Il avait pris l'habitude de marquer à Marseille avec le maillot de Nice et de Monaco. Valère Germain a mis un point d'honneur à montrer qu'il était encore plus motivé à l'idée de jouer dans l'enceinte du boulevard Michelet vêtu enfin de la liquette blanche, celle qu'il portait lors de son enfance. Trois buts donc pour son premier match, ce sont quand même de sacrés bases. Alors bien sûr il y a un contexte, un adversaire abordable, et ce qui compte, c'est d'avoir les scores de Skoblar, Papin et Drogba à la fin de la saison, pas alors que le mois de juillet n'est pas encore consommé. Mais la performance de Germain ne doit pas être pour autant considérée comme anecdotique. Parce que le buteur ne s'est pas contenté de transformer des penalties, ou de pousser au fond des filets des caviars de ses coéquipiers. Il a mis trois buts d'avant-centre, trois buts "à la Germain". Le "geste juste" qui se transforme donc en "la beauté du geste". Trois buts sur trois passes de Payet, Thauvin et Lopez, alors que Sanson a marqué juste après sa tentative en pivot, ce qui prouve aussi qu'il participe activement au jeu de son équipe, et qu'il va encore plus donner envie au secteur offensif de la jouer collectif. Non vraiment, le seul truc qui pourrait y avoir à redire avec Valère Germain, c'est qu'il va peut-être faciliter la tâche de ses dirigeants s'ils ne trouvent pas de pointure en attaque. Il y aura alors une excuse toute trouvée : "Notre buteur, on l'a déjà".
Evidemment, ça ne suffira pas. Ce n'est pas qu'il faille un gros neuf devant à l'OM, un nom plus clinquant, c'est juste qu'il faut un autre grand attaquant à l'OM. Et si possible un bien costaud, qui résiste aux charge dans le dos, pour pourquoi pas faciliter le travail de Germain. Rudi Garcia l'a expliqué, il est prêt à attendre la toute fin du mercato pour trouver l'oiseau rare. Ou plutôt le convaincre qu'il a tout à gagner à accepter le challenge olympien. C'est la tendance, bien plus que de céder à la panique en recrutant un plan B au prétexte qu'il est d'accord pour venir. Après le match, le coach en a remis une couche sur le sujet, assurant que c'était la priorité du mercato et qu'au pire, comprendre si aucun indésirable ne quitte le club, il n'y aurait qu'une recrue mais à ce poste, peut-être accompagné d'un latéral polyvalent. Il sera alors temps de se demander si cela ne serait pas gâcher que d'utiliser Germain en joker de luxe. Mais d'ici là, il y aura encore beaucoup de matchs, et avec des prestations de ce type, Valère forcera Garcia à utiliser un système pour le mettre en valeur. Ca ne fait pas peur au technicien olympien. De toute façon, avec ces joueurs qui puent le football, ce n'est jamais bien compliqué...