Pourquoi on doit tous être derrière Radonjic !
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 17/12/2019 à 01:00
Plaidoyer pour l'ailier serbe de l'OM, Nemanja Radonjic, qui n'a pas toujours été épargné.
C'est ce qui fait le charme du football, qui anime la passion que peuvent avoir des milliers de supporters. Pour savoir si un joueur est bon ou pas, il y a les statistiques mais il y a surtout tout le reste. Un potentiel, une attitude, un feeling, qui amènent certains à être surcotés ou sous-côtés. A faire parler d'eux, en bien ou en mal, à créer des débats où la mauvaise foi n'hésite jamais à s'inviter. Les supporters de l'OM vivent ça depuis des mois avec Nemanja Radonjic. Pépite pour les uns, catastrophe industrielle pour les autres, il incarne sans cesse la double lecture que l'on peut avoir sur la prestation d'un joueur. Par exemple, quand il n'est pas bon, certains peuvent dire qu'il n'a pas le niveau, d'autres qu'il n'est pas mis dans des conditions idéales pour réussir. Des éléments sont cependant indiscutables : Radonjic a marqué 4 buts sur les 5 derniers matchs, le tout en 124 minutes de jeu, ce qui fait un ratio but/minutes démentiel. De quoi s'unir, tous, main dans la main, pour chanter d'une seule voix que le joueur doit être titulaire au prochain match ? Pas si vite, ce serait trop simple.
Le comparatif avec Martin Terrier, d'une saison à l'autre
Pour son fan-club, la posture est trop simple. Il faut faire allégeance, leur reconnaître le mérite d'avoir cru au joueur avant tout le monde. C'est que, Radonjic n'est plus un petit nouveau à l'OM, il était déjà là la saison dernière, où il avait 22% du temps de jeu. 22 matchs tout de même pour une seule petite passe décisive, cela fait cher l'investissement. A l'arrivée de McCourt, le choix avait été fait de miser sur des éléments opérationnels immédiatement, pour rehausser le niveau de l'équipe. Radonjic, avec Duje Caleta-Car, c'était le premier achat d'un nouveau cycle, où l'on investit sur des jeunes qui peuvent devenir des cracks sur le Vieux Continent, et ainsi enclencher une belle dynamique de profit à l'OM. Radonjic, ce devait être le Ismaïla Sarr serbe, pour schématiser. Et dès son premier match, il coûte le match à son équipe, contre Francfort en Europa League, avec une relance plein axe qui ne pardonnera pas. Forcément, dans le même temps, nombreux sont les supporters de l'OM à avoir regardé l'achat de Lyon à ce poste au même mercato, à savoir Martin Terrier. Un peu plus cher, mais tellement plus efficace avec 11 buts pour sa première saison chez les Gones et déjà de grosses rumeurs de rachat en Premier League. De plus, Lyon finissait sur le podium, du coup, Aulas était encore un génie, les dirigeants phocéens des incompétents d'avoir misé autant sur un joueur en Serbie, alors que les joueurs qui quittent les Balkans à ce tarif sont très rares.
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Qui doit manger un rat, comme pour Azpilicueta ?
Sauf que cette saison, c'est Terrier qui fait chou blanc avec Lyon (1 but en 18 matchs). Alors, c'est qui qui a eu raison ? Le blason du "Champions Project" mérite-t-il d'être redoré ? Faut-il en vouloir aux supporters de l'OM qui voulaient se séparer de Radonjic au dernier mercato ? Ou au moins les marquer d'un point rouge, comme pour ne jamais oublier cette mauvaise appréciation ? Il faut savoir faire la distinction, comme au temps de César Azpilicueta. Recruté à 20 ans pour une belle somme, le latéral espagnol avait été catastrophique pendant un an et demi, avant d'avoir un déclic, un jour où Deschamps l'avait mis sur le banc pour une rencontre de Ligue des champions contre l'Olympiakos au Vélodrome, et de devenir monstrueux dès le match suivant contre le Paris Saint-Germain. Dans ceux qui le critiquaient, il y a ceux qui trouvaient ses matchs nuls, et ceux qui avaient un jugement plus global. Comme Eric Di Meco qui avait déclaré sur RMC qu'il était prêt à manger un rat si "Azpi" portait un jour le maillot de la sélection espagnole. Ce qu'il dû faire, deux années plus tard. Notamment dans ces colonnes, Nemanja Radonjic n'a pas été ménagé. Mais ce sont ses matchs, inconsistants, son investissement au quotidien, pas à la hauteur de celui du club, qui étaient dans le viseur. D'ailleurs, à ce sujet, tous les nuages ne sont pas dissipés. Si l'on demande à Villas-Boas de citer les joueurs les plus impliqués à l'entraînement et dans la vie de groupe, pas sûr que le nom du Serbe lui vienne en premier (c'est un euphémisme). Dernièrement, le technicien portugais a même laissé filtrer que Radonjic lui avait demandé de jouer à gauche plutôt qu'à droite... Mais en matchs, sur ses dernières entrées, il a fait ce qu'il faut. Alors oui, fans de la première heure comme ralliés à la cause à la dernière minute peuvent s'unir légitimement pour réclamer sa titularisation contre Nîmes. Peut-être à droite, d'accord, mais au nom de la méritocratie, il doit être encouragé, pour mettre tout le monde d'accord une bonne fois pour toutes !