L'OM joue ce mercredi une qualification pour les demi-finales de la Coupe de France à Lyon. Édito.
Lyon-OM, ou OM-Lyon, c'est toujours une question d'orgueil. Sauf que depuis 20 ans, à de rares exceptions près, l'orgueil semblait préférer les quenelles au brochet de la Mère Jean aux pizzas napolitaines du Panier. Question de goût, peut-être, mais plus sûrement de performance pure, avec d'un côté une instabilité chronique à la tête de l'OM, face à la toute-puissance d'un Jean-Michel Aulas indéboulonnable, certes crispant, mais incontestablement méthodique et efficace. Néanmoins, à Marseille comme dans la vallée du Rhône, le vent tourne, et c'est ce qui est en train de se produire cette saison. On nous faisait le coup de l'orgueil chaque année, du rapport de force qui finirait bien par s'inverser, mais soyons honnête, personne n'y croyait vraiment. Là, en revanche, ce n'est plus tout à fait la même musique.
Pour la première fois depuis des lustres, l'OM se présente sur le terrain avec un onze-type supérieur à celui de Lyon
La première raison est purement sportive. Pour la première fois depuis des lustres, à l'exception notable de l'OM de Deschamps en 2009/2010, l'OM se présente sur le terrain avec un onze-type supérieur à celui de Lyon. L'histoire n'aurait peut-être pas été la même si les croisés de Depay et Reine-Adélaïde n'avaient pas lâché simultanément, mais aujourd'hui, l'OM semble au-dessus dans toutes les lignes, à part en pointe où Moussa Dembélé pourrait facilement changer de maillot. Domination sportive également sur le banc, avec un Villas-Boas qui marche sur l'eau face à un Garcia qui rame pour rester à flot. Enfin, l'ensemble lyonnais semble manquer de cohésion collective alors que les Olympiens jouent les uns pour les autres, même lorsque ça pioche comme en ce début d'année.
C'est précisément par la sortie volontairement provocatrice de Payet que l'on a senti que l'orgueil avait changé de camp
On parle aussi d'orgueil dans cette volonté d'arracher la marque à tout prix sans peur de l'exprimer, quitte à faire monter la température. On se souvient évidemment de l'attitude de Dimitri Payet en novembre, pour le premier acte. Une sortie virulente à l'égard de son ancien coach dont on craignait qu'elle soit contre-productive. Elle ne l'a non seulement pas été, mais le Maestro nous a sorti dans la foulée un récital dont on parlera encore dans plusieurs années. C'est précisément par cet acte volontairement provocateur que l'on a senti que l'orgueil avait changé de camp. Que l'OM n'avait plus peur de Lyon et qu'il avait bien l'intention de le prouver. Avec l'enjeu primordial pour les deux équipes que représente cette qualification pour les demi-finales de cette magnifique compétition, ce sera encore une question d'orgueil. Celui de Marseillais en reconquête du terrain perdu depuis tant d'année, et de Lyonnais qui se voient offrir l'occasion de sauver leur saison, ni plus, ni moins. Faites vos jeux !