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Saison

Quand le Virage se met à siffler...

Par la rédaction du Phocéen

Publié le 07/02/2011 à 19:12

Quand le Virage se met à siffler...Quand le Virage se met à siffler...

« Bougez-vous le cul ! ». La banderole des Yankee ne sera pas passée inaperçue samedi soir au Vélodrome. Brandie à l'entrée des joueurs puis ressortie en seconde période quand l'OM ne menait que d'un but face à l'équipe la plus faible de la Ligue 1, elle est également repassée en boucle ce week-end à la télé, au cas où les joueurs ne l'auraient pas bien vue. Au moins, le message – légitime – est passé. Mais a-t-il été intégré par les protégés de Didier Deschamps ? C'est une autre question.

Un soutien en question

Et s'il y a en un qui n'a pas apprécié le comportement du public du Vélodrome, c'est bien l'entraîneur marseillais : "Si à la fin il n'y a pas eu le spectacle qu'il voulait, il a droit de faire ce qu'il veut, mais avant, pendant, je préfère qu'il y ait un soutien inconditionnel" a réagi Deschamps, déjà passablement fatigué par un mauvais virus grippal. "Par rapport aux joueurs, ça ne les met pas dans les meilleures conditions. Le ballon devient un peu plus brulant. Ils se précipitent alors qu'ils sont capables de faire de meilleures choses sur le plan technique" a-t-il regretté.

Du côté des supporters marseillais, on se défend d'avoir abandonné l'équipe pendant le match : "Personne ne se souvient que les sifflets ne sont intervenus qu'au terme de la première mi-temps et à la fin du match, le reste du temps, le public a encouragé son équipe" martèle Michel Tonini, le président des Yankee, lequel a néanmoins invectivé les joueurs en fin de première mi-temps. Il faut dire qu'encourager notre équipe pendant les deux fois quarante-cinq minutes, ce n’était vraiment pas facile. C'était tellement insipide, que tous les abonnés qui ne sont pas venus au stade n'ont surement pas regretté."

Les fans olympiens ont d'ailleurs reçu un soutien inattendu en la personne de Faruk Hadzibegic, le coach d'Arles-Avignon, lequel a son interprétation de la situation : "Le public marseillais soutient son équipe. Les banderoles que j'ai vues, cela montre plutôt qu'ils sont motivés pour leur équipe, ils sont exigeants, ils veulent qu'elle lutte pour le titre. Je ne traduis pas ça comme une critique, une protestation envers les joueurs. Ils sont montrés leur mécontentement, mais moi je n'ai entendu que les sifflets à la mi-temps."

Les joueurs dans leur bulle

La réaction du public se traduit donc essentiellement comme une réaction épidermique par rapport à l'absence de beau jeu et de spectacle, denrées devenues trop rares cette saison au Vélodrome. Hormis le carton 4-0 contre Montpellier (qui propulsa d'ailleurs l'OM leader...) fin novembre, les Olympiens ont constamment galéré à domicile, enchaînant les prestations poussives. Au bout d'un moment, les supporters disent stop. Les Olympiens savaient qu'ils devaient l'emporter avec la manière samedi, histoire d'effacer la purge de Louis II.

Ils en sont conscients, et c'est pour ça qu'ils sont forcés d'accepter les critiques des supporters. "Ils voudraient qu'on les fasse rêver un peu plus. C'est vrai qu'on ne démontre pas du beau football en ce moment" concède Rod Fanni. A la mi-temps, le groupe a parlé de la bronca qui les a raccompagnés au vestiaire. "On s'est dit : "Plutôt que d'avoir peur en revenant sur le terrain, on va se concentrer sur ce qu'on a à faire et surtout le faire mieux. On se met dans une bulle, car si on prête trop attention aux sifflets, on retourne sur le terrain, on tremble et on ne joue plus" note le latéral droit de l'OM.

"Il faut passer dans l'orage, entre les gouttes : dans quinze jours ou trois semaines, on ne se rappellera pas qu'on a gagné 1-0" conclut Deschamps. Après le déplacement à Sochaux, les Olympiens recevront St Etienne et Manchester au Vél' : deux belles occasions pour reconquérir le public marseillais.

R.C.