Prière de ne pas se cacher derrière les absents
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 09/11/2015 à 07:00
Benjamin Mendy fera si ça se trouve un très bon consultant TV après sa carrière de joueur. L'arrière gauche a déjà eu le mérite de s'arrêter après le match pour parler aux journalistes. C'est le seul joueur de l'OM à l'avoir fait avec Karim Rekik. Au moins ça. Totalement sonné après cette nouvelle contre-performance, le défenseur international espoir cherchait ses mots, des explications. Et il a vite trouvé quand il a été lancé sur les quatre absents majeurs dans le onze : "On ne peut pas se cacher derrière ça à ce niveau, après, c'est vrai, Diarra, c'est notre joueur, le plus important je pense, mais après au vu des entraînements, il y a des joueurs pour compenser ces absences. Même avec ces joueurs-là on se devait de faire quelque chose". L'explication de la défaite, Mendy l'avait trouvée un peu avant : "On manquait d'envie, de détermination, on s'est fait bouffer dans tous les duels. C'est ce qui a fait que Nice a gagné cette rencontre".
Malheureusement, il n'est pas dit que tous les avis éclairés sur l'actualité olympienne aient la même lucidité que le défenseur marseillais. La facilité poussera sûrement une bonne partie à expliquer que Diarra, Cabella, Alessandrini et Nkoulou, en terme de valeurs marchandes et de salaires, ce n'est après tout pas si éloigné des chiffres niçois, mais pour tout l'effectif. C'est sûr, l'OGCN a une certaine réussite sur le marché des transferts. Abdelaziz Barrada a été acheté plus cher que l'intégralité de la feuille de match azuréenne et ce n'est pas forcément parce que les dirigeants niçois ont plus eu recours aux prêts que leurs homologues marseillais. C'est encore plus cruel sur le poste d'arrière droit. A la base, l'OM en compte trois, Nice zéro. Mais Javier Manquillo a beau sortir vainqueur de son duel interne de la semaine avec Brice Dja Djédjé et Mauricio Isla, il était très loin une fois le match démarré du niveau de Jérémy Pied, reconverti à ce poste en début de saison après avoir été jugé indésirable. Alors quoi ? Cette équipe de Nice était injouable ? Elle reste irrégulière pour l'instant, mais va finalement se révéler pour être une surprise du championnat, comme Montpellier a pu l'être il y a quelques années ? Evidemment non. Enfin, si ça se trouve, les Niçois finiront dans le top 5 du championnat. Mais une chose est sûre, l'Olympique de Marseille avait largement de quoi les battre ce dimanche 8 novembre au Vélodrome. Même avec 4 absents majeurs.
Parce qu'en y regardant de plus près, Romao et Sparagna, les remplaçants des piliers Diarra et Nkoulou ont peut-être été les moins mauvais des joueurs de l'OM. Le problème vient donc des autres. Incapables de prendre le leadership dans l'équipe, de pousser une gueulante. L'équipe marseillaise a dû attendre la mi-temps, et un probable coup de gueule de Michel, pour ne plus jouer à 20 mètres de son but, mais à la ligne médiane. Effectivement, l'équipe s'est procurée plus d'occasions par la suite. Mais il y avait déjà 45 minutes qui s'étaient évaporées. Si le technicien espagnol a bien sa part de responsabilité dans le marasme actuel, force est de constater qu'il est impuissant par moments, victime de joueurs totalement perdus, têtanisés à l'idée de prendre des initiatives et d'aller vers l'avant. Et que l'on ne vienne pas parler, non plus, de problème de contexte. Jouer au Vélodrome devant plus de 48 000 spectateurs ne doit pas être une contrainte. Car les supporters de l'OM ont donné de la voix pour encourager leurs joueurs, même après l'ouverture du score niçoise ainsi qu'en seconde période. Se dépouiller en leur honneur devrait être la moindre des choses. On en est loin.