En disposant d'Angers sur un score de 3-0, l'OM a signé sa septième victoire de la saison au Vélodrome en championnat par plus de deux buts d'écarts après Lorient, Nancy, Lille, Montpellier, Guingamp et Rennes. A titre de comparaison, c'est déjà autant que sur toute la saison où Marcelo Bielsa a officié sur le banc phocéen. La statistique est un peu tirée par les cheveux, et occulte les raclées que le 3-3-1-3 a infligées dans les stades de Reims, Toulouse ou encore Lille. Mais cela veut quand même dire que les spectateurs du Vélodrome en ont cette saison pour leur argent. Contre Angers, l'OM a marqué 3 buts, tirés 14 fois et surtout fait une première mi-temps de haut vol avec un jeu de possession, de petites passes, enrobées de gestes techniques qui font vite oublier le trajet jusqu'à l'enceinte du boulevard Michelet. En même temps, quand on démarre une rencontre avec Payet, Thauvin, Cabella, Sanson, Maxime Lopez ou encore Vainqueur, que de vrais footballeurs, c'est de suite plus facile. Un peu comme quand il y avait sur la même pelouse Niang, Pagis, Maoulida, Ribéry, Lamouchi.
Il est encore trop tôt pour dire si cette équipe est au début de cycle aussi vertueux. Pour l'instant, elle n'a pas d'exploit retentissant à mettre à son actif. Une victoire contre Lyon en coupe, le plein contre les formations prenables du championnat, c'est bien, mais il faut faire aussi avec les roustes récoltées contre le PSG et Monaco. La marche était beaucoup trop haute, c'est un message que tout le monde peut comprendre. Par chance, la fin de saison offre des réceptions plus accessibles mais pour autant attrayantes avec les venues de Saint-Etienne et Nice, avant un gros challenge d'être à jamais les premiers (depuis très longtemps) à gagner à Bordeaux. Derrière, ça sera le fameux "OM Champions Project" qui prendra totalement son envol. Attachez vos ceintures.
Sauf que du coup, à bien y regarder, il n'est peut-être pas nécessaire d'appuyer à fond sur la pédale de recrutement. L'effectif a beau "avoir été fait en dépit du bon sens" comme l'a justement fait remarquer Garcia dans la semaine, il n'en reste pas moins pourvu d'un potentiel offensif de grande qualité. Stéphane Moulin, le coach d'Angers, en parlait avec des étoiles dans les yeux, comme vous pouvez le voir dans la vidéo. Une raison de plus donc, de comparer cette équipe à celle qu'entraînait alors Jean Fernandez, avec une attaque de feu mais une charnière composée de Déhu et Civelli. Il y avait donc une base, et derrière l'OM a progressé, année après année, se renforçant à chaque intersaison pour finir avec le plus bel effectif du pays et un titre de champion en 2010. L'ambition de Frank McCourt n'est apparemment pas d'attendre 4 ans pour être champion. Mais il y a quand même de quoi opter pour la même stratégie. Pas besoin de changer toute l'équipe, au lieu de recruter une demi-douzaine de très bons joueurs, il y a de quoi se concentrer sur une poignée de très très bons. L'avantage cette fois-ci, c'est que même si la concurrence nationale paraît plus féroce, la formation olympienne ne devrait pas être contrainte de perdre en route ses joyaux comme Ribéry puis Nasri à l'époque. Qu'est-ce que ça va être bien...