En ce lendemain de Réveillon, en espérant qu'aucun lecteur du Phocéen n'ait été oublié par le Père Noël, il faut également se demander si l'homme en rouge est passé du côté de la Commanderie. Si c'est le cas, nous le saurons bien assez vite. En attendant, autant se poser la question : quel pourrait être le cadeau idéal à faire au club ? Les intervenants du dernier Talk Show ont joué le jeu, pour quatre scénarios différents.
L'histoire de l'OM le prouve, ce club est avant tout un révélateur de talent. Avant d'être à Marseille, Papin n'était qu'un buteur du championnat belge, Drogba n'avait fait qu'une saison complète en Ligue 1, Ribéry était un international espoir parti à Galatasaray avec une image brouillée. Le plaisir n'a été que plus grand, pour les habitués du Vélodrome, de les voir se révéler avec le maillot blanc. C'est d'ailleurs avec le même enthousiasme que Michy Batshuayi a été accueilli la saison passée, en provenance du Standard de Liège. Le vrai plaisir du supporter, c'est d'être aussi là, dans les tribunes, d'assister en direct à la naissance d'un crack, à la transformation d'un bon joueur en un footballeur extraordinaire.
Mal engagé en championnat, l'OM est cependant toujours en course en Europa League. Une belle occasion de vivre des moments uniques, de faire des déplacements qui resteront gravés, près de douze ans après une épopée européenne qui a mené les Olympiens à Madrid, Porto, Belgrade, Liverpool, San Siro, Newcastle pour finir à Göteborg, quatre ans après un autre périple sympathique qui a offert des déplacements au Pirée, à l'Emirates, à Dortmund, encore à San Siro et à Munich, dans l'enceinte du Bayern. Des parcours plutôt rares pour des clubs de Ligue 1. Alors après un package Liberec-Groningen-Braga qui n'a enthousiasmé personne, pourquoi ne pas rêver à une belle épopée qui démarre fin février au coeur de la cité basque de Bilbao ?
Lorsqu'il évoqua "le projet Dortmund" en 2013 pour la première fois, Vincent Labrune était sûrement fier de son coup. Se servir du finaliste de la Ligue des champions au jeu chatoyant en image pour expliquer son plan, à savoir créer une équipe de jeunes espoirs nationaux et miser sur leur complémentarité sur le moyen/long terme pour créer une équipe capable de rivaliser avec une formation qui a coûté bien plus cher, comme Paris ou Monaco, c'était plutôt bien trouvé. Mais au fil des mois, l'expression s'est retournée contre lui. Après avoir misé sur Marcelo Bielsa pour faire progresser cette bande de jeunes, il a décidé en juin dernier de les vendre le plus cher possible, prenant un virage qui rapproche plus l'OM de Porto ou Séville, avec de nombreux coups tentés sur le marché des transferts, avec des paris et des prêts, en espérant qu'une bonne proportion se révèle payante. Si les Olympiens évoluent désormais dans un championnat ultra-dominé par le PSG, qui a également une deuxième équipe pour gagner la Coupe de France, la Coupe de la Ligue et le Trophée des champions, il y a peut-être la place de proposer un plan alternatif, plus modeste, mais clair pour les supporters et cohérent, qui redonne aux gens l'envie et la fierté de se ranger derrière l'identité OM malgré tout.
Il y a un an, l'OM était champion d'automne. Aujourd'hui le club est à la dixième place du championnat. De cette équipe, il ne reste plus l'entraîneur Marcelo Bielsa, parti après n'avoir guère apprécié que l'avocat de Margarita Louis-Dreyfus réduise la voilure dans son contrat. Dimitri Payet, qui voulait une augmentation, a été vendu, tout comme Giannelli Imbula, pour équilibrer le budget. André-Pierre Gignac, André Ayew, Rod Fanni et Jérémy Morel sont eux partis en fin de contrat, et ils seront imités en fin de saison par Steve Mandanda et Nicolas Nkoulou. Pour les remplacer, des joueurs en prêt ou des recrues à bas coût en provenance de Metz ou Nantes. Une dure réalité qui contraste avec le football du Paris Saint-Germain, de l'Inter Milan, de Monaco, bref, des nouveaux riches. Pourquoi ne pas rêver à un milliardaire saoudien qui se décide enfin à franchir le pas et à venir donner au championnat de France le duel au sommet qu'il mérite ? Si on ne rêve pas à Noël...