Villas-Boas, totalement dans les pas de Gerets ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 28/12/2019 à 01:00
Les premiers mois d'André Villas-Boas à la tête de l'OM font penser au passage d'Eric Gerets au club.
Après quelques mois, André Villas-Boas fait l'unanimité auprès des fans de l'OM, sur le terrain comme en dehors. Avec le Portugais, tous les voyants sont au vert. Il a redressé en quelques mois la situation sportive de l'équipe. Des éléments à qui l'on ne voyait aucun avenir sont désormais cités parmi les références à leurs postes en Ligue 1. Il a su redonner vie à un groupe avec un management et une préparation inédite à Marseille, ce qui a eu le mérite de donner un coup de fouet à l'ensemble du club. Forcément, le portrait est élogieux car les résultats suivent. Mais il n'y a pas que la deuxième place de l'OM au classement, sinon Elie Baup aurait eu droit au même enthousiasme. L'OM d'AVB a un style bien à lui, incarné par l'activité du duo Sanson-Rongier au milieu de terrain. Du panache plus que pouvait l'avoir les équipes de Didier Deschamps ou Rudi Garcia. L'ancien entraîneur de Chelsea et Porto fédère aussi à l'extérieur de l'institution grâce son charisme et cette communication qu'il maîtrise à la perfection. Il la distille semaine après semaine, sans accroc. Mieux, ce que l'on croit être une fausse note sur le moment devient une nouvelle référence, une marque qui impose son style. L'accord initial de Kurt Cobain sur le solo du "Man who sold the World" de Bowie. Souvent, dans les débats entre supporters, le jeu (Bielsa) est opposé aux résultats (Deschamps). La parade est alors souvent sortie du chapeau avec Eric Gerets. C'est vrai qu'avec le Belge aux manettes, on avait vu du jeu au Vélodrome avec le plus souvent un 4-4-2 losange en guise de smoking. Mais si AVB finit la saison à la deuxième place, la performance ne serait-elle pas encore plus forte ? Gerets a pris un OM 17e en septembre pour l'amener à la 3e place. Puis a terminé second avec le deuxième plus gros budget du championnat. A l'époque, le PSG jouait avec Bourrillon, Sammy Traoré et Fabrice Pancrate. Villas-Boas doit faire face à Neymar, MBappé, Icardi, et même au fair-play financier !
Tirer les leçons de la fin de l'histoire Gerets...
Avec plus de dix ans d'écart, les comparaisons deviennent vite désuètes. Cependant, cela reste très intéressant de confronter les deux passages pour se rappeler ce qu'il s'est passé. Pour en tirer les leçons et ne pas faire les mêmes erreurs. Car Eric Gerets a quitté l'OM un peu à la surprise générale, et c'est peu dire que cela a provoqué un séisme au club. A la lutte avec Bordeaux pour le titre de champion de France, les Phocéens laisseront la tête aux Girondins peu après l'annonce pour ne plus jamais la reprendre. Pourtant, toute la ville imaginait le Belge rester à vie. Toutes les rumeurs ont alors traversé la ville pour expliquer l'inexplicable. Gerets avait apparemment fait mauvaise fortune au Casino et avait besoin d'un beau contrat d'Arabie Saoudite pour se refaire... personne n'aura jamais le fin mot de l'histoire. Aujourd'hui, tout Marseille s'imagine AVB sur le long terme à la tête du club. Mais qu'en sera-t-il si la Premier League lui offre l'opportunité de prendre sa revanche ? Sa cote remonte outre-manche, comme en témoigne cet article du Guardian élogieux avec l'OM de Villas-Boas. Et vu qu'il s'imagine entraîneur encore cinq ans, il faut d'ores et déjà imaginer que son aventure à l'OM peut s'arrêter à la fin de la saison. C'est la théorie de Didier Camizuli en plein gril de Marley Aké, que vous pouvez retrouver en vidéo, qui voit le technicien partir sur une bonne note, et tant pis s'il ne sera resté qu'un an. Personne n'a évidemment envie de l'imaginer mais il faut y penser. Aujourd'hui, il n'y en a que pour AVB. Jacques-Henri Eyraud et Andoni Zubizarreta ne sont pas du genre à se vexer de la situation. Parce qu'ils savent aussi qu'ils retrouveront la première ligne au moment même où les jours du Portugais sur le banc phocéen seront comptés.