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Salaires à l'OM : sujet sensible

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 23/04/2020 à 01:00

Salaires à l'OM : sujet sensibleSalaires à l'OM : sujet sensible

Un article sur le refus de certains joueurs de baisser leur salaire a fait beaucoup de bruit à l'OM.

Ces dernières années, les taupes avaient élu domicile sous la pelouse du Camp des loges, entraînant des crises à répétition au PSG à base de révélations croustillantes sur les clashs entre joueurs et entraîneurs, ou la prédominance des clans sud-américains. Plus récemment, c'est à Lyon que ce sympathique animal est apparu, révélant une discussion animée entre Jean-Michel Aulas et ses joueurs sur les négociations salariales. En revanche, jusqu'à présent, le petit mammifère fouineur avait plutôt épargné les terrains de La Commanderie, peut-être un peu trop secs pour y déployer ses galeries. Toutefois, l'une d'entre elles était parvenue à percer le carrelage du vestiaire de Rudi Garcia l'année dernière, mettant au jour des jalousies sur le thème la disparité des salaires. Un sujet dont les taupes sont décidément friandes, puisqu'elles ont visiblement décidé de remettre le couvert en début de semaine à Marseille. Les négociations sur les  salaires à l'OM, encore et toujours, avec cette fois-ci un zest de "name dropping". En effet, le trio Mandanda-Payet-Thauvin ne serait pas très chaud pour abandonner une partie de ses émoluments en cette période de crise. Joli scoop pour la copine à René (le chanteur), puisque l'OM a dû se fendre d'un communiqué officiel pour clouer son museau-renifleur.

"C'est un vocabulaire très péjoratif, qu'on trouve à l'origine dans les affaires d'espionnage, mais la taupe n'est finalement qu'une source"

Une réaction en direction de L'Équipe, à l'origine de la révélation. La déduction est immédiate chez les dirigeants et chez les supporters. Soit l'info est bidon avec pour but de déstabiliser, ou alors les murs de la Commanderie ne sont plus étanches. La deuxième solution est la plus probable et même incroyablement banale. On en revient donc à la fameuse taupe, comme l'explique au Phocéen un journaliste habitué des lieux : "C'est un vocabulaire très péjoratif, qu'on trouve à l'origine dans les affaires d'espionnage, mais la taupe n'est finalement qu'une source. Les sources constituent la base de notre métier et elles doivent être multiples. Personnellement, je les appelle tous les jours et c'est une question de confiance. Je ne les utilise pas à dessein contre l'OM, car cela reviendrait à rompre cette confiance. Elles me parlent car elles savent que je les consulte sur tout type de sujets, et pas forcément ceux qui fâchent". Naturellement, le sujet des salaires fait partie de cette dernière catégorie, d'autant que les leaders du groupe sont cités, d'où la réaction épidermique du club. Mais, il serait malhonnête de ne pas reconnaitre que cette problématique constitue LE sujet du moment avec les difficultés financières rencontrées par les clubs. Pas qu'à Marseille, et pas que dans les pages sportives, d'où la nécessité d'informer sur la question. "Pour ce genre de papier, il y a les sources primaires comme les joueurs ou les dirigeants, les secondaires comme le staff ou les agents, et enfin les "proches de", explique notre interlocuteur. L'idée est toujours de diversifier. Évidemment, ce papier a eu un écho très important car les histoires d'argent sont les plus compliquées à gérer et les moins acceptées par les joueurs. Elles touchent le point le plus sensible pour eux, alors qu'ils se fichent généralement du reste. Là, on parle de trois joueurs qui sont les leaders du groupe, parmi les plus gros salaires et donc les plus impactés par ces négociations. C'est forcément compliqué".

Le circuit ne fonctionne pas qu'à sens unique, et que les joueurs ou les dirigeants ont aussi besoin de passer leurs messages

Des négociations qui s'éternisent, avec des joueurs qui n'ont pas une visibilité claire sur le sujet, et dont certains ont l'impression d'être baladés, voire livrés en pâture à l'opinion populaire. C'est d'ailleurs ce qu'expliquait la semaine dernière La Provence en dévoilant un manque de confiance des joueurs vis-à-vis de leur président, alors qu'ils sont prêts à suivre André Villas-Boas presque aveuglément. Encore un exemple de fuite du vestiaire, ou en tout cas de tendance qui a circulé jusqu'au quotidien régional. Preuve que les "taupes" diversifient elles aussi leurs interlocuteurs, histoire de donner à manger à tout le monde. Car il est évident que le circuit ne fonctionne pas qu'à sens unique, et que les joueurs ou les dirigeants ont aussi besoin de passer leurs messages. D'où la nécessité pour le journaliste de faire la part des choses et de ne pas se jeter tête la première sur la première indiscrétion venue, car elle n'est jamais balancée sans arrière-pensée. Cette histoire de taupe dans le vestiaire olympien n'a donc rien d'extraordinaire, et elle n'en est même pas une. Simplement l'écho d'un sujet qui crispe le football dans son ensemble actuellement, et qui disparaitra un jour, comme l'épidémie qui l'a provoqué. Le groupe de Villas-Boas reste un groupe uni, comme il l'a été tout au long de la saison et les résultats en attestent. Pour le reste, les tensions sur les salaires ou les transferts en fin de saison existeront toujours, avec ou sans la taupe.