Un OM offensif contre Paris, vraiment ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 04/03/2014 à 07:00
Avec les mêmes joueurs qui ont démarré contre Lorient, l'équipe de l'OM a-t-elle vraiment tout tenté pour faire un résultat au Parc des Princes ?
Difficile de dissocier l'analyse tactique d'après-match de l'opération de communication dans les propos de l'entraîneur et des joueurs de l'OM après la rencontre au Parc des princes. Ce qui peut se comprendre. Au vu de la situation de l'équipe marseillaise, de la relation du club avec les supporters, parler après une défaite face à l'ancien ennemi revient à marcher sur des oeufs. Autant positiver. Au final, c'est Laurent Blanc, qui n'a pas tous ces paramètres à prendre en compte, qui a été le plus lucide au moment de parler de la performance de l'OM dimanche soir et de la stratégie adoptée : "Ce n'est pas le schéma tactique qui m'a surpris, c'est surtout les joueurs qui le composaient. Avec cinq joueurs à vocation offensive, on aurait pu penser qu'ils allaient nous presser haut, ça n'a pas été le cas. Je pense qu'ils avaient l'intention de défendre, de bien défendre, et puis d'essayer de partir en contre avec ces joueurs offensifs qui étaient sur le terrain. Le seul problème c'est que Paris a fait très peu d'erreurs dans la construction et a donné très peu de munitions à cette équipe de Marseille".
Contre Paris, José Anigo avait reconduit en effet le même onze que face à Lorient. L'entraîneur-directeur sportif a pris à contre-pied tous ceux qui ont grogné après le 5-4-1 déployé à Saint-Étienne. Mais pour autant, est-ce que l'on peut dire que c'était une équipe offensive ? Que l'OM a tout tenté pour gagner ce match ? "L'organisation était cohérente, estime Bernard Rodriguez. À la mi-temps je les trouvés pas mal empruntés sur le plan athlétique, parce qu'il faut faire beaucoup d'efforts face à cette équipe de Paris. C'est la problématique. Ils te font tellement courir, il faut reboucher les espaces, les latéraux qui avancent...C'est un travail de forçat. Et du coup, on ne s'est pas donné la possibilité de leur faire peur. C'est vrai qu'avec Thauvin, Valbuena, Payet, Gignac, et même Ayew qui venait de dessous, on avait des joueurs offensifs, mais ils ont tellement fait d'efforts, qu'ils se sont épuisés dans ce rôle là et ont manqué d'essence pour aller piquer cette équipe parisienne". Dimitri Payet en est le plus bel exemple. Si le nouveau relayeur s'est signalé par quelques fulgurances, il lui est arrivé plus d'une fois d'être situé derrière Morel, son latéral gauche.
Et pourtant, en tout début de match, l'OM semblait avoir réussi à embêter cette équipe de Paris, en prenant à sa charge la rotation du ballon au milieu de terrain. Mais avec la première occasion de Lavezzi, au bout de sept minutes, les Olympiens se sont mis à privilégier la vigilance défensive, pour finir par craquer. Pour Éric Roy, l'ancien olympien et coach niçois, il n'y a pas lieu de se dire après coup qu'il y avait sûrement une meilleure stratégie pour repartir avec un résultat du Parc. Il fallait juste que les joueurs capables d'allumer la mèche, comme Thauvin, soient dans un bon jour : "Je pense qu'en première période, il y avait quelques coups à mieux négocier. Avec plus de justesse dans leur jeu, ils auraient pu plus les embêter. Après, il faut tomber sur une soirée où tu as beaucoup de réalisme, parce qu'on sait qu'à Paris, tu ne vas pas avoir énormément d'occasions non plus. C'est dommage pour eux, mais les intentions étaient là". Toujours ça de pris. Et ce n'est pas rien, parce que contre bien des formations en Ligue 1, cela suffit. Reste donc à le prouver dans les prochains matchs, pour tordre le cou aux rumeurs qui voudraient que ce soit de la communication.