Vendredi soir, l'OM aura de nouveau l'honneur d'ouvrir la journée de Ligue 1. Ce sera contre Toulouse au Stadium, une enceinte qui réussit aux Olympiens, qui y sont invaincus depuis 2007 (un cinglant revers 3-0). Depuis, ce sont trois victoires et cinq nuls en huit matchs fermés, avec seulement neuf buts inscrits par les deux formations.
Si Toulouse est actuellement 18e et premier relégable, le bilan cette saison au Stadium est assez bon malgré tout, avec cinq succès, cinq nuls et trois défaites. En face, l'OM doit faire avec un parcours actuellement très chaotique - aucune victoire depuis plus d'un mois - et une réussite à l'extérieur en berne, sans aucun succès loin de Marseille depuis cinq mois et la victoire à Caen (1-2). Ce match s'annonce donc compliqué. Pour ne rien arranger, Marcelo Bielsa devra faire sans Brice Dja Djédjé et Rod Fanni, tous les deux suspendus. L'Argentin récupérera tout de même Mario Lemina, qui, lui, a fini de purger sa suspension.
À cinq derrière
Mais là où ça se complique, c'est que le coach toulousain, Alain Casanova, devrait aligner deux pointes en attaque, comme il l'avait fait à l'aller. Non pas que le technicien ressorte spécialement cette tactique contre l'OM, mais il est adepte d'un schéma en 3-5-2 le plus souvent, comme à l'aller, mais aussi en 4-4-2 quand la situation l'exige.
Et comme il est de coutume avec Bielsa, la défense olympienne va donc s'adapter à l'adversaire, afin d'avoir un élément de plus en défense centrale par rapport aux attaquants axiaux adverses. Et c'est là que cela s'annonce compliqué. Déjà que le seul défenseur central de métier est blessé, en la personne de Nicolas Nkoulou, il va falloir faire avec les deux suspensions évoquées précédemment. Pas simple.
C'est le schéma le plus probable, celui de l'adaptation perpétuelle à l'adversaire. Malheureusement, cela pousse des joueurs à des poste qui ne sont pas les leurs. Ainsi, Lemina glisserait à droite, Romao jouerait le piston en défense centrale avec Morel et Aloé, qui reste sur deux entrées en jeu compliquées. Sur le papier, ça ne respire clairement pas l'optimisme.
L'avis du consultant, Fabrice Celeschi : "Si l'on venait à jouer avec trois axiaux, on devrait voir un trio Aloé - Romao - Morel, à moins que Bielsa ne ressorte le jeune Sparagna. Mais ce système ne laisse qu'une place pour un milieu défensif. Imbula se retrouverait tout seul à ce poste, car André Ayew retrouverait son côté gauche. Je sais que Bielsa aime se calquer sur le système adverse, mais là, avec toutes ces absences, je pense qu'on ne s'en sortira pas dans ce schéma."
À quatre derrière
Le système de jeu qui permet à Aloé (ou Sparagna) de jouer à son poste de prédilection. Aloé n'a pas rassuré dernièrement, et Sparagna n'a plus été vu en tant que titulaire depuis la première journée et le déplacement à Bastia (3-3). L'atout de Sparagna est sa polyvalence, il peut jouer central gauche ou central droit : "Sparagna joue très bien d'un côté comme de l'autre de la défense centrale" disait récemment Bielsa. Aloé part cependant avec une longueur d'avance dans l'esprit de l'Argentin.
Un nouveau joueur, en la personne de Romao, n'évoluerait pas à son poste naturel, ce qui monterait le total à trois sur quatre. Et ce schéma-là n'est pas non plus rassurant, tant le Togolais n'a pas rassuré lors de ses dernières sorties. De plus, lors de l'opposition amicale réalisée au centre Robert Louis-Dreyfus lundi soir contre Istres, Romao s'est illustré en perdant bêtement un ballon dans l'axe qui a entraîné l'égalisation des visiteurs.
L'avis du consultant, Fabrice Celeschi : "Dans le cas de figure où Bielsa démarrerait à quatre derrière, la logique serait d'aligner les éléments les plus expérimentés, avec un axe Romao-Morel, Mendy à gauche et Lemina à droite, même s'il n'offre pas toutes les garanties à ce poste-là. De toute façon, il n'y a pas vraiment le choix à droite."
La solution finalement devant ?
Rien de rassurant en somme sur le papier. Mais la clef, c'est peut-être à l'opposée du terrain qu'il faudra la chercher, à savoir mettre les occasions que les éléments offensifs se seront procurées. Car comme le prône Bielsa, en football, il faut marquer un but de plus que l'adversaire. Ça tombe bien, c'est aussi la devise du club : droit au but !