Quelles options pour la fin de saison ?

"Il faut arrêter de parler de la troisième place" assénait José Anigo après la défaite contre Rennes samedi soir, la dixième de la saison à domicile. Au vu du rythme de l'OM actuellement, c'est un bel euphémisme. Car les Olympiens filent tout droit vers une saison blanche, sans qualification européenne à la fin, une première, rappelons-le, depuis la saison 2003/2004. L'Europa League n'étant qu'un cache-misère pour certains, la saison est déjà présentée comme foutue. Que faire donc des huit matchs qui restent ? Loin d'être "huit finales" comme cela avait pu être présenté il y a quelques semaines par la communication olympienne, ils peuvent tout de même avoir une certaine utilité. Nous avons sélectionné quatre solutions :

Contre Rennes, seul Florian Thauvin n'appartenait pas à l'équipe olympienne de la saison dernière au coup d'envoi. Giannelli Imbula a remplacé Cheyrou à un quart d'heure de la fin. Brice Samba, Benjamin Mendy et Mario Lemina sont restés sur le banc, Laurent Abergel n'était pas dans le groupe. Jusque-là, Anigo assurait qu'il faisait jouer les meilleurs à l'entraînement, pour essayer de finir cette saison du mieux possible. Au vu de la situation au classement, il faut désormais peut-être penser à l'avenir, le fameux projet cher au président Labrune. De quoi donner le pouvoir aux jeunes, histoire de prendre de l'expérience et de la maturité. Pour intégrer le onze de l'OM dès la saison prochaine, ou pourquoi pas pour se montrer et convaincre une autre écurie de Ligue 1 qu'être accueilli pour une saison pleine est une bonne idée. Le onze qui suit pourrait donc être aligné :

Samba - Abergel, Nkoulou, Mendes, Mendy - Lemina, Romao, Imbula - Valbuena, Thauvin, Gignac

L'oeil du consultant : Bernard Bosquier "Ce n'est pas mal comme idée. Mais si dans leur esprit, ils n'ont pas envie de se battre... Le seul problème, avec une équipe de jeunes, c'est si tu prends un carton. Pour les supporters, si tu prends 4-0 à Sochaux... Mais on n'est peut-être plus à ça près".

 

Après la défaite contre Rennes, José Anigo s'est plaint de ses joueurs, arguant qu'ils n'ont pas reproduit sur le terrain les consignes passées toute la semaine à l'entraînement. De là à dire que le message ne passe plus, il n'y a qu'un pas. Pourquoi donc ne pas en changer immédiatement ? Certes, l'OM cherche activement un entraîneur pour la saison prochaine, mais il y a peut-être urgence, dès lors que l'on considère qu'il y a encore un coup à jouer pour accrocher l'Europa League. Alors qu'il reste huit matchs, les dirigeants peuvent peut-être tenter un nouveau choc psychologique avec un court intérim à la tête de l'équipe première, avec une solution sur le banc, qui apporte de nouvelles idées pour arracher in extremis une place européenne, qu'elle soit externe ou interne. Car au vu des refus pour la saison prochaine et du timing, il faut peut-être se résoudre à cette solution...

L'oeil du consultant : Bernard Bosquier "Je n'y crois pas du tout. José l'a dit : ils travaillent, mais ce n'est pas mis en pratique. Tu n'as pas de vrai patron pour faire l'union. Il manque à certains un peu d'intelligence pour faire ce métier. Il faut aussi un peu jouer avec sa tête."

 

La saison prochaine, le président Labrune l'a répété à maintes reprises, l'OM aura de quoi faire une belle équipe. Pour cela, il faudra bien négocier les départs de certains cadres, qui, au vu des échéances de leurs contrats, ne peuvent se faire que cet été. Aussi, à huit matchs de la fin, le staff olympien pourrait continuer à leur offrir du temps de jeu, histoire de les mettre en valeur. Le onze qui suit pourrait donc être aligné :

Mandanda - Fanni, Diawara, Nkoulou, Morel - Payet, Romao, Cheyrou - Valbuena, Khalifa, Gignac

L'oeil du consultant : Bernard Bosquier "S'ils avaient voulu se faire voir, ça fait déjà un moment qu'on les aurait vus. Ça fait un moment qu'on tire la sonnette d'alarme, et il n'y en a pas un qui bouge. Que ce soit les grands, les petits, les nouveaux, pas les nouveaux... Et si un club veut un joueur, ça fait un moment qu'il l'a déjà contacté. Les achats ne se font pas au dernier moment."

Le pire, en cette fin de saison, c'est que l'équipe première n'est pas le seul pôle du club à ne pas donner satisfaction : la cellule de recrutement, le centre de formation ou la communication ont également été dans le viseur ces dernières semaines. Si le staff actuel assure qu'une remise en question est indispensable, ce serait peut-être bien que cela soit suivi d'actes, avec, en perspective, le bilan concret de chacun depuis son entrée dans l'organigramme du club. Une fois le constat effectué, l'apport d'un nouvel homme fort pourrait apparaître comme vital, un homme du monde du football, capable d'insuffler une culture de la gagne à tous les étages. Si ce n'est pas au poste de président, ce peut être à un poste de manager à l'anglaise, avec tous les pouvoirs donc. Ce qui implique que tous les autres se mettent en retrait. Un changement radical au vu du fonctionnement de l'OM ces dernières années. Mais qui ne serait peut-être pas une mauvaise chose quand on voit où tout cela a mené...

L'oeil du consultant : Bernard Bosquier "Il te faut faire du large à ce moment-là. J'ai discuté avec Jean Tigana. Quand il était à Fulham, il était le seul à prendre les décisions, le président ne s'immisçait jamais. Comme Wenger, où on ne sait même pas qui est le président. Mais je reste sceptique. On a l'impression que ça plane, que ça écoute d'une oreille... ce n'est pas un homme seul qui peut changer tout ça."