Focus sur l'attaquant de l'OM Valère Germain qui n'a jamais lâché.
Comme la superstition occupe une place importante dans le football, André Villas-Boas se dit qu'il tient peut-être quelque chose avec Valère Germain. La première fois qu'il avait placé l'attaquant à un poste inhabituel d'ailier droit à Monaco au mois de septembre, Germain avait été un des grands monsieur de ce match avec un but et une passe décisive. A Lille, AVB a de nouveau innové avec Germain milieu gauche dans un 4-1-4-1. Résultat ? Une nouvelle victoire très importante de l'OM à l'extérieur avec un but et une passe pour Germain. L'ancien joueur de Nice et Monaco devrait se préparer. Si ça se trouve, contre Paris à la fin du mois de mars, son entraîneur est capable de l'essayer en sentinelle ou en relayeur pour voir si l'effet de surprise marche toujours aussi bien... Boutade mise à part, rien qu'avec son apport sur ces deux matchs, en fin de saison, si la qualification en Ligue des champions est au bout, Germain pourra légitimement en réclamer sa part.
Respect de ne pas avoir lâché !
On pourrait croire à un retournement de veste, mais ce n'en est pas un. Il y a quelques jours, au même endroit, un article demandait à Valère Germain de se bouger. Aucun regret là-dessus après la victoire à Lille. Ces trois minutes de folie (but à la 67e, passe décisive pour Benedetto à la 69e qu'il raconte en interview dans la vidéo) ne peuvent pas faire oublier d'un coup de baguette magique ces derniers mois, où Germain a eu beaucoup de temps de jeu mais quasiment pas d'occasions, errant sur le terrain pour au mieux récupérer un ballon intéressant à trente mètres des buts adverses. Mais c'est peut-être parce qu'il est passé par cette période de vache maigre que de le voir être présent à l'heure H dans le match le plus important pour la lutte pour la deuxième place force encore plus le respect. Ce qui faisait sa force en arrivant au club (il a l'OM dans la peau, son père a joué ici, il joue pour les autres) est devenu un boulet (pourquoi est-on plus indulgent avec lui qu'avec d'autres ?). Il y a eu un tournant décisif, et il est même possible d'en donner la minute : le 16 mai 2018 à 21h03. C'est à ce moment-là qu'il rate son face-à-face avec Oblak en finale d'Europa League. Dès lors, Germain glisse doucement dans la catégorie "attaquant gentil mais inefficace". Il court, il ne donne pas sa part au chien sur les phases défensives, il fait briller l'autre pointe dans un système à deux devant, mais il est de moins en moins à la conclusion des actions. Avant de signer à l'OM, il était décrit comme un joueur sous-côté. Progressivement depuis la finale contre l'Atletico, il est passé au statut joueur surpayé, que l'OM n'arrive plus à refourguer. Mais avec ce succès à Lille, cela va peut-être changer.
Pas loin de Maurice ou Ravanelli
Car cette victoire offre de grandes chances à l'OM de disputer à nouveau la Ligue des champions. Il faudra donc un effectif plus fourni, et l'entraîneur de l'OM sera ravi de pouvoir à cette occasion compter sur Germain et sa mentalité de coéquipier modèle. Mais pas que. Car si on ne veut pas tenir en compte son attitude de coéquipier modèle pour le mettre face à son bilan, il faut que cela marche dans les deux sens. En partant du principe que l'égalisation au stade Pierre Mauroy lui est attribuée, Germain a marqué 29 buts à l'OM. A l'issue de sa troisième saison, il aura donc l'occasion de dépasser des buteurs sur la même période comme Florian Maurice (30 buts), Brandao (31 buts) ou Fabrizio Ravanelli (31 buts). Et si l'on se souvient encore des coups francs de l'Italien, peut-être que dans quelques années, on évoquera avec plaisir "la spéciale" de Germain, soit cette tête coupée au premier poteau. C'est qu'elle aura rendu de fiers services au club...