Tiens, et si on parlait du recrutement ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 03/03/2017 à 07:00
On ne reviendra pas sur les deux tôles encaissées au Vélodrome en l'espace de trois jours face à Paris et Monaco, ni sur le fait que ces derniers nous ont planté - sans forcer leur talent - douze buts en trois confrontations cette saison. On n'y reviendra pas, mais quand même un peu, parce que ces chiffres nous font tourner la tête et qu'aucune équipe de Ligue 1 digne de ce nom ne peut s'en accommoder. Ni même une équipe de Ligue 2 d'ailleurs, on pense aux courageux Niortais qui ont tenu la dragée haute au PSG mercredi soir, avant de s'incliner dans les dix dernières minutes (0-2). Tout cela pour dire que le Vélodrome est devenu le Salon de la valise et du bagage, et que la blague ne nous fait pas rire.
Si, en début de saison, tout portait à croire que l'OM était parti pour une nouvelle galère, on était en droit de penser - et on le pensait - que les arrivées de Frank McCourt, JH Eyraud, Rudi Garcia puis Andoni Zubizarreta allaient mettre fin à ce calvaire annoncé, d'autant que les départs dans l'autre sens nous ravissaient tout autant. Restait à attendre sagement la mise en place d'un plan de jeu cohérent, et surtout un gros coup de canon lors du mercato d'hiver pour rêver enfin à des jours meilleurs. Ces lendemains qui chantent, nous continuons à y croire, mais il ne serait pas tout à fait honnête de ne pas établir un premier constat post-mercato. Car le marché a eu lieu, et McCourt a tenu sa promesse en mettant les moyens : plus de 40 millions d'euros claqués pour déloger Payet, Sanson, Sertic et Evra. De quoi penser que l'Américain ne nous a pas pris pour des... Américains, comme on dit ici. Mais, il y a comme un hic, une interrogation. Comment des professionnels aguerris, et on pense au patron du recrutement, n'ont-ils pas vu ce que tout le monde voyait comme le nez au milieu de la figure ? Comment "Zubi" n'a-t-il pas vu que ses défenseurs défendaient comme une joyeuse bande de curistes en claquettes sur une margelle glissante ? S'il est facile de jouer les inspecteurs des travaux finis, il est évident que ceux-là sont loin d'être terminés, et que l'OM n'a pas su profiter de cette fenêtre hivernale pour corriger le tir. Dommage...
Dommage, parce qu'au-delà de la tête de gondole Payet (qui se justifiait), il y avait de la place pour un vrai recrutement utile. N'allons pas chercher loin, et prenons l'exemple de Monaco, expert en recrutement malin depuis quelques années. Jemerson et Glik, qui sont en train de se révéler comme l'une des meilleures charnières centrales d'Europe, n'ont pas coûté plus de 10 millions chacun. Et que dire de l'épatant latéral belge du PSG Thomas Meunier, débarqué du FC Bruges pour 6,5M€ ? Des recrutements raisonnables et payants dont l'OM ferait bien de s'inspirer. Pour effectuer ce travail de recherche, de réseaux et d'inspiration, l'OM est allé chercher Andoni Zubizarreta. Une idée unanimement saluée, tant le supporter olympien est avide de ces footballeurs racés, techniques et bagarreurs dont regorgent les clubs espagnols et leurs filières sud-américaines. Mais est-il nécessaire d'embaucher l'ancien directeur technique du Barça et de Bilbao pour aller chercher, au final, Patrice Evra et Grégory Sertic ? Pas sûr.
Bien sûr, "Zubi" a démarré un travail à long terme de restructuration du club, de la cellule de recrutement et du centre de formation. Une tâche nécessaire et monumentale que personne ne conteste ici. Mais entre deux signatures de partenariat, il n'est pas interdit de s'atteler au colmatage des voies d'eau d'une défense moquée dans la France entière. Désormais, l'OM a tout pour attirer de bons joueurs, à commencer par l'argent et l'ambition. Il serait dommage de ne pas en profiter, non ?