Pourquoi l'OM a tant souffert au milieu à Bordeaux
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 04/02/2020 à 01:00
Point fort de l'OM depuis le début de saison, le milieu marseillais n'a pas brillé à Bordeaux.
Pour expliquer la performance poussive de l'OM à Bordeaux dimanche soir, on peut parler de la fatigue due à la répétition des matches, du trou noir traversé par Benedetto, du petit match de Payet et ainsi de suite. Mais, la meilleure raison se trouve peut-être dans la lecture des notes de la presse des joueurs de l'OM. En effet, on s'aperçoit que parmi les Olympiens les plus mal notés, on trouve le trio du milieu Kamara - Rongier - Sanson. Un petit événement sachant que le coeur du jeu est habituellement le point fort de l'OM, ce trio semblant même marcher sur la Ligue 1 depuis le début de la saison. En Gironde, ce ne fut pas loin d'être le contraire, avec un Bouba gêné dans son positionnement et nos deux marathoniens semblant incapables de se multiplier comme ils savent le faire habituellement. Tentons donc de savoir pourquoi.
"Bordeaux avait une supériorité numérique au milieu qui a pas mal perturbé l'OM, et je pense que c'était le plan principal de leur coach"
La première chose, c'est évidemment cette vague de fatigue éprouvée par l'ensemble de l'équipe depuis la reprise. On pensait Sanson et Rongier imperméables au traditionnel coup de pompe d'après réveillon, mais ce n'est finalement pas le cas. Pas à Bordeaux en tout cas, comme l'explique au Phocéen le technicien marseillais Bernard Rodriguez : "Il y a un paramètre physique incontestable et dû à la période. Les Sanson et Rongier ne sont pas avares d'efforts et ils sont constamment utilisés. Quand on fait le bilan, il n'y a pas beaucoup de rotation dans cette équipe au milieu, et il est normal que ces joueurs commencent à avaler la trompette. C'est pareil pour Payet, d'ailleurs". Toutefois, le paramètre physique n'explique pas tout. À Bordeaux, l'OM a aussi semblé en difficulté sur le plan tactique face au milieu des Girondins. "Dans son animation, Paulo Sousa a mis beaucoup de joueurs à l'intérieur du jeu, avec Oudin et De Préville qui rentraient énormément, confirme Rodriguez. Bordeaux avait donc une supériorité numérique au milieu qui a pas mal perturbé l'OM, et je pense que c'était le plan principal de leur coach. Sur le papier, les deux systèmes donnaient l'impression qu'on allait avoir du trois contre trois, mais ce n'était presque jamais le cas".
Kamara souvent trop loin de Sanson et Rongier à cause du système bordelais
Incontestablement, cette supériorité numérique des Bordelais a crevé les yeux. Si Paulo Sousa a réussi son coup sur ce plan-là, on ne peut que le féliciter, mais il y a aussi une autre raison à cela. Elle réside dans la caractéristique même des milieux de Villas-Boas, et notamment celle de Bouba Kamara que l'on a vu jouer dans une position très basse au Matmut Atlantique. "C'était principalement guidé par le positionnement de l'adversaire, et notamment de De Préville, explique Bernard Rodriguez. Quand ce dernier se rapprochait de Briand dans l'axe, ça obligeait Kamara à descendre, parce que l'OM ne peut pas défendre en un contre un, comme peuvent le faire les centraux du PSG par exemple. Après, Bouba reste un défenseur central de formation et il est là aussi pour ça, à la différence d'un Strootman ou d'un Rongier qui, eux, ont une approche du poste de numéro 6 complètement différente. Kamara est là pour protéger l'axe central en fonction du contexte du match, il est dans son registre". Cette défaillance est donc due au bon coup tactique de Sousa et à l'usure des Marseillais depuis un mois. Il va être intéressant de voir comment Villas-Boas saura y répondre, et ce dès mercredi à Saint-Etienne face à un Claude Puel qui, n'en doutons pas, va jouer sur la corde du combat au vu de la situation de son équipe au classement. Intéressant...