Lorsqu'il est en phase avec son coach, le meneur de jeu de l'OM s'illumine.
On ne refera jamais Dimitri Payet. On prend le package complet ou on oublie, et c'est comme ça depuis le début de sa carrière : à prendre ou à laisser. Étincelant lors de cette première partie de saison, notamment depuis son retour de suspension, le maestro réunionnais navigue au gré de ses humeurs, surfant au-dessus de la mêlée lorsque la météo lui est favorable, et laissant sa planche au garage lorsque le contexte lui déplait. C'était le cas la saison dernière, quand le lien avec Rudi Garcia s'est brisé. Dans ce cas, Payet énerve, il frustre ses coéquipiers et ses supporters. On ressort alors son contrat, son salaire, son poids et sa propension à choisir ses matches. En revanche, lorsqu'il a décidé de matcher avec son coach, c'est une autre histoire, et c'est le cas avec André Villas-Boas. Le prestidigitateur ressort alors sa baguette magique, et c'est tout l'OM qui en profite. On serait même tentés de dire toute la Ligue 1.
En effet, puisque le quatuor inclassable du PSG évolue dans une autre galaxie, quels joueurs de Ligue 1 peuvent véritablement s'assoir à la table d'un Dimitri Payet tel qu'il est aujourd'hui en terme de classe ? On pense à un Wissam Ben Yedder, buteur et manieur de balle diabolique, un Victor Osimhen, formidable révélation lilloise et serial-scoreur, voire un Eduardo Camavinga, dont on se demande jusqu'où il va monter. Mais après ? Pas grand monde. C'est là qu'on voit que Payet évolue dans la sphère des footballeurs de niveau mondial lorsqu'il en a envie. Souvenez-vous de la déclaration de son ancien coach à West Ham Slaven Bilic (avec qui il matchait aussi) lorsqu'il a souhaité quitter le club : "J'ai expliqué au président que c'est ce qui se passe quand un joueur est trop bon pour un club, et c'était le cas pour Payet, soyons honnêtes. Tout ce que j'ai dit à Dimitri, c'est 'Si tu pars, va à Manchester United ou la Juventus, ne va pas à Marseille'. Mais il voulait rentrer, c'est son droit". De quoi se faire une idée du niveau qu'il a affiché en Premier League, qui n'est pas vraiment un championnat de quartier.
Alors, oui. Quand Dimitri Payet a décidé de régaler comme face à Nîmes, on se tait et on apprécie. On compte les points aussi, car il en a donné 11 précisément, en tenant compte de ses buts et passes décisives qui ont influencé le résultat des matches. Sans eux, l'OM en compterait 27, à égalité avec Strasbourg, Montpellier et Nice. La démonstration se suffit à elle-même. Dans cet OM de Villas-Boas, Payet endosse le rôle du magicien et le Vel' s'illumine. Dans le cas inverse, il range sa baguette et se fond dans la masse. À prendre ou à laisser, et là, on garde.