions, alors que Payet n'a quasiment pas existé. Chez un concurrent en pleine bourre, ça ne pardonne pas. Dans ces registres de création et de finition, il n'est pas rare de passer à côté, à moins que l'on soit une machine nommée Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi. Les joueurs de l'OM sont humains. Au vu de ce qu'ils ont démontré lors des derniers matchs, à eux de montrer maintenant que ce n'était qu'un accident. Ça vaut aussi pour Monsieur Jaffredo.
> Retrouvez dans la vidéo ci-dessus l'avis des intervenants du Talk Show sur cette rencontre.