Il y a quatorze mois encore, Yohann Pelé trainait son envergure et sa peine dans le ventre mou de Ligue 2 avec le FC Sochaux. Vendredi soir, il s'est affirmé avec brio dans les buts de l'OM. Donné perdu pour le football il y a quelques années, le natif de Brou-sur-Chantereine est en train de renaître de ses cendres. Focus.
Alors que pendant la préparation, de nombreuses voix se sont élevées pour voir à sa place Brice Samba, Julien Fabri ou Florian Escales, l'ancien Manceau a sorti contre Lorient une partie parfaite, avec notamment une parade superbe au moment où il fallait la sortir, à 1-0, lors de l'un des rares temps forts des Merlus. Il n'aura fallu finalement attendre que quelques semaines pour revoir un très bon match de la part d'un gardien de but phocéen au Vélodrome. Si le vide laissé par Steve Mandanda est énorme et que Le Fenomeno ne sera pas remplacé de sitôt dans les esprits. Yohann Pelé a au moins eu le mérite de montrer qu'il existait et qu'il était en train de revenir à son meilleur niveau. "C'est mon rôle de diriger cette défense. Ce match contre Lorient est de bon augure pour la suite et pour la confiance d'un gardien. Numéro un, ça s'est fait pendant la préparation lors des entretiens individuels. Il m'a exprimé sa confiance et m'a fait part de ce qu'il attendait de moi. Avec Steve c'était clair et précis. Mais on m'avait dit que tout pouvait se passer. On m'avait dit de me tenir prêt. Je suis très content de ce poste de numéro un. Je respecte ce qu'a fait Steve, maintenant il y a une autre page. A moi d'être performant", explique l'Albatros. Pour écrire une nouvelle page, encore faut-il le voir rester. Foot Mercato expliquait hier que Sunderland s'est penché sur son profil. Un dossier de plus à gérer pour l'OM en cette fin de mercato ?
Yohann Pelé à l'OM c'est...
| Matchs | 7 |
| Buts encaissés | 8 |
| Fin de contrat | 2018 |
| Valeur Transfermarkt | 500 000 € |
Si le parcours de Yohann Pelé est admirable, c'est aussi et surtout à cause de ce qui lui est arrivé à Toulouse. Déjà appelé chez les Bleus sous Raymond Domenech et Etoile d'Or France Football en 2006 alors qu'il évoluait au Mans, l'Albatros poursuit sa route en signant à Toulouse pour prendre la succession de Cédric Carrasso en 2009. Dans la ville rose, rien ne va pour lui. Gêné par quelques petites blessures lors de la première saison, il vit un véritable calvaire à partir d'octobre 2010, date à laquelle le TFC annonce qu'il souffre d'une embolie pulmonaire bilatérale. Une maladie qu'il ne parviendra pas à guérir rapidement. Si bien qu'en 2012, Toulouse le licencie. Trois ans après l'annonce de sa maladie, il parvient à revenir en Ligue 1 et à rejouer au football, du côté de Sochaux, où ses performances sont saluées, malgré la descente en L2. Le voir porter le maillot de l'OM est un miracle sportif, un exemple d'abnégation. Il ne lui reste plus qu'à confirmer les belles promesses. "Je suis passé par diverses épreuves, aujourd'hui on travaille bien avec Stéphane Cassard, ce qui fait qu'aujourd'hui je me sens bien". Il retrouve peu à peu son niveau avec l'appui de l'entraîneur, dont le travail est unanimement reconnu à l'OM (en vidéo, retrouvez un de ses exercices d'entraînement avec Pelé, Samba et Escales).
Très critiqué à Sochaux pour son caractère, alors que son club évoluait dans l'antichambre de l'élite, il fait par contre l'unanimité à Marseille, où ses 33 ans et ses 176 matchs de Ligue 1 pèsent lourd dans le vestiaire. Si bien, qu'on en vient à citer son nom en cas de départ de Lassana Diarra pour porter le brassard, puisque Bafetimbi Gomis hésite encore à accepter la fonction si on la lui proposait. L'Albatros n'est pas le plus charismatique, mais il ne se cache pas derrière de faux-semblants. Son discours posé a de quoi faire l'affaire pour ce rôle de leader par défaut qu'il faudra bien trouver. "On essaie de créer cet état d'esprit, tout le monde se bat les uns pour les autres. On peut faire de belles choses avec ces valeurs-là. Les paroles, c'est bien beau, mais il faut des actes. Il faut faire une série avec des matchs convaincants". Et bien place aux actes !