Retour sur le match nul de l'OM à Strasbourg (2-2).
Cela semblait être une affaire rondement menée. Comme à Auxerre, comme à Angers. Il y avait presque de quoi en tirer des conclusions, sur cette capacité de l'OM de Tudor à se faire respecter face à "la petite Ligue 1". Contre des équipes qui sont appelées à jouer le maintien, la formation olympienne semblait avoir la recette : on marque sans faire de sentiment en première, on fait tourner, au propre comme au figuré, en seconde. Avec le bagage technique de cette équipe, sa capacité à se sortir d'un pressing avec des passes courtes, cela donne des secondes mi-temps où la principale activité consiste à regarder des éléments regagner le banc de touche et recharger les batteries avant une bataille de Ligue des champions programmée quelques jours plus tard. Mais cette fois-ci, cela ne s'est pas passé comme ça : l'OM a réveillé Strasbourg, revenu de 0-2 à 2-2 dans le dernier quart d'heure.
Pas là pour faire du social
Pour reprendre la formule de Jernike dans la troisième mi-temps, que vous pouvez retrouver en vidéo, c'est une défaite à 1 point. Et au moment d'enrager pour les deux unités qui se sont envolées, les regards peuvent se tourner aussi bien vers des joueurs que vers le coach. Du côté des joueurs, certains n'ont pas été au niveau. Ce n'est pas normal de trouver quatre strasbourgeois contre le seul Nuno Tavares sur un ballon envoyé dans la surface à un quart d'heure de la fin. Mothiba a réduit l'écart et réveillé la Meinau. Là, les jambes phocéennes ont tremblé, ne s'en remettant qu'à la très bonne forme de Pau Lopez pour garder l'avantage. Où sont passés les leaders ? Les Guendouzi, les Mbemba, les Rongier, les Payet pour réunir toute l'équipe afin de ne pas perdre confiance alors que techniquement il n'y avait pas photo entre les deux équipes ? Abattu après la rencontre, Igor Tudor peut aussi s'en vouloir sur certains choix. Les deux premiers, dès la mi-temps, pour gérer entre deux rencontres de Ligue des champions, sont logiques. Si Rongier et Nuno Tavares ont été mauvais, difficile d'imputer ça à Tudor, tout comme le raté grossier d'Under à l'heure de jeu qui aurait fait 0-3. La suite est pourtant beaucoup moins lisible. Donner du temps de jeu à Isaak Touré, OK. Mais pourquoi à la place d'un Kolasinac précieux avec son expérience dans ce genre de situations et très impliqué dans les interventions défensives ? Pourquoi faire rentrer Gerson ? Il n'est pas nécessaire de faire du social, de relancer coûte que coûte un élément qui ne semble pas avoir envie de l'être, si l'on se fie à son échauffement écourté à Francfort. Et enfin, pourquoi sortir le seul attaquant de l'équipe, Bamba Dieng, un élément capable de prendre la profondeur, qui ne sera pas qualifié en plus mardi, pour un milieu. Pour garder le ballon face à Strasbourg ? Non vraiment c'est inadmissible.