Que penser des annonces de fin de saison pour l'OM ?

"L'effet d'une bombe". L'expression est devenue courante dans l'utilisation de la langue française, et oui, ce mardi après-midi, l'annonce du premier ministre de la République Edouard Philippe avec un sobre mais clair "la saison de foot 2019-2020 ne pourra pas reprendre" a fait l'effet d'une bombe. Pour aller plus loin dans la métaphore, s'il y a explosion, on ne sait pas trop où sont les dégâts, quelles en sont les conséquences, si nous sommes touchés ou pas. On sait juste que ça a pété. 

Non, l'OM n'a pas à être "soulagé"

Dans ces moments-là, on se rattache donc à des indications, et un rien peu rendre euphorique. Ainsi, puisqu'il faut désormais poster son avis tout le temps et en toutes circonstances, le supporter de l'OM s'est dit après tout que c'était une bonne nouvelle, parce que, un arrêt du championnat, peu importe que ce soit au soir de la 27e, de la 28e journée ou à la moyenne selon les matchs joués, cela acte la deuxième place du club marseillais et donc le retour en Ligue des champions, sept ans après. Et alors l'indiscrétion de L'Equipe dans la soirée, qui assure que Jacques-Henri Eyraud a mouché Jean-Michel Aulas lors du conseil d'administration de la Ligue car le président lyonnais monopolisait trop la parole, c'est un petit bonus qui se consomme sans faim. Sauf que. A bien y regarder, déjà, se réjouir de la fin du championnat à dix journées de la fin donnerait presque raison à Pierre Ménès, qui expliquait il y a quelques jours qu'un arrêt était tout à l'avantage de l'OM. Ce n'est pas comme si le club marseillais avait six points d'avance au classement. Non, l'OM pouvait jouer ces matchs et rester second. Entendons-nous bien, évidemment, la santé est à placer au-dessus de toutes les autres considérations et si le gouvernement donne une indication claire, on ne peut que s'en féliciter, ne serait-ce que par respect pour les victimes de cette pandémie. Ce n'est pas raisonnable de reprendre le football au mois de juin ? Très bien, ne le faisons pas, ce n'est même pas discutable. Juste, ne nous réjouissons pas de voir l'OM privé de dix journées de championnat, même à huis clos, même dans des conditions spéciales, car il va aussi falloir faire sans la manne financière qui en découle. 

Eyraud et les autres présidents ont trouvé la parade ?

C'est bien pour cela que tous les acteurs du football voulaient reprendre le championnat. Les 243 millions d'euros que Canal+ et BeIN Sport doivent encore verser aux clubs de Ligue 1 d'ici la fin de la saison. C'est pour cela qu'il y a quelques jours, sur le plateau du Talk Show que vous pouvez retrouver en vidéo, tous les intervenants imaginaient une reprise progressive. Elle ne pourra pas avoir lieu alors chacun y va de sa solution, en fonction de ses intérêts. Aulas essaie de s'extirper des débris, pour rester dans l'image initiale, et propose des play-offs cet été. Il y a encore l'UEFA qui veut se servir du mois d'août pour finir les compétitions européennes. Le championnat de France pourrait lui aussi reprendre à ce moment-là, là encore dans l'optique de voir les clubs récupérer sans tarder les sommes promises par Mediapro et Canal+ pour le prochain contrat des droits TV. Pour l'instant, c'est donc un sacré embouteillage. Entre le gouvernement, la Fédé, la Ligue et les instances internationales, cela va négocier sévère dans les jours à venir pour trouver une solution. Le président de Toulouse, Olivier Sadran, a glissé une information très intéressante sur le site de L'Equipe, expliquant "avoir trouvé un agrément de bonne qualité avec Canal et BeIN, avec la potentialité pour la Ligue des trouver des solutions de financement via un certain nombre d'organismes, à condition que ces financements soient uniquement dédiés à combler le manque à gagner de la saison 2019-2020 et à préserver l'écosystème du foot". Au début du mois, Sadran était avec Eyraud pour négocier avec Canal + et BeIN Sport. Cela voudrait peut-être dire que les clubs ont trouvé le moyen de détourner le manque à gagner. A ce stade, avant même de savoir précisément comment, on ne peut malheureusement que l'espérer car il ne peut y avoir aucune certitude, personne ne pouvant tout simplement assurer que cette pandémie sera bientôt derrière nous.