Pourquoi Garcia pourrait changer de schéma

Quatre jours après la difficile et éreintante qualification face à Lyon en coupe de France (2-1 a.p.), Rudi Garcia a tenté un pari à Metz en faisant souffler des joueurs majeurs dans un turnover a priori adapté à la faiblesse des Grenats. Raté. En effet, ce match a rappelé que l'OM n'avait pas de marge cette saison, y compris face à des équipes présumées inférieures. Même s'il a confié en conférence de presse ne pas regretter ces changements, Rudi Garcia semble s'être trompé, comme il l'avait reconnu au soir d'une lourde défaite à Montpellier concédée par un onze trop offensif. Sans parler des défaites logiques encaissées face aux gros, ces deux revers pourraient bien entraîner une réflexion chez le technicien olympien et remettre en cause son schéma habituel, en attendant que les nouvelles recrues donnent leur plein rendement.

Par exemple, il ne serait pas impossible de voir Rudi Garcia évoluer dans son organisation et passer, pourquoi pas, à un 4-2-3-1. Son 4-3-3 préférentiel est compliqué à mettre en place avec les joueurs dont il dispose. Les deux milieux relayeurs sont trop éloignés de l'attaquant, qui n'a pas beaucoup de soutien, et en phase défensive, trop de joueurs sont battus sur la première passe, ce qui crée un déséquilibre. Cela pourrait être corrigé en passant à deux milieux défensifs, avec un couple Vainqueur - Sanson, un Lopez en 10 derrière l'attaquant et Payet et Thauvin sur les côtés. On peut même imaginer une version un peu plus défensive avec Sertic à côté de Vainqueur, notamment à l'extérieur ou lors des grosses affiches.

Grégory Sertic, justement, faisait partie des surprises du chef sur la pelouse de St-Symphorien vendredi. Titularisé afin de faire souffler Vainqueur, l'ancien Bordelais a été mal noté par l'ensemble des journaux. S'il est vrai qu'il a touché très peu de ballon pour un numéro 6, les jugements sont quand même un peu durs, car il a dû jouer très bas afin de compenser le caractère plus offensif de ses deux relayeurs. Il a eu un rôle constant de couverture et a subi le pressing classique des attaquants adverses lorsqu'on évolue avec une sentinelle. Les Messins ont coupé ses lignes de passes afin de l'empêcher de relancer correctement. Sans être extraordinaire, il a été plutôt intelligent et discipliné.

Enfin, reste le cas Dimitri Payet. Comme prévu, l'attaquant des Bleus a joué une grosse demi-heure sans être en mesure de faire de miracles (il s'en explique dans la vidéo). On note tout de même son apport sur les coups de pied arrêtés, comme avec ce coup franc pour le but (hors-jeu) de Gomis. Lui aussi a besoin de temps pour relancer la machine et il pourrait avoir un rôle central dans cette éventuelle future réorganisation. S'il a fait une saison complète sur le côté gauche de West Ham et de l'équipe de France, Garcia pourrait se rappeler de ses performances dans l'axe avec l'OM de Bielsa et l'aligner en numéro 10 de ce possible 4-2-3-1, avec Cabella dans le couloir gauche. Pour conclure, ce Metz-OM est une grosse déception, mais a le mérite de mettre le doigt sur les scories à corriger de cet OM en reconstruction. Et comme il reste encore quinze matches d'ici la fin du championnat, il y a largement la place de le faire. A Garcia de jouer !