Sanson-Rongier : le duo électrique de l'OM

Depuis le début de la saison, André Villas-Boas cherchait la bonne formule au milieu de terrain. Un secteur où les adversaires de l'OM prenaient régulièrement le dessus, faute d'impact suffisant dans les duels, de complémentarité entre les profils, ou à cause de degrés de formes individuelles éparses. Mais ça, c'était avant. Avant le repositionnement de Bouba Kamara en sentinelle, mais aussi l'avènement du duo de rongeurs hyperactifs que forment Morgan Sanson et Valentin Rongier. Une nouvelle fois impressionnants lors de la victoire face à Brest, et plus généralement au-dessus du lot depuis que l'OM s'est remis dans le sens de la marche, les deux compères forment désormais une paire qui fait la différence face aux autres équipes de Ligue 1.

"C'est simple, ils savent tout faire et c'est pour ça que ça marche"

Il faut dire qu'avec leurs caractéristiques, on dirait que le terme complémentarité a été inventé pour eux. Tel un lutin dopé à la caféine, Rongier cavale dans tous les sens, gratte tous les ballons et les donne dans les conditions idéales avant de les demander à nouveau. À ses côtés, Morgan Sanson tacle, transperce et se projette jusqu'à la surface avant de redescendre défendre sans jamais prendre le temps de souffler. De quoi former un duo de relayeurs idéal pour marcher sur la Ligue 1, comme l'explique au Phocéen l'ancien milieu olympien Eric Roy : "C'est simple, ils savent tout faire et c'est pour ça que ça marche. Ils savent utiliser le ballon, défendre, marquer, faire des passes, et possèdent un très gros volume de jeu. De plus, ils sont un peu différents et donc complémentaires, avec en plus un gros caractère. Sanson se projette plus, quand Rongier met du liant dans le jeu. Avec une vraie sentinelle derrière, c'est la combinaison idéale. Il y a encore un mois, la défense de l'OM se faisait transpercer parce que le milieu était trop friable. Avec eux, ce n'est plus le cas".

"Lopez a le même ADN que les deux autres, avec son jeu basé sur le mouvement et les passes"

Du coup, ce duo s'impose au point de devenir le point fort de l'OM, ce qui peut reléguer un Maxime Lopez en dehors du onze-type. Un constat à l'instant T, mais qui ne met absolument pas le minot hors course pour le reste de la saison. En effet, au-delà des absences et des baisses de forme qui interviendront forcément, Maxime a lui aussi son mot à dire dans ce milieu de terrain très joueur et remaniable selon les profils des adversaires. "Il ne faut surtout pas l'oublier, insiste Eric Roy, car il peut beaucoup apporter dans le même registre. Lui aussi excelle dans l'utilisation du ballon et la disponibilité. Il a le même ADN que les deux autres, avec son jeu basé sur le mouvement et les passes. Aujourd'hui, le foot ne se joue plus à 11, mais à 15 ou 20, et vous verrez que Lopez jouera autant de matches que les deux autres. Je pense même que, suivant les adversaires, Villas-Boas les alignera tous les trois en replaçant Rongier en sentinelle. Ce sont trois vrais joueurs de ballon et leur place est sur le terrain. La rotation fait partie du jeu aujourd'hui". De quoi augurer un avenir complètement dégagé dans ce secteur du jeu, et ce n'était pas gagné au départ.