Convoité par la Guinée et le Sénégal, le latéral droit de l'OM peut-il accrocher une place avec Didier Deschamps ?
Dimanche dernier, alors que l'OM semblait incapable d'inquiéter Lille en première période, un Olympien sortait du lot en tentant de percuter les Nordistes dans son couloir droit. Auteur de deux gros débordements suivis de centres dangereux au point de penalty, Bouna Sarr n'a pas trouvé preneur, mais il fut le seul marseillais à surnager offensivement. Cette abnégation, si elle ne surprend plus grand monde, a convaincu depuis longtemps André Villas-Boas. En effet, l'ancien Messin fait partie de ces éléments que le Portugais couche systématiquement sur ses feuilles de matches, que ce soit pour occuper le poste de latéral droit ou pour évoluer un cran plus haut en attendant le retour de Florian Thauvin. Et, dans les deux cas, il donne satisfaction. Un taulier en puissance avec 29 matches joués sur 30 possibles, dont 26 comme titulaire.
Que ce soit devant ou derrière, Bouna fait le job, toujours bien et même très bien, de plus en plus souvent
Soyons honnêtes : qui aurait pensé ça au début de la saison ? Pas grand monde, même si on se doutait bien que l'absence de Thauvin lui offrirait un temps de jeu conséquent. Seulement voilà, à force de travail et de sérieux, Bouna Sarr s'est imposé à l'OM sans faire de bruit, d'autant qu'il présente la particularité de n'être jamais blessé. Du pain bénit pour un coach devant composer avec l'absence de son ailier droit star et le gros coup de pompe de Hiroki Sakai cette saison. Que ce soit devant ou derrière, Bouna fait le job, toujours bien et même très bien, de plus en plus souvent. De quoi s'offrir aujourd'hui une vraie crédibilité, d'autant qu'il a définitivement percé son plafond de verre fin janvier en 8es de finale de la coupe de France face à Strasbourg avec sa chevauchée électrique dans la défense alsacienne et son but digne de Leo Messi. Un exploit qui, forcément, lui a fait changer de dimension et le place désormais parmi les joueurs de Ligue 1 qui comptent.
En balance avec Djibril Sidibé et Léo Dubois, et il n'est pas idiot de l'imaginer devant eux actuellement
Au point de poser des questions sur son avenir international, lui qui ne compte aucune sélection à 28 ans et dispose de trois solutions possibles : la Guinée, le Sénégal et la France. Si les deux premières le courtisent ardemment, comme l'expliquait récemment au Phocéen le sélectionneur de la Guinée Didier Six (voir la vidéo), avec la possibilité d'enchaîner une CAN et une coupe du Monde, la troisième n'est pas un fantasme non plus. Effectivement, sachant que ces performances au poste de latéral droit avaient déjà interpellé le staff de Didier Deschamps dans le passé, la perspective de le voir se glisser dans la prochaine liste des Bleus n'est absolument pas farfelue. En effet, si le couloir gauche tricolore est largement pourvu, le droit n'est pas si bouché que ça, bien au contraire. En tant que champion du monde et sauveur de la patrie face à l'Argentine en 2018, Benjamin Pavard est partant certain, mais il n'a échappé à personne que ses performances sont en sérieuse baisse, et ce n'est pas nouveau. A côté de lui, Djibril Sidibé compte aussi une étoile sur son maillot et bientôt trois ans de présence en bleu, mais il n'a jamais retrouvé son niveau de 2017-2018 depuis sa blessure au genou. Désormais en prêt à Everton, il a retrouvé une place de titulaire et monte en puissance. S'il poursuit sa progression, il devrait être lui aussi au rendez-vous. Reste éventuellement un troisième strapontin, et il pourrait se jouer entre Bouna Sarr et Léo Dubois. Appelé lors de la dernière liste de novembre, le Lyonnais a subi dans la foulée une opération au genou. De retour à l'entraînement, il lui faudra du temps pour retrouver son meilleur niveau. De quoi donner un avantage au Marseillais ? Il n'est pas idiot de le penser. Quoi qu'il arrive, Bouna sera bientôt international, et la sélection qui le récupèrera fera une très bonne affaire...