Sur l'écusson, il y a "droit au but"...
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 03/12/2018 à 07:00
Comme le bon et le mauvais chasseur, il y a deux types de 0-0. Il y a celui où l'équipe tombe sur un gardien en état de grâce, ou alors un arbitre pas inspiré, des conditions climatiques épouvantables, la malchance, tout simplement, avec une collection de poteaux, où une expulsion malheureuse qui fait que l'équipe doit passer une grande partie de la rencontre en infériorité numérique... Il y a des circonstances et le public marseillais n'est pas composé de boeufs qui jettent un coup d'oeil au tableau d'affichage avant de savoir s'il faut applaudir ou huer. Mais ce 0-0 de l'OM contre Reims ne trompe personne. Comme le veut la formule, le match aurait pu être prolongé de quatre ou cinq heures, ce n'est pas sûr que Payet et ses coéquipiers auraient trouvé la faille. Les détracteurs de Marcelo Bielsa, ou plutôt les détracteurs des fans de Marcelo Bielsa, ont souvent du mal avec des phrases usées à Marseille telles que "même quand on perdait contre Caen ou Lorient on se régalait". Mais à la vue de ce match, ils en conviendront sans mal : cette purge vaut bien des défaites, est plus inquiétante que certains revers lorsqu'on jette un oeil sur l'animation offensive et la jauge de confiance des attaquants. Chacun dans leur style, Valère Germain et Kostas Mitroglou ont fait ce qu'ils savaient faire de pire : avec de la combativité pour le premier, de la discrétion de renard des surfaces pour le second, ils ont en commun de ne pas s'être procuré la moindre occasion. Rudi Garcia va peut-être revenir à son système sans attaquant qui sait...
Evidemment, l'entraîneur marseillais ne peut sortir grandi après une telle copie. Mais ce match doit servir à interpeller au-dessus. Jacques-Henri Eyraud et Franck McCourt pour être précis. Jusqu'à présent, on a beaucoup entendu parler de "mercato d'opportunité". Pourquoi pas, après tout, l'air de ne pas y toucher, c'est le meilleur moyen de faire des affaires. Cet été, le président a refusé de surpayer Mario Balotelli et finalement l'OM n'a pris personne. Du coup, Garcia a dit qu'il n'avait pas besoin d'attaquant, que l'OM avait mis 80 buts l'an dernier... C'est évidemment le discours qu'il fallait tenir. Dans le même ordre d'idée, JHE n'a pas à faire de grande annonce maintenant concernant le mercato. Déclarer ouvertement que l'on cherche un attaquant, c'est s'exposer à ce que les clubs vendeurs fassent grimper les prix. Ce serait bête. Mais par contre, en janvier, il faudra faire quelque chose, recruter quelqu'un devant. C'est impératif, obligatoire. Peu importe les plans comptables, l'avis du fair-play financier ou l'impact que ça aurait sur Germain et Mitroglou. Il y a plus important que la logique financière, il y a la nécessité de rassurer, de montrer que les personnes à la tête de ce projet sont capables de rectifier le tir, et de reconnaître par la même qu'ils ont fait des erreurs. Le tout, c'est de ne pas laisser la situation en l'état. Sur l'écusson, il y a marqué "droit au but"...