L'OM s'est de nouveau fait très peur face à Angers, avec un tout petit point arraché à la 84e minute grâce à un une deux XXL entre Bouna Sarr et Florian Thauvin. Avant ça, l'OM a eu du mal à contenir les assauts angevins. En première mi-temps, et même au-delà, les Marseillais ont manqué d'impact dans les duels, à l'image d'Adil Rami, largement dominé dans les airs sur le but du SCO par Stéphane Bahoken. On a bien du mal à retrouver le leader de défense de la saison dernière.
Revenu très vite à la compétition, seulement une dizaine de jours après son retour de vacances, il a pris l'eau contre Nîmes, comme l'ensemble de l'équipe. S'en est suivie une longue traversée du désert, avec un Adil Rami méconnaissable et très loin de son niveau de la saison dernière. Lors des matchs suivants, il commettra de nombreuses erreurs : contre Rennes, il offre un pénalty aux Bretons, à Monaco ce sont deux erreurs énormes qui coûtent deux buts, contre Francfort il se blesse en tout début de match, puis il est loin d'être saignant à Montpellier et à Rome pour son retour. Son embellie contre Dijon (où il marque un but et demi) et en équipe de France contre l'Uruguay, n'aura pas vraiment duré et son mois de décembre n'aura pas été à la hauteur, à l'image d'un OM en demi-teinte. Malgré le retour de Rolando, avec qui il a acquis des automatismes, il ne parvient pas à briller et s'est donc montré fautif sur le but inscrit par Angers lors de la 19e journée de Ligue 1. Si ses matchs ne sont pas mauvais dans l'ensemble, il y a très souvent un trou d'air qui vient ternir sa prestation d'ensemble.
Mais alors pourquoi une telle décompression ? Désigné ambianceur de l'Equipe de France qui a ramené la 2e étoile, Adil Rami a du mal à retomber sur terre après ce titre ultime dans la carrière d'un footballeur. L'élément majeur de cette analyse, c'est son sélectionneur chez les Bleus Didier Deschamps qui est venu l'apporter. Interviewé par RMC vendredi dernier, le boss de l'Equipe de France a évoqué le cas d'Adil Rami, que selon certains n'aurait plus sa place en équipe de France : "Ca arrive souvent pour les trentenaires après un succès comme ça, mais regardez son match contre l'Uruguay, il n'est pas au niveau ? Il a été bon même très bon, heureusement pour lui d'ailleurs. Il y a beaucoup de gauchers, peu de droitiers". Si sa place chez les Bleus ne semble pas menacée à court terme, ses prestations à Marseille sont encore très loin de convaincre.
Du coup, la question de la charnière centrale phocéenne n'est pas réglée alors qu'arrive déjà la trêve hivernale. Il y a quelques semaines, alors que le flou régnait déjà dans la défense marseillaise, Bernard Casoni se voulait clément avec Adil Rami : "Cette saison, personne ne s'est vraiment imposé. Rami a eu un contrecoup assez normal après le Mondial. La saison dernière, ça marchait bien avec Rolando, mais pour l'instant, vraiment, personne ne se dégage", commentait l'ancien Olympien sur Le Phocéen. Si tout le monde ou presque a été essayé avec l'homme à la moustache, personne n'a vraiment convaincu. Annoncé parmi la défense type en début de saison, Duje Caleta-Car n'est clairement pas au niveau attendu. Après un excellent départ, Boubacar Kamara a marqué le pas au point de sortir du groupe. Rolando, lui non plus, n'est pas parvenu à stabiliser le tout. Luiz Gustavo a semblé en souffrance lorsqu'il a fallu évoluer derrière comme à Lille. Finalement le duo Kamara-Gustavo, entrevu lorsqu'Adil Rami n'a pas pu être aligné avait semblé solide, mais semble loin des petites notes de Rudi Garcia. Le mois de janvier sera capital pour l'OM, qui devrait mettre fin à l'hémorragie derrière. Au champion du monde, qui a joué les trois quarts des rencontres cette saison, de retrouver de sa superbe, alors que l'OM a encaissé 43 buts en 24 matchs.