C'était la trêve, et il ne se passait rien à l'OM. Pas de dirigeants ou ex-dirigeants mis en examen, pas d'effet d'annonce de la nouvelle direction, tout juste un ancien entraîneur qui fait tomber le masque sur ses réelles intentions. C'était donc presque calme et par définition pas vraiment normal à Marseille. Malheureusement, il y a donc eu du nouveau. Lundi soir, Florian Thauvin a été victime d'une agression, une tentative de "montre-jacking". Deux individus sont rentrés dans l'arrière de son véhicule avec un scooter pour le faire sortir et le mettre à terre. Sur la lancée de son très bon début de saison, où il est enfin capable de faire la différence individuellement face à plusieurs défenseurs, le joueur a réussi à s'échapper. On plaisante mais on ne devrait peut-être pas. Dans sa course-poursuite, le jeune homme de seulement 23 ans a eu des raisons d'avoir peur pour sa vie. De croire que tout pouvait s'arrêter lâchement, sa carrière voire plus. Depuis quelques jours, Florian Thauvin ne donne pas le change médiatique, et essaie de se remettre.
Mais l'incident n'a pas pour autant quitté le devant de l'actualité phocéenne. C'est désormais le retour des historiques, des graphiques en tout genre pour déterminer si oui ou non on se fait plus cambrioler dans le club marseillais ou ailleurs. Les témoignages sous le manteau qui expliquent que tel ou tel joueur n'a pas rejoint l'OM car il avait peur de l'environnement du club. Alors qu'il y a quelques semaines, il n'y en avait que pour "l'OM Champions Project" et les stars potentielles qui allaient pouvoir débarquer, ce sont désormais les démons sulfureux de la ville phocéenne qui font barrage. Les mêmes qui étaient censés empêcher le rachat du club ? Sans parler des cambriolages qui ont eu lieu à Lille, à Lyon, au PSG, à Liverpool, à Londres, à Rome ces dernières années, on peut constater sans mal que lorsqu'une star de télé-réalité américaine s'est fait agresser et dérober une dizaine de millions d'euros de bijou à son hôtel parisien, il a plus été question de son statut de victime que de débats pour savoir si oui ou non le gratin de Los Angeles devait désormais boycotter les déplacements dans la capitale française...
Ce qui était malheureusement prévisible. Si ça se trouve, les deux malfrats qui s'en sont pris à "Flotov" ne sont que deux désemparés, qui ont vrillé en voyant le joueur de l'OM sortir d'une boutique de luxe, comme un symbole de cette inégalité toujours plus grande dans notre société. Au final, ils ont fait presque autant de mal à Marseille que ceux qui se sont amusés cet été à mettre le feu aux arbres de Vitrolles et de la Gineste. Mais cet acte idiot, ce n'est pas Marseille. Et il appartient à tous les supporters de l'OM de le prouver dimanche, pour le prochain match au Vélodrome. Avec un soutien total, des encouragements noués pour le milieu offensif droit. Pas par pitié. L'élément offensif le mérite, il est de toute façon le meilleur joueur de la saison en cours. Et cela pourrait pourquoi pas relancer la vraie spécificité du club marseillais car il en a le potentiel : celui de tellement pousser un joueur qu'il prend une tout autre dimension avec le soutien populaire. Comme Drogba ou Ribéry. Et ça, cela n'arrive pas à Lille, à Lyon, au PSG, à Liverpool, à Londres ou à Rome.