Ce lundi après-midi, de nombreux lycéens étaient sous pression avant la publication des résultats du baccalauréat. Mais pour les fans de l'OM, un détail, tombé au même moment ou presque, leur fit presque détourner l'attention des tableaux des résultats. Sur leurs smartphones, certains avaient en effet remarqué que Bouna Sarr, la nouvelle recrue olympienne en provenance de Metz, allait porter le numéro 14. Celui de Florian Thauvin. De quoi confirmer la thèse du départ pour l'ancien Bastiais ? Au contraire, le milieu offensif a rassuré son public dans la soirée, sur Twitter :
C'est officiel maintenant ce sera avec le numéro 10 que je porterai fièrement nos couleurs la saison prochaine @OM_Officiel
— Florian Thauvin (@FlorianThauvin) 7 Juillet 2015
Même à l'heure du foot business, ce changement est tout sauf symbolique. Surtout dans un club où le président s'attèle à trouver la formule pour créer un "Hall of Fame". Le numéro 10, le numéro le plus symbolique dans le football, celui de Pelé, Maradona, Platini, Zidane, Francescoli, Olivier Atton ou encore Marc Landers, n'est plus donné à n'importe qui, il suffit de voir les 5 derniers olympiens à l'avoir porté. Pendant trois saisons, c'est en effet André Ayew qui le portait. Un sacré clin d'oeil, 19 ans après que son père se soit illustré avec le même numéro, notamment à Munich pour une finale de coupe d'Europe... André Ayew, c'était aussi un élément formé au club et l'incarnation de l'expression "mouiller le maillot". Soit un peu plus qu'un joueur pour les supporters phocéens, qui ont même lancé une pétition l'hiver dernier pour voir leur guerrier prolonger. Depuis le Pays de Galles, il a d'ailleurs adoubé son successeur :
Mon petit @FlorianThauvin is the new number 10.Je t'avais dit que jte le laisserai un jour.je compte sur toi!pic.twitter.com/XEEC3ier8I
— André Ayew (@AyewAndre) 7 Juillet 2015
Avant l'international ghanéen, c'est André-Pierre Gignac qui avait la fameuse tunique, pendant deux saisons. Si cela correspond à ses deux pires exercices à Marseille, il ne faut pas oublier qu'à son arrivée, beaucoup d'espoirs entouraient un attaquant international qui clamait haut et fort "avoir le sang bleu et blanc". Ce qui n'était pas le cas de celui qui avait le numéro avant lui, un certain Hatem Ben Arfa. Mais le prodige avant le don de faire lever les foules par ses gestes techniques. Lui donner le 10, c'était aussi le moyen de lui montrer que le club comptait sur lui, et s'il n'a brillé que par intermittence, son apport a été décisif dans l'obtention du titre de champion de France pour sa deuxième saison. De 2007 à 2009, le 10 était la propriété de Bolo Zenden. Un leader exemplaire qui avait été recruté à Liverpool et donc pour qui l'attente était également grande. Surtout qu'il succédait à un certain Mickaël Pagis, un joueur qui reste encore mythique pour la plupart de ceux qui l'ont vu évoluer au Vélodrome.
Thauvin avec le numéro 10, ce n'est donc pas rien. Celui qui avait rendu publique une photo de lui enfant avec le maillot de l'OM 99 lors de son arrivée comme pour prouver son attachement au club phocéen, ne devrait donc pas quitter le club, même sur une grosse offre à la fin du mois d'août. Et dans un rôle de meneur de jeu ? C'est fort probable. De toute façon, avec trois recrues (Ocampos, Nkoudou, Sarr) et un élément qui a fait une première saison d'adaptation pour devenir enfin titulaire (Alessandrini), les ailes semblent fournies. Si Thauvin ne va sûrement pas faire une année entière au même poste, Bielsa aimant varier les plaisirs, le nouveau numéro 10 devrait donc goûter au poste de meneur de jeu. Celui qu'il a toujours réclamé. Comme pour montrer qu'il a déjà au niveau, il enchaîne les gestes techniques de haute volée à l'entraînement. Avant de prouver sur le terrain qu'il est désormais le leader de l'équipe ? Pour l'instant, l'aventure de Thauvin à l'OM n'est pas transcendante. Mais Gignac était parti de beaucoup plus loin après ses deux premières années. Avant de changer de numéro...