"Grenoble, là où tout a commencé". Les reportages et autres articles sur le passage de Florian Thauvin au GF38 se sont succédés avant le match de coupe de France. Ils n'en sont que plus amers après l'élimination des Phocéens en Isère. "Grenoble, là où tout s'arrête ?" ont même publié des supporters ironiquement sur les réseaux sociaux dans la soirée de dimanche. Sa carrière ne va certainement pas se finir là-dessus, mais pour certains, ce match, c'est la perte officielle de son statut de futur crack, après plusieurs semaines exaspérantes. Contre le GF38, le milieu offensif droit s'est procuré plusieurs occasions, il est même allé tirer un penalty : il a tout raté. Une prestation "régulière" qui permet à ses détracteurs de se défouler, enfin, eux qui ne pouvaient jamais le faire pleinement, le bougre arrivant toujours à s'échapper avec un but par-ci, une passe décisive par-là. Dès le mois de septembre, nombreux étaient les supporters à demander qu'Alessandrini prenne sa place dans le onze de départ. Mais il a fallu faire avec la volonté de Marcelo Bielsa, qui a toujours couvé son joueur contre vents et marées, assurant à chaque fois qu'il deviendrait un des meilleurs joueurs du monde à son poste. Si la meute s'était arrêtée face à la voix de son maître, le non-match à Grenoble a réveillé les pulsions.
Faut peut être que Bielsa arrête de dire du bien de Thauvin... Ca marche pas bien cette tactique de com'.... Non ?
— Daniel Riolo (@DanielRiolo) 4 Janvier 2015
Après la rencontre, Thauvin est resté abattu dans les couloirs du vestiaire. C'est ce qu'expliquait Alain Boghossian dans les colonnes du Parisien : "J’ai été marqué après le match en voyant la déception du petit Thauvin, en coulisse. C’est un bon comportement, un grand joueur en devenir comme lui ne peut se satisfaire d’un tel échec. Il va en tirer des conséquences positives". L'entraîneur grenoblois Olivier Saragaglia a vu la même chose et l'expliquait dans Aux Armes, la nouvelle émission du Phocéen. Mais cette déception n'a pas été perçue par tous de la même manière, des proches du vestiaire laissant filtrer au même moment que certains coéquipiers avaient été bien agacés par sa prestation. Bielsa ? Il l'a défendu, comme toujours, expliquant que la réussite est somme toute aléatoire dans le football. Un discours qui peut différer de celui qu'il tient à son joueur une fois dans le vestiaire. D'ailleurs, à la mi-temps du match contre Metz, Thauvin était sorti bien avant les autres. Au moment où Gignac et Mandanda étaient venus le réconforter, il avait alors lâché un "ça tombe toujours sur moi", capté par les caméras de Canal+. Avec ce match à Grenoble, Thauvin va peut-être comprendre que Bielsa est avant tout le dernier à le défendre. Et que son exigence n'est peut-être pas de la torture gratuite, mais l'envie de lui permettre d'aller à un niveau que certains de ses coéquipiers n'atteindront peut-être jamais. Dans quelques semaines, il y aura peut-être des articles "Grenoble, là où tout a changé" pour évoquer la prise de conscience de l'international espoir. Cela ne serait pas du luxe pour un OM privé pour les prochains matchs d'Alessandrini, Barrada et André Ayew...