La finale de la Ligue des champions ne restera pas dans les mémoires pour son niveau de jeu. Mais personne n'oubliera ce sixième sacre de Liverpool, quatorze ans après la remontée fantastique de la bande à Steven Gerrard, quelques semaines après une demi-finale incroyable contre Barcelone. C'est surtout la victoire d'un homme Jurgen Klopp. Un manager enfin sacré, qui a fait un boulot monstre chez les Reds. Qui sait, ce matin, en se réveillant, le coach allemand se rappellera qu'avant d'accepter l'offre des Reds, il avait reçu un coup de fil de son agent lui divulguant l'intérêt de l'OM et Vincent Labrune, qui l'aurait bien vu succéder à Marcelo Bielsa... Il a pris son temps, choisi de succéder à Brendan Rodgers, avant de modifier progressivement cette équipe des Reds pour la mettre sur le toit de l'Europe à la quatrième saison. Au départ, il n'y avait pas grand-monde de ce sacre de Madrid (Henderson, Milner, Firminio et Divock Origi, qui venait d'arriver de Lille dans l'ombre de... Mario Balotelli). Progressivement, Klopp a mis en place son projet, qui a fait monter en gamme son club, passé en quelques années d'une équipe au niveau d'Arsenal, à se battre pour la quatrième place du championnat, à un des deux seuls prétendants au titre dans le Royaume, sans même donc parler de la coupe d'Europe. Et André Villas-Boas ferait bien de s'en inspirer car c'est bien ce que l'on attend de lui à l'OM !
Sans avoir les moyens de Liverpool, saisir l'idée globale
Alors, évidemment, il ne faut pas prendre cela à la lettre, bêtement. L'objectif de l'OM n'est pas de gagner la Ligue des champions dans quatre ans, il faut savoir raison garder. Evidemment, l'OM ne pourra pas acheter des joueurs aux tarifs de Virgil Van Dijk (85 millions), Mohamed Salah, Sadio Mané (40 millions chacun) ou encore Alisson Becker, payé plus de 60 millions d'euros. Evidemment, l'OM n'évolue pas en Premier League et il est toujours plus compliqué d'attirer les tops joueurs dans ces conditions. Mais à l'échelle de l'OM, il y a quelque chose à faire, monter le club en gamme avec ce fameux management "à la Klopp". Car à Liverpool, c'est plus que jamais l'entraîneur qui est au centre du projet, et c'est lui, avec son exigence, qui a fait progresser le club. Qui est capable de se montrer intransigeant avec un de ses joyaux, Coutinho, pour mieux le vendre à Barcelone. Qui est à l'écoute de ses stars, Mohamed Salah et Sadio Mané, mais qui veille à ce qu'aucune jalousie ne s'installe entre les deux. Qui n'oublie pas de regarder dans le championnat local, dans les "petits clubs" comme Hull, quand il voit un latéral qui correspond parfaitement à son projet de jeu. Son projet de jeu justement, qui se repose sur des stars certes, mais qui tire tout le reste de l'effectif vers le haut, jeunes comme joueurs de devoir. Du coup, un Origi, qui revient de prêt de Wolfsburg, qui n'a quasiment pas joué de la saison, rentre pour tout donner sur les derniers matchs et se transforme en buteur décisif. Dans le genre, il y a aussi eu Fabinho. Une recrue chère mais que Klopp a laissé sur le banc pendant les premiers mois de la compétition, pour être sûr qu'il s'intègre parfaitement à l'équipe. A Villas-Boas donc de jouer et d'amener tout l'OM derrière lui de la même manière. Il n'ira peut-être pas aussi haut, pas grave, il y a d'autres montagnes à soulever pour faire vibrer les fidèles du Vélodrome.