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Saison

Un autre regard sur AJA-OM

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 22/01/2011 à 18:24

Un autre regard sur AJA-OMUn autre regard sur AJA-OM

Il fait froid sur Auxerre ce mercredi en début de soirée. La lune est presque pleine, et le jour s'éteint en arrivant devant la cité bourguignonne. Les portes du stade devaient ouvrir à 18h15 selon le club icaunais, mais il n'en est rien, un gentil monsieur de la sécurité nous confie qu'il faut attendre le feu vert des CRS qui fouillent le stade. Attendons. Dans le froid. Un minibus de sept places arrive, escorté par la police, ce sont les arbitres. Le chauffeur, bloqué par des barrières, ira se garer sur le terrain d'entraînement adjacent au stade Abbé Deschamps, où les équipes de jeunes de l'AJA s'entraînent. La pelouse souffre, heureusement, Guy Roux n'a rien vu.

"La reconnaissance n'est plus un rituel"

Les grilles s'ouvrent une demi-heure plus tard, la foule commence à se former et les supporters peuvent enfin entrer dans l'enceinte de l'AJ Auxerre. Le bus des joueurs de Jean Fernandez arrive le premier, suivi de près par celui de l'OM. Didier Deschamps, comme d'habitude, est le premier à en descendre. Pas superstitieux coach DD, il a le même pull noir que le 11 décembre dernier ! Les joueurs descendent un à un, Brandao, un peu distrait, veut entrer par la porte réservée à l'administration, il retrouve heureusement vite le droit chemin. Les joueurs sont déjà concentrés, quelques-uns lâchent un bonjour discret. Lucho se fendra d'un "merci" avec le sourire en réponse à notre "bon anniversaire !" : l'Argentin fête en effet ses 30 ans en ce 19 janvier.

La reconnaissance de la pelouse n'est plus un rituel d'avant-match, beaucoup de joueurs préfèrent rester au vestiaire pour se préparer, quelques irréductibles, comme Diawara, Abriel, Mandanda ou encore Gignac iront tâter le gazon un peu gras. Les choses sérieuses débutent avec l'échauffement, rythmé par la musique endiablée de la sono du stade. Sous l'oeil aiguisé d'Antonio Pintus, les Olympiens mettent le moteur en marche. La tribune des supporters visiteurs est déjà bien remplie. Une banderole rouge est bien visible chez les supporters olympiens "LFP : trop de pognon tue la passion." Quasiment même son de cloche du côté des supporters de l'AJA, en grêve partielle : "30 minutes d'abstention contre la répression." Stéphane Mbia est le dernier olympien à prendre sa place avant le coup d'envoi. Le match est lancé par l'OM.

"Ce soir l'arbitre ne se mouillera pas"

L'AJA met la pression de suite, mais l'OM est bien en place. Dans les tribunes, les supporters icaunais invectivent la LFP. Les Marseillais chantent, eux, à la gloire de leur équipe. L'ambiance est bon enfant, Mbia se fait charrier par le public, car il a bousculé un adversaire et l'arbitre n'a rien dit. Avant le quart d'heure de jeu, Ayew tente sa chance, c'est capté par Riou. L'OM domine, comme prévu. L'AJA joue en contre, comme prévu, mais Lucho a failli ouvrir la marque d'une frappe finalement captée par le portier adverse. Le public gronde, car il juge que Monsieur Duhamel ne siffle pas en faveur de ses protégés, mais ce soir, l'arbitre ne se mouillera pas. On le comprend avant la demi-heure de jeu, où, sur toutes les actions litigieuses, il donnera l'avantage à la défense. Entre temps, les supporters de l'AJA, qui devaient s'abstenir de chanter pendant 30 minutes, ont retrouvé de la voix. Il manquait onze minutes pour tenir leur engagement. On ne leur en voudra pas.

Vu de la tribune de presse, le duo Lucho-Valbuena fait bonne figure, et confirme ainsi la bonne entente entrevue contre Bordeaux dimanche. Aïe, Cissé se blesse, comme le 11 décembre dernier. L'idée d'un remake nous traverse l'esprit, surtout que Gignac se fera longtemps soigner quelques minutes plus tard, juste après avoir manqué une très grosse occasion. Finalement, l'ancien Toulousain revient. La mi-temps approche et Taiwo centre parfaitement au second poteau où Brandao envoie, de la tête, le ballon au fond des filets. La moitié du stade exulte ! Brandao, la Coupe de la Ligue, il l'aime. Les images de Brandao le corsaire à Toulouse la saison passée resurgissent du fond de notre mémoire.

"Jean Fernandez, c'est lui le Monsieur"

Mi-temps, il fait toujours aussi froid, et l'ancien Olympien Xavier Gravelaine, qui commente le match sur France 3, a bien du mal à cacher sa frilosité face caméra. Bon an mal an, l'ancien milieu de terrain de l'OM fait bonne figure. Les jardiniers choient la pelouse. Le match va reprendre. "Big Ben Pedretti" laisse sa place, touché. Quelques retardataires reviennent en tribune de presse, pendant une action dangereuse, comme d'habitude... Quelques petits pétards se font entendre. À la 55e minute de jeu, notre photographe a vu le ballon lui passer très près, mais plus de peur que de mal. Avant l'heure de jeu, Lucho frappe au but, au-dessus. Il ne marquera pas pour son 30e anniversaire. Le rythme du match baisse peu à peu. Les confrères radios, dont la voix porte, connaissent les 22 acteurs du match sur le bout des doigts, jamais une erreur, rarement une hésitation, la classe. Quelques écrans d'ordinateur affichent le site du Phocéen, quelques confrères viennent chercher une stat ou une info sur Le Phocéen, quoi de plus normal.

Et Gignac double la mise à la 67e minute, la tribune de presse se lève pour regarder les ralentis sur les écrans de contrôle de nos camarades de France 3. Pas de doute, elle est superbement enroulée cette frappe de "Dédé". Juste après, Mandanda est tout heureux de voir une frappe passer au ras de son poteau. Malgré le score en faveur de l'OM, les fans de l'AJA chantent toujours, chapeau. Ayew laisse sa place à Cheyrou, les deux hommes sont applaudis, bravo. Une radio, que l'on ne citera pas, annonce la finale pour le 23 mai prochain, pas grave, nous, on y sera le 23 avril. "On est en finale, on est finale", voilà l'hymne du soir au stade Abbé Deschamps.

La soirée s'achève avec des interviews de joueurs olympiens qui abordent un large sourire. Jean Fernandez, très humble, déclare tout simplement que l'OM était meilleur ce soir. Il ne se cache derrière aucune excuse. En quittant la salle, il nous salue d'un "bonsoir messieurs" avec son intonation de voix si particulière. Jean Fernandez, c'est lui le Monsieur. Quelques retardataires se font attendre du côté de l'OM, Mandanda, Fanni et Cheyrou ont quelques problèmes pour satisfaire le contrôle antidopage. Rod Fanni aura le plus de mal. D'ailleurs, on ne le verra pas sortir. Diawara discute derrière le bus, Valbuena signe des autographes aux supporters, le staff s'impatiente, il y a un avion à prendre rapidement. Le stade est vide, les alentours sont très calmes. L'OM est en finale.


Sébastien Fitte