D'ordinaire, la formule, c'est "Silence, on coule". Avec cet OM, ça ne prend pas. Si le club fait effectivement plus que plonger, étant la seule formation de Ligue 1 à ne pas avoir remporté un match sur les huit dernières journées, l'état-major olympien se donne du mal pour que la mise en scène intéresse le plus de personnes possible. Jugez plutôt : juste après une défaite honteuse à Bastia, dans la forme, avec deux buts encaissés sur de grossières erreurs défensives, avant de céder à la tentation de tout balancer devant en espérant un exploit individuel, le staff et les caméras s'agitent. Michel, Vincent Labrune et quelques autres s'engouffrent dans un van pour rejoindre Zurich, afin de rencontrer l'actionnaire à la première heure le lendemain. Résultat, après 24 heures de spéculations, après une attention toute particulière portée au retour de Michel et Franck Passi à la Commanderie, le verdict tombe : Statu quo ! Selon Infosport+, Margarita Louis-Dreyfus se donne quelques jours de réflexion au sujet de l'avenir de Michel. Tout ça pour ça.
Pour les supporters olympiens, c'est un véritable scénario catastrophe. Parce qu'il n'est pour l'instant plus question de l'avenir de Vincent Labrune, comme cela avait fortement été sous-entendu dans la journée de lundi. Parce que Michel sera de nouveau au sifflet au centre RLD ce mardi pour un entraînement qui n'aura rien à envier aux tennis-ballons d'il y a quelques saisons. Conforter Michel à l'issue de la rencontre a provoqué une colère immense au coup de sifflet final à Furiani. Mais qui, dans l'esprit de MLD, 24 heures plus tard, ne donnerait qu'une envie, celle de se résigner. Il faut dire que le kérosène et les honoraires de vol d'un pilote d'avion particulier ne sont sûrement pas une grosse dépense pour gagner du temps et essayer d'éviter une scène de colère devant la Commanderie qui pourrait coûter à l'image du club. Sauf qu'une fois de plus, avec cette journée, façon 24 à la Jack Bauer, et surtout son final ridicule, l'OM est une nouvelle fois la risée de toute la France du foot.
Pas un scénario, même bien vendu, ne pourra sauver les trois principaux protagonistes de cette mascarade. Margarita Louis-Dreyfus et/ou son entourage n'avaient pas besoin de faire venir Michel en Suisse pour comprendre qu'il s'accrocherait à ses indemnités. Autre scénario, si l'entraîneur espagnol est monté exposer à la demande de l'actionnaire son plan pour redresser l'OM, ce n'est guère plus rassurant au vu du peu d'implication qu'il montre à ses joueurs, au moins depuis le match à Lorient. Enfin, le simple fait que Vincent Labrune, désavoué sur toute la ligne, reste en poste, interpelle. En 2011, Deschamps, alors dans sa deuxième saison en tant qu'entraîneur, était également monté en Suisse pour rencontrer l'actionnaire du club. Il avait demandé du changement dans l'organisation et avait mis son départ dans la balance. En fin de saison, Jean-Claude Dassier était débarqué. Mais l'escapade n'avait été rendue publique qu'après. Les hommes du football connaissent quand même bien mieux le football que les hommes de communication.