Pourquoi le 4-4-2 a marqué des points

C'est bien connu, un verre est soit à moitié plein, soit à moitié vide. C'est la règle du jeu et Rudi Garcia sait qu'il n'a pas à s'en offusquer. L'année dernière, il était loué pour son coaching précoce lors de certaines rencontres, permettant à son équipe de rectifier le tir. Certaines voix minoritaires pouvaient alors lui objecter que cela découlait peut-être d'une mauvaise composition de départ. A Dijon, bien avant l'heure de jeu, le technicien a sorti Bouna Sarr pour Valère Germain, faisant passer Florian Thauvin dans le couloir droit. Mais les temps ont changé et, désormais, la tendance est plus à se demander comment Garcia a pu démarrer la rencontre avec Thauvin dans un poste d'avant-centre où il ne s'est finalement jamais vraiment bien situé avec Balotelli. C'est que, en décembre dernier, Thauvin avait plutôt bien performé à ce poste quand il avait fallu jouer dans ce système en seconde période à Angers. Garcia et son staff s'étaient alors dit qu'il avait le bénéfice du doute, ne serait-ce que par sa feuille de stats (13 buts et 7 passes décisives cette saison), d'autant plus que l'option Bouna Sarr dans le couloir permettait de plus équilibrer l'équipe avec deux vraies lignes de quatre pour défendre à la perte du ballon. Mais qu'à cela ne tienne, l'option Thauvin à droite devrait perdurer. Car non, Rudi Garcia ne devrait pas lâcher son nouveau dispositif tactique. 

Les fans de Mitroglou l'ont mauvaise...

Pour sa première saison à l'OM, Garcia avait fini la saison avec un 4-3-3 avec William Vainqueur en sentinelle, un duo de relayeurs composé de Sanson et Lopez et Dimitri Payet milieu offensif gauche. La saison dernière, dès le mois de septembre, il avait recentré le Réunionnais dans un 4-2-3-1 qui était devenu la référence. Et donc cette année, après avoir beaucoup tâtonné, l'équipe pourrait bien s'être trouvée dans ce schéma en 4-4-2. Les fans de Mitroglou l'auront mauvaise. C'est une fois que l'attaquant grec s'en va qu'un système à deux pointes est installé. Pour son meilleur match avec le maillot phocéen, à Monaco en septembre dernier (2-3), il avait évolué dans un système similaire, avec Bouna Sarr milieu droit, ce qui avait permis à Payet de jouer quasiment deuxième attaquant et à l'ancien de Benfica de toucher beaucoup plus de ballons qu'à l'accoutumée. Mais ce sont d'autres facteurs qui entrent en jeu. Comme la bonne tenue du duo Lopez-Strootman au milieu de terrain, plus à l'aise dans cette formule qu'à trois où le Hollandais et Luiz Gustavo ont parfois tendance à se marcher sur les pieds. D'ailleurs, pour revenir à ce match à Monaco, le transfuge de la Roma avait signé une excellente première en étant associé à Morgan Sanson et en pouvant se projeter haut sur le terrain. 

Redistribution des cartes

Contre Amiens, l'idée devrait donc durer. Avec Thauvin à droite, ce qui a le mérite aussi de plus équilibrer les forces en présence dans l'effectif, avec par exemple la possibilité de faire souffler un Jordan Amavi encore très brouillon en alignant Sarr à droite et Sakai à gauche. Pour Rami, Payet et Luiz Gustavo, les trois gros absents de l'effectif prochainement sur le retour, il faudra donc aller chercher les actuels titulaires, à savoir Caleta-Car, Strootman et Valère Germain, qui espère bien continuer devant après sa bonne rentrée, comme vous pouvez le voir dans la vidéo. Pour la première fois de la saison, l'OM va donc pouvoir fonctionner comme une équipe de football bien constituée, avec une concurrence qui tire le niveau vers le haut, en match comme à l'entraînement. Espérons, car il n'y a plus de temps à perdre...