Passi numéro un la saison prochaine, c'est possible ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 06/05/2016 à 07:00
Ceux qui ont commencé à supporter l'OM dans les années 80 se souviennent encore de ce milieu de terrain costaud et pas maladroit, avec sa coupe à la Grace Jones. Il faut dire que son arrivée en 1986 avait surpris du côté de la Canebière. Bernard Tapie venait d'arriver, et cet été-là, les transferts tombaient à un rythme effréné et nous faisaient tourner la tête. Jean-Pierre Papin, Alain Giresse, Karl-Heinz Förster, Jean-François Domergue et Patrick Cubaynes formaient la tête de pont de ce nouvel OM. En revanche, au milieu de terrain, pas mal de supporters se demandaient qui allait s'occuper des tâches défensives. Gérard Banide, l'entraîneur de l'époque, tranchait pour deux jeunes espoirs au milieu des stars : le Valenciennois Thierry Laurey et le Montpelliérain Franck Passi. Le premier est aujourd'hui à la tête du Gazelec Ajaccio, et le second est donc le nouveau patron de cet OM fraîchement maintenu en Ligue 1 et qualifié pour la finale de la coupe de France dans quinze jours face au PSG.
Ce poste de numéro un, Passi y a gouté du bout des lèvres le temps d'un match en début de saison lors du départ de Marcelo Bielsa. Mais l'arrivée de Michel l'a renvoyé à sa vraie place, celle d'adjoint. Un terme qui lui colle à la peau, puisque personne n'a jamais vraiment songé à le faire monter d'un cran. Pas à l'OM, surtout dans cette période tendue et plus qu'incertaine. Mais justement, l'incertitude est parfois profitable à ceux que l'on n'attend pas, et visiblement, Passi l'a bien compris. Fort de ses deux victoires à Sochaux et à Angers, synonymes de maintien et de finale, l'adjoint-traducteur se sent pousser des ailes en cette fin de saison et compte bien faire fructifier son action, car il a bien compris que s'il ne faisait pas sa propre promotion, personne ne la ferait pour lui : "C'est passé comme une lettre à la poste d'être sauvé, mais c'était un objectif important, expliquait-il en conférence de presse. La finale c'est la cerise". Comprenez : "Le maintien, c'est moi. La finale aussi".
Certes, mais sérieusement, qui peut s'enflammer d'avoir maintenu à distance des équipes comme Ajaccio, Toulouse et Reims, ou encore d'avoir éliminé un Sochaux de bas de tableau Ligue 2 ? Pas grand monde, malheureusement pour lui. Mais l'éternel numéro deux ne lâche pas le morceau, car chaque jour passé à la tête de l'OM est un jour sous les projecteurs du foot français, et il serait bien bête de ne pas l'exploiter. Aussi, Passi n'hésite pas à souligner qu'en dépit du flou artistique qui règne actuellement, il y a une saison à préparer et qu'il est au centre du jeu : "Concernant la saison prochaine, on y travaille. On prend des contacts, on liste des joueurs. Il faut être prêt si une porte s'ouvre".
Une métaphore qu'il applique également pour lui, car cette porte s'est ouverte et qu'il y a discrètement passé un pied : "Moi, je suis entraîneur. Si on me donne une équipe, j'entraîne". Pour le moment, personne ne sait qui prendra la décision de prolonger ou pas son aventure. En ce qui nous concerne, compte tenu de la saison abominable que l'on vient de vivre, on voit mal le ou la future responsable repartir avec Franck Passi en tête de gondole, sans lui faire injure. Et vous ?