Le milieu de terrain olympien avale tout sur son passage.
Devinette : c'est petit, c'est jaune et ça becte tout ce qui se présente. Un canari ? La réponse était acceptée il y a six mois, mais aujourd'hui, Valentin Rongier est le Pac-Man de l'OM. Les plus anciens se souviennent du personnage de Toru Iwatani et des heures passées sur les ancêtres des consoles vidéo à bouffer des Pac-Gommes et des petits fantômes. Aujourd'hui, ils s'installent dans leur canapé ou dans les tribunes du Vel' pour voir l'ancien Nantais avaler ses adversaires un par un, inlassablement, qu'ils soient Lyonnais ou Trélissacois, internationaux ou amateurs. Valentin "Pac-Man" Rongier ne fait pas la différence, il gobe tout sur son passage comme un mort de faim, et on adore ça.
Lors des négociations pour son épique arrivée à l'OM, un fan du milieu nantais nous avait prévenus. Il s'appelait Laurent Paganelli et nous parlait de celui qui faisait partie de ses joueurs préférés en Ligue 1 : "Il a un tempérament qui va plaire aux supporters, parce qu'il a une énergie folle et donne tout sur le terrain. On ne dirait pas, mais il a un énorme potentiel physique, il peut courir pendant trois heures. Un vrai joueur de club, qui va au-delà de lui-même et qui va vous étonner". Comme souvent, Paga avait vu juste. Rongier ne cesse de nous étonner, à tel point qu'on ne s'étonne même plus de le voir cavaler comme un chien affamé un dimanche à 14h30 face à une National 2. On sait bien qu'un professionnel est censé ne pas faire la différence entre un Trélissac-OM en 32e de coupe de France sur une pelouse cabossée et une affiche du dimanche soir en Ligue 1, mais entre l'esprit et la lettre, il y a souvent une différence. Pas chez Rongier, qui enfile son maillot de l'OM comme on part en mission, quel que soit l'adversaire.
Après avoir doucement rigolé de la soirée loose des dirigeants olympiens le soir de son transfert tombé à l'eau dans les dernières minutes du mercato estival, force est de reconnaitre qu'ils n'ont pas lâché le morceau et qu'ils ont eu raison sur toute la ligne. On comprend mieux maintenant pourquoi Zubizarreta le pistait inlassablement depuis deux ans. Un Espagnol ne se trompe pas lorsqu'il s'agit de causer milieux de terrain, et Zubi ne s'est pas trompé. "Dans le football moderne, allier la capacité de courir 90 minutes et de savoir manier le ballon est fondamental pour un milieu. Et c'est exactement ce que fait Rongier, explique au Phocéen Bernard Rodriguez, aujourd'hui coach du SC Mohammedia au Maroc. C'est le vrai Box-to-Box qui vient presser les centraux adverses et redescend illico défendre dans sa surface, tout en étant juste dans tous ses choix. Avoir un tel joueur, c'est le rêve de tous les coachs". Désolé pour le énième article de louanges sur Rongier, mais on veut bien en faire tous les jours s'il continue comme ça jusqu'à la fin de la saison.