Un OM aux deux visages

Les joueurs marseillais attaquent cette rencontre tambours battants en imposant un rythme soutenu et en s’installant dans le camp monégasque. Le ballon circule bien et Gignac se signale à plusieurs reprises sur des frappes plus ou moins dangereuses.
Mais après avoir fait le dos rond pendant un bon quart d’heure, Monaco commence à placer quelques contres. Les attaquants monégasques profitent des espaces laissés par des Olympiens assez offensifs et parviennent à trouver la faille avec beaucoup de réussite à la 15e minute. Ils bénéficient d’une glissade de Mbia et d’une frappe détournée de Mbokani qui se transforme miraculeusement en caviar pour Niculae.

C’est un coup dur pour les Phocéens, mais ils ne vont pas baisser les bras et continuer à produire du jeu fait de technique et de redoublements de passes courtes. Le jeu penche à droite avec une grosse activité de Lucho et Valbuena. Le danger se précise sur la cage de Ruffier qui se trouve, malheureusement pour l’OM, dans un grand soir. Et c’est encore une fois suite à un coup de pied arrêté que les Marseillais trouvent la solution avec une reprise tout en puissance et en pureté d’un Mathieu Valbuena omniprésent dans cette rencontre.

La seconde période se déroule selon le même scénario avec des Olympiens qui jouent et des Monégasques qui contrent. La maîtrise technique et la possession de balle sont clairement en faveur des Marseillais, mais ils ne parviennent pas à trouver le chemin du but. Et contre toute attente, sur une erreur incroyable d’une valeur sûre comme Mbia, Park devance de justesse Mandanda et glisse le ballon au fond des filets. Coup de froid sur le Vélodrome, mais le doute n’a pas le temps de s’installer car l’OM égalise sur la remise en jeu grâce à un beau mouvement collectif conclu facilement par… Adriano contre son camp.

La fin de match sera un véritable siège des buts de la Principauté avec quelques actions litigieuses comme le but refusé aux Marseillais ou une main dans la surface demandée par tout le stade. Mais le score n’évoluera plus et les deux équipes se séparent sur un nul qui laisse des regrets côté marseillais tant ce match semblait à leur portée.

La passivité de la défense olympienne sur les deux buts, mais aussi sur quelques contres dangereux aura été le gros point noir de la soirée. Ajoutée à des erreurs individuelles surprenantes de la part d’un joueur de la trempe de Mbia, il était difficile de sortir de ce match avec les trois points. Les attaquants monégasques n’ont pas été exceptionnels, mais ils ont bénéficié d’une grande liberté de mouvement comme sur la frappe détournée de Mbokani. Les défenseurs sont alignés aux dix-huit mètres, mais aucun ne sort sur le joueur pour l’empêcher de frapper. Individuellement, les quatre défenseurs marseillais n’ont pas semblé être en difficulté, mais ils ont joué un peu trop facile et auraient dû mettre plus d’agressivité dans les duels.

Côté positif, il est important de signaler les qualités mentales démontrées tout au long du match. Menés au score à deux reprises et en l’absence de joueurs d’expérience comme Diawara, Heinze et Cissé, les joueurs n’ont jamais rien lâché et sont revenus à la marque sans paniquer et en maintenant une qualité de jeu intéressante pour l’avenir. Ils auraient même pu l’emporter en fin de match, preuve que le groupe est ambitieux et que l’objectif est toujours la gagne.

Mathieu Valbuena a été le marseillais le plus dangereux sur la pelouse. Très remuant et beaucoup plus inspiré que lors de ses précédentes sorties en ciel et blanc, il a joué le rôle de dynamiteur. Revigoré par son périple en équipe de France, il a prouvé à tous les supporters qu’il était bien présent et qu’il faudrait compter avec lui pour une place de titulaire dans le onze phocéen.

Stéphane Ruffier a réalisé des prouesses face aux attaquants olympiens. Il confirme son statut de postulant parmi les trois gardiens en sélection. À l’image de Cédric Carrasso lors du dernier déplacement en Gironde, il semble bien que les portiers de Ligue 1 aient décidé de briller face à l’OM.

Stéphane Mbia a fait basculer la rencontre, mais malheureusement pas dans le bon sens. Il a glissé à deux reprises en première période et loupe complètement son intervention sur le but de Park. Il a pourtant fait preuve de maîtrise dans ses duels, mais il a peut-être péché par excès de confiance ou de suffisance. Il possède des qualités indéniables et apporte de la stabilité à l’équipe, mais il ne faudrait pas que ces erreurs de concentrations se reproduisent trop souvent. Gageons qu’un certain « Soulé Diawara » saura le remettre sur le droit chemin.

L’OM n’est passé loin de la correctionnelle en étant mené deux fois au score, mais, paradoxalement, la prestation phocéenne est encourageante. Le jeu semble plus fluide de match en match. La relation technique entre Valbuena et Lucho, et à un degré moindre avec Cheyrou, est excellente et pose énormément de problèmes à l’adversaire. Ces trois-là ont dominé l’entrejeu et créent des décalages assez facilement. Le repositionnement de Kaboré apporte un plus technique indéniable.

Le retour des absents laisse augurer des jours meilleurs. Il permettra surtout à Didier Deschamps de disposer de solutions plus nombreuses et de ne plus composer son onze par défaut. Mais c’est surtout en défense qu’il y a urgence. Tout le monde attend avec impatience le retour de Diawara tant il a été important dans la conquête du titre de champion la saison dernière. Il est le véritable pilier de la défense et le début de saison laborieux ne laisse pas de place au doute. On se rend compte que sa blessure était en réalité un énorme coup dur pour le club.

Il faudra donc montrer un tout autre visage en défense dès mercredi en Ligue des Champions. On sait que cette compétition est impitoyable et que la moindre petite erreur se paye cash. Le premier match de poule étant d’une importance capitale pour la suite, face au supposé concurrent direct pour la qualification, il faudra que l’OM élève son niveau de jeu dans tous les domaines. Espérons que ce match n’arrive pas trop tôt pour des Marseillais qui ne disposent pas encore de toutes leurs armes…

M.V.