Depuis plusieurs matches, la défense de l'OM est de plus en plus perméable. Inquiétant...
2020 avait commencé sous le signe de la solidité. En dépit d'un niveau de jeu en sévère baisse, l'OM n'encaissait pas de but et André Villas-Boas avait trouvé l'équilibre idéal avec, notamment, ce trio Alvaro/Caleta-Car/Kamara qui formait un axe infranchissable. Zéro but encaissé à Rennes (0-1), face à Angers (0-0), Bordeaux (0-0), Saint-Etienne (2-0) puis Toulouse (1-0). De quoi se dire qu'en dépit de la baisse de régime de plusieurs éléments, l'OM pouvait continuer sa course vers la deuxième place sans crainte particulière. Et puis, il y a eu Lille, Nantes, Nîmes et Amiens. Quatre matches et huit pions encaissés, soit une moyenne de deux buts par match qui ne ressemble plus du tout à celle d'un concurrent à la C1. En gros, la défense de l'OM prend l'eau, et c'est inquiétant.
Pardo : "C'est dans ces périodes-là que les patrons doivent se montrer, et ce n'est pas le cas"
Un écroulement qui ne se ressent pas forcément sur le classement - en tout cas pour le moment - mais qui pendait au nez de cet OM qui piochait depuis deux mois, comme l'explique au Phocéen l'ancien milieu olympien Bernard Pardo : "C'est un problème que je voyais arriver depuis un moment. Jusqu'à présent, l'OM jouait sans aucune pression puisque personne ne nous attendait aussi haut. Aujourd'hui, tout le monde nous voit arriver et connait nos points forts. Les joueurs sont beaucoup plus sollicités par la presse, on parle de la Champions League, et tout cela augmente la pression médiatique. De plus, sur le terrain, l'OM n'a pas les joueurs expérimentés qui devraient nous protéger de tout cela. C'est dans ces périodes-là que les patrons doivent se montrer, et ce n'est pas le cas". Pas faux, car en dehors de Mandanda, Alvaro ou des éclairs de génie de Payet, l'OM reste une équipe assez inexpérimentée, notamment dans la gestion des fins de matches.
"On s'aperçoit que dès qu'il en manque un derrière, ça change tout, notamment lorsque Kamara ne joue pas en sentinelle"
En fait, on s'aperçoit qu'en ces périodes tendues, un petit grain de sable peut dérégler la machine. On parle des changements tactiques, mais aussi et surtout des absences qui remettent tout en cause. "Le problème, c'est aussi que l'OM prend beaucoup trop de cartons, déplore Bernard Pardo. De fait, Villas-Boas doit faire des changements régulièrement, y compris sur le plan tactique. On avait trouvé l'assise défensive parfaite avec Bouba Kamara installé devant le duo Caleta-Car/Alvaro, et on s'aperçoit que dès qu'il en manque un, ça change tout, notamment lorsque Kamara ne joue pas en sentinelle. On n'a plus aussi la baraka qu'on avait en début de saison, avec un Mandanda énorme et des poteaux sortants. Aujourd'hui, ils sont rentrants...". De quoi craindre une très mauvaise surprise au moment de faire les comptes ? Jusqu'au nul face à Amiens, on estimait l'OM à l'abri d'un retour des poursuivants. Mais là, compte tenu du calendrier à venir sur les dix prochains matches, certains n'écartent pas le pire. "Je suis très inquiet par rapport à notre niveau de jeu, confirme Pardo, d'autant qu'on va jouer plusieurs matches sans notre public. Ça va être compliqué, car Rennes et Lille reviennent très bien. Il va falloir être vraiment vigilant". Sans verser dans le catastrophisme, avec la venue de Paris et les voyages à Montpellier, Lyon et Reims, il y a de quoi, effectivement...