Comme contre Monaco, Karim Rekik a commis une erreur qui a coûté un but à son équipe, comme contre Monaco, Karim Rekik ne s'est pas défilé au moment d'expliquer son match devant les journalistes. Déçu, il assure alors qu'il a gagné tous ses duels, le seul ballon qu'il a mal négocié, c'est celui qui a fini dans les filets de son gardien juste derrière. Une terrible malchance si l'on se fie à cette version. A leurs débuts, Carlos Mozer et Nicolas Nkoulou avaient également une saute de concentration par rencontre, mais cela passait pourtant inaperçu au tableau d'affichage. Problème de karma pour Rekik ? C'est peut-être tout simplement la défense de celui qui est pris la main dans le sac. Toujours est-il que le débat sur la charnière reste ouvert. Avec donc plusieurs possibilités pour Michel, un entraîneur qui a prouvé que rien n'était figé, avec la mise sur le banc de Benjamin Mendy au profit de Manquillo.
Dans la semaine, le technicien semblait avoir géré le cas Rekik de main de maître. Malgré son match cauchemardesque contre Monaco, il lui a maintenu sa confiance contre Rennes. Vu que personne ne s'est détaché à son poste, autant lui témoigner de la confiance, lui envoyer un signe fort avec une nouvelle titularisation, pour tenter, pourquoi pas, de faire naître chez lui un déclic qui le verra exploiter enfin ce formidable potentiel qui a poussé Manchester City à insérer une clause de rachat dans son contrat. En Bretagne, le Hollandais a d'ailleurs rendu une copie plus que correcte le jour de ses 21 ans. Rekik - Nkoulou, ce devait donc être le duo de choc de l'OM, enfin plus discuté. Et puis il y a donc eu ce tacle malheureux contre Montpellier, alors que Mandanda s'époumonait avec un explicite "laisse". Que faire désormais ? Lui témoigner encore plus de confiance, pour espérer un plus gros déclic, juste qu'à la prochaine erreur ? L'OM a malheureusement déjà connu ce cas de figure. En 2006, le club fait signer en défense centrale un jeune élément international espoirs aux qualités physiques évidentes. Dans un secteur où il semble ne pas avoir de concurrence, il est aligné, match après match, certaines personnes dans le staff glissant même qu'il n'y a pas de raisons pour qu'il n'arrive pas un jour au niveau de Marcel Desailly. Sauf qu'au bout d'un moment, Ronald Zubar, car c'est de lui qu'il s'agit, s'est empêtré dans une sacrée crise de confiance qui a fait rire une bonne partie de la France. Zubar avait d'ailleurs sombré pour un match de coupe d'Europe à Boleslav, dans cette République Tchèque où se rend l'OM jeudi pour y jouer sa qualification européenne...
Que faire donc ? Remettre Karim Rekik, au risque de le voir s'enfoncer ? L'intéressé jure qu'il ne doute pas. Il y a également l'option Rolando. Descendu en flèche pour ses premiers pas, le Portugais a repris de la confiance après son dernier match, dans cette Europa League justement, contre Groningen. Il y a aussi l'option Stéphane Sparagna. Une évidence pour le peuple marseillais qui ne comprend pas comment on ne peut pas donner sa chance à un des plus beaux produits du centre de formation. Mais est-ce honnête de dire qu'il n'a pas eu sa chance ? Il a déjà participé à 10 rencontres cette saison. Dans le lot, il y a évidemment les quelques minutes grappillées quand Michel voulait bétonner pour assurer la victoire, à Lille par exemple. Mais Sparagna a joué les 90 minutes de quelques gros couacs de la saison, contre Caen, Nice et à Braga, où il n'est pas exempt de tout reproche sur les buts encaissés. Ceci dit, il a toujours été aligné "par défaut", parce qu'un joueur-cadre était suspendu ou parce qu'il y avait un turn-over qui touchait tous les secteurs de jeu. Il n'a jamais été un choix. Et si c'était le moment de lui donner sa chance ? Reste sinon une dernière option, qui a pour nom Alaixys Romao. Le milieu défensif connaît bien le poste, pour l'avoir pratiqué pendant une saison le schéma particulier de Marcelo Bielsa. Si Lassana Diarra peut reprendre sa place au milieu pour le prochain match, le Togolais pourrait très bien descendre d'un cran pour dépanner. A l'époque, Lorik Cana avait également été repositionné pour stabiliser son équipe.