Payet, 300, pour la gloire ! Comme un symbole, Dimitri Payet va jouer dimanche à Bordeaux son 300e match en Ligue 1, dans un stade Chaban Delmas où tout avait commencé le 17 décembre 2005, lors d'un match entre les Girondins et les Canaris du FC Nantes, le club formateur du Réunionnais. Payet était rentré à la 82e minute, en remplacement de Habib Bamogo, alors prêté par l'OM. Ce ne fut pas vraiment lors de ce match nul (0-0) que Payet se fit connaitre, mais plutôt quelques journées plus tard, lors d'un autre déplacement à Metz (1-4) où il entra en jeu et marqua trois minutes plus tard le premier but de sa carrière en pro. Depuis, Payet c'est 56 buts et 54 passes décisives en 299 matches (et 248 titularisations). Un bilan qui confirme que Dimitri est aussi efficace pour marquer que pour faire marquer.
La carrière de Dimitri Payet en Ligue 1
2014-2015 (en cours) | OM | 30 matches | 6 buts | 12 passes |
2013-2014 | OM | 36 matches | 8 buts | 4 passes |
2012-2013 | Lille | 38 matches | 12 buts | 12 passes |
2011-2012 | Lille | 33 matches | 6 buts | 6 passes |
2010-2011 | Saint Etienne | 33 matches | 13 buts | 4 passes |
2009-2010 | Saint Etienne | 35 matches | 2 buts | 6 passes |
2008-2009 | Saint Etienne | 30 matches | 4 buts | 6 passes |
2007-2008 | Saint Etienne | 31 matches | 0 but | 2 passes |
2006-2007 | Nantes | 30 matches | 4 buts | 4 passes |
2005-2006 | Nantes | 3 matches | 1 but | 0 passe |
Ses très bonnes statistiques cette saison rappellent celles de ces deux saisons les plus accomplies de sa carrière : avec Saint Etienne en 2010-2011 et avec Lille en 2012-2013. Deux exercices réussis qui lui avaient permis à chaque fois d'être transféré dans la foulée (au LOSC en 2011 et à l'OM en 2013). Va-t-on assister au même scénario à l'issue de la saison actuelle ? C'est possible, car l'international français dispose de plusieurs touches, en Angleterre, mais surtout en Espagne (la Liga l'attire, le FC Séville ou Valence pourraient l'accueillir) et en Allemagne (Wolfsburg aurait récemment fait part de son intérêt). On sait aussi que la direction de l'OM avait voulu le transférer l'été dernier à Swansea - mais le joueur avait lui-même refusé de partir - et considère que son salaire élevé pourrait alléger la masse salariale du club. De plus, Payet a tendance à lier son avenir au club à celui tout aussi incertain de Marcelo Bielsa. "L'avenir du coach jouera aussi sur le mien, c'est sûr. S'il est amené à partir, je me poserai des questions. J'ai envie de continuer l'aventure avec lui parce qu'il m'apporte beaucoup" a confié il y a quelques jours le numéro 10 de l'OM. Pourtant, on aimerait voir le club olympien construire autour de lui, et de Bielsa.
En attendant, c'est devant la commission de discipline de la Ligue que Payet va devoir s'expliquer ce jeudi soir. Épinglé par les caméras de Canal+, il risque d'être sanctionné pour ses propos insultants dans le tunnel du Vélodrome. Reste à savoir combien de matches de suspension (ferme ou en sursis ?) le joueur de l'OM peut prendre, sachant que dans le même temps, Zlatan Ibrahimovic sera lui aussi jugé des faits similaires à la sortie du match Bordeaux-PSG (3-2), mais dans des propos bien plus insultants et orchestrés envers les arbitres. "Ses propos étaient plus de la frustration, de la déception sur un moment immédiat. Ce n’est pas du tout le Dimitri Payet que je connais" défend d'ailleurs Laurent Roussey, son ancien entraineur à Saint Etienne, dans France Football. "Ça tombe sur lui parce que c’est Marseille et qu’il est international. Forcément ça a plus d’impact mais ce n’est pas le premier à réagir sur l’arbitrage" considère de son côté Nicolas Savinaud, ex-coéquipier de Payet à Nantes. Ce qui est sûr, c'est qu'une suspension de Payet (qui a pris un seul rouge en 299 matches de L1), en plus d'être injuste, serait un gros coup dur pour l'OM lancé dans le sprint final.