L'annonce de la titularisation d'Adil Rami en défense centrale contre l'Uruguay a fait couler beaucoup d'encre. Au final, il a sorti une très grosse prestation et a contenu sans grande difficulté le duo Cavani-Suarez. Une prestation saluée par les observateurs et par son sélectionneur, toutefois un peu agacé par la talonnade tentée dans sa surface : "Adil est expérimenté, il avait été plutôt solide, efficace et bon. Sur une action comme ça, son geste n'avait pas lieu d'être. Ça passe mieux parce qu'il y a eu la victoire". Alors comment est-on passé en quelques semaines de l'Adil Rami catastrophique à Monaco avec deux buts offerts à celui doublement décisif contre Dijon et "solide, efficace et bon" avec les Bleus ?
Désigné ambianceur de l'Equipe de France qui a ramené la 2e étoile, Adil Rami a eu du mal à retomber sur terre après ce titre ultime dans la carrière d'un footballeur. Revenu très vite à la compétition, seulement une dizaine de jours après son retour de vacances, il a pris l'eau contre Nîmes, comme l'ensemble de l'équipe. S'en est suivie une longue traversée du désert, avec un Adil Rami méconnaissable et très loin de son niveau de la saison dernière. Lors des matchs suivants, il commettra de nombreuses erreurs : contre Rennes, il offre un pénalty aux Bretons, à Monaco ce sont deux erreurs énormes qui coûtent deux buts, contre Francfort il se blesse en tout début de match, puis il est loin d'être saignant à Montpellier et à Rome pour son retour. Avant le passage à trois défenseurs, le flou régnait sur le duo à aligner, mais Bernard Casoni se voulait clément avec Adil Rami : "Cette saison, personne ne s'est vraiment imposé. Rami a eu un contrecoup assez normal après le Mondial. La saison dernière, ça marchait bien avec Rolando, mais pour l'instant, vraiment, personne ne se dégage", commentait l'ancien marseillais sur Le Phocéen.
Alors que tout le monde commençait à lui tomber dessus pour ses prestations sur et hors terrain (apparitions à Danse avec les Stars, aux NRJ Music Awards), l'éclaircie est venue contre Dijon, où il débloque le match sur corner avant de marquer en fin de match. Un 'presque-doublé' (puisqu'Ocampos lui vole le premier but) et une solidité retrouvée qui sont arrivés au meilleur moment, histoire de faire taire les plus sceptiques. Si évidemment, il va falloir confirmer ce match de Ligue 1 et son très bon match avec les Bleus, le retour au premier plan d'Adil Rami semble se confirmer au moment où l'OM va avoir besoin de leaders solides avec 9 matchs à jouer en moins d'un mois. S'il n'a cessé de répéter sa phrase fétiche du moment, "marche à l'ombre", au moment de commenter ses prestations, le stoppeur marseillais s'est surtout réfugié dans le labeur. "Il a continué à travailler, même plus que d'habitude. Même s'il est critiqué, lui, il sait que ça va revenir. Son optimisme fait que même quand il est moins bien, il ne s'inquiète pas", confie-t-on dans son entourage.
C'est donc le moment de confirmer son retour en grâce. Sur le plateau du Talk Show (à revoir en vidéo), après son bon match contre Dijon, les débats ont vite tourné autour de lui. L'ancien défenseur central de l'OM, Bernard Bosquier, y expliquait que selon lui, il manquait encore quelque chose dans la panoplie d'Adil Rami pour qu'il apporte ce qu'on attend de lui : "Balle au pied, il faut apporter un plus et il ne l'apporte pas. Quand tu joues à la maison, c'est lui qui devrait monter balle au pied, faire le surnombre, faudrait-il après qu'on vienne le couvrir". Sa récente brouille avec Dimitri Payet contre la Lazio a également fait beaucoup parler et on est en droit d'attendre de sa part une attitude irréprochable, mais sur ses dernières sorties, Adil Rami semble avoir retrouvé son physique et son mental, et donc, son niveau.