Payet et Zlatan pas dans le même panier
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 17/03/2015 à 12:08
La Ligue 1 s'est chauffée dimanche soir. Avec le but refusé à Lucas Ocampos, bien évidemment, mais aussi avec le pétage de plomb de Zlatan Ibrahimovic sur la pelouse de Bordeaux quelques heures auparavant. Parce que c'est Zlatan, parce que c'est Paris, le sujet est devenu une cause nationale. D'ailleurs, dans les couloirs du Vélodrome à la fin d'OM-OL, certains journalistes avaient pour consigne de poser en priorité des questions sur ... la réaction du Suédois ! Comme si l'issue du sommet du championnat n'était pas assez importante. C'est que le ministre des Sports a réagi, et que bien des politiques opportunistes se sont engouffrés dans la brèche. Dans ce monde d'informations en continu où tout le monde se doit d'avoir un avis sur tout, la cause de l'attaquant était bien partie pour être le débat de la semaine.
Dans la région, forcément, "l'affaire" a eu moins d'impact. Il faut dire pour commencer que le dernier match de l'OM, et le lot de frustration qu'il engendre malheureusement, sont bien évidemment plus haut dans la hiérarchie. Peut-être aussi que le langage fleuri aux abords des terrains de football choque moins. Il est parfois difficile de garder ses nerfs sur un terrain de football, tous ceux qui ont pratiqué ce sport, même une fois le dimanche de temps en temps, le savent. Plus de 24 heures après les faits, l'affaire impacte directement l'OM. Les caméras de Canal+ ont capté pour les besoins de l'émission J+1 des images de Dimitri Payet criant des insultes juste devant la porte du vestiaire des arbitres. Les fans parisiens s'en donnent à cœur joie : Payet, Ibrahimovic, même combat. Ce n'est absolument pas le cas. Ne serait-ce que par la configuration des stades : seuls quelques mètres séparent le terrain de l'endroit où le meneur de jeu phocéen s'est "lâché". Zlatan a lui emprunté le plus long couloir du championnat de France avant de disjoncter après avoir croisé à nouveau le quatrième arbitre. Mais surtout, le Suédois effectue sa tirade devant les journalistes, il jette d'ailleurs un regard aux caméras avant de partir. Alors que le coup de sifflet final vient d'être donné, le Réunionnais est lui probablement encore dans son match. Une fois douché, le joueur se présentera d'ailleurs devant la presse pour tenir un discours posé, sachant mettre des mots raisonnés sur sa frustration.
Il ne faut donc pas dissocier la réaction de Dimitri Payet à son contexte. Les avancées technologiques permettent de vivre l'épisode du championnat au plus près et c'est tant mieux. En Liga, la télévision va plus loin invitant sur les plateaux des spécialistes de la lecture labiale pour notamment savoir ce que se disent Benzema et Cristiano Ronaldo quand ils se prennent un but. Mais l'Espagne est un pays qui a une culture football, et les polémiques ne dépassent leur cadre. S'il ne faut pas encourager le joueur de l'OM dans sa démarche, ne serait-ce parce qu'il a valeur d'exemple auprès des plus jeunes, il ne faut pas, non plus, en faire un sujet de débat sur plusieurs jours.