Le coaching de l'entraineur croate de l'OM créé des frustrations chez les supporters marseillais.
Ce n'est pas comme lors de la préparation d'avant-saison, lorsque l'équipe d'Igor Tudor enchaînait les défaites et que les méthodes du Croate crispaient une partie du vestiaire, mais force est de constater que l'OM vient de perdre quatre fois en cinq matchs. Rien d'alarmant, mais peut-être un avertissement pour Tudor qui semble moins tranchant dans ses choix tactiques.
Guendouzi, Veretout, difficile à comprendre
Le match à Francfort a été un résumé de son coaching du moment : un onze et un système de jeu qui ne bougent pas malgré les difficultés, des remplacements en cours de jeu peu pertinents et certains joueurs qui sont laissés désespérément sur la touche. A l'heure de jeu face aux Allemands, tout le monde s'est interrogé sur la sortie de Mattéo Guendouzi, remplacé par Ünder. Certes le milieu de terrain olympien n'a pas été exempt de tout reproche notamment sur les deux buts de l'Eintracht, mais c'est lui qui avait égalisé et reste l'un des meilleurs éléments de l'effectif de l'OM. "A votre avis, pourquoi j'ai fait ce remplacement ?" a lancé Tudor, un brin arrogant, au journaliste qui lui a posé la question sur Guendouzi en conférence de presse d'après-match. "Pour être plus offensif, a répondu Tudor à sa propre question. J’ai joué une carte offensive pour avoir encore plus de forces de frappe et de pénétration" a-t-il rajouté.
Le problème avec ce changement, c'est de voir Guendouzi rejoindre le banc de touche alors qu'il aurait pu glisser un cran plus bas au milieu, où Rongier et surtout Veretout ont été en difficulté. Mais concernant Veretout, l'ancien de la Roma semble avoir un totem d'immunité tant Tudor continue à le laisser sur le terrain malgré des prestations toujours aussi peu convaincantes. De plus, Veretout a reconnu au micro de BeIN Sports avoir fini la rencontre très fatigué : "On donne tout sur le terrain, les dernières minutes oui c'était dur, mais on ne lâche pas, on donne le maximum. On enchaine les matchs aussi. Il faut bien récupérer."
Un banc de touche affaibli ?
La non-entrée de Payet combinée à l'entrée pour cinq minutes catastrophiques de Luis Suarez ont posé là aussi des questions sur les choix de Tudor, qui n'a pas voulu toucher à son 3-4-2-1, reléguant Ünder piston droit. Sa gestion des "remplaçants" interpelle : on pense évidemment à Payet, Gerson, Ünder, Suarez, Dieng et même Touré en défense. Les trois premiers étaient les trois joueurs les plus décisifs de la saison dernière sous Sampaoli. En les considérant comme des remplaçants qui jouent de moins en moins, Tudor semble les avoir "tués" sportivement. Suarez et Dieng rentrent tellement peu de temps en jeu qu'il leur est difficile de faire la différence et sont en manque de repères sur le terrain. Est-ce la faute de ces joueurs qui n'apportent pas assez quand ils rentrent en jeu ou est-ce la faute de l'entraineur qui ne leur témoigne pas assez de confiance pour les englober dans le projet de jeu collectif ? Tudor a-t-il un banc trop faible ou est-ce lui qui a rendu ce banc trop faible en ne faisant pas assez tourner ? La question mérite d'être posée.
Tudor a en tout cas deux matchs à venir pour réagir en tant que coach : relancer une dynamique samedi à Strasbourg où l'on attend du turn-over et réaliser un coup d'éclat mardi prochain face à Tottenham. Histoire de gommer les doutes qui commencent à s'installer sur la tactique employée par Tudor depuis son arrivée à l'OM.