Passi a-t-il trouvé sa marque de fabrique ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 10/09/2016 à 07:00
Au fil des années, le débat tactique prend de plus en plus de place dans les commentaires de football. Chez les journalistes, qui font du positionnement des joueurs un des thèmes principaux des conférences de presse, chez les supporters, qui n'hésitent pas à en causer à longueur de forums, mais aussi chez les techniciens, qui disposent désormais d'une multitude de schémas et y accordent une importance croissante. Un débat qui, toutefois, ne revient guère lorsque l'équipe gagne, alors qu'il est omniprésent lorsque les résultats ne conviennent pas.
Inutile de dire, dans ce cas, que le début de saison a poussé Franck Passi à de gros efforts de réflexion sur son organisation, afin de trouver la formule adaptée à une équipe sans grands talents individuels, en tout cas dans les faits. Après être passé par le 4-2-3-1, très à la mode en ce moment chez les entraîneurs européens, le coach olympien a rapidement dû revoir sa copie suite aux bouillies entrevues face à Toulouse (0-0) et à Guingamp (1-2). Heureusement, la fin de saison dernière et les matches de préparation lui avaient permis de travailler d'autres organisations et, ainsi, de changer rapidement son fusil d'épaule. "Cela me donne le choix, en fonction des matches ou de leur déroulement, expliquait-il hier vendredi en conférence de presse. Ce qui m'intéresse, c'est d'avoir une base de plusieurs organisations. Par exemple, sur le match amical face à Liège (0-3), on a mis en place une défense à trois qui n'a pas très bien marché, mais c'est bien de tenter des choses dans les amicaux". Effectivement, le 3-5-2 aperçu face au Standard devrait rester dans les cartons, hormis peut-être pour le traditionnel casse-tête face au PSG où beaucoup d'entraîneurs se laissent tenter par une défense à cinq.
En attendant, Passi est vite repassé en 4-4-2 comme il l'explique dans la vidéo. Attention, pas la formule avec un milieu en losange, trop compliquée à mettre en place, mais celle avec deux milieux excentrés, la plus facile et la plus sécurisante. "On a deux joueurs sur la ligne défensive adverse, explique-t-il, alors qu'en 4-2-3-1 on en a qu'un. Cela change beaucoup de choses". En fait, c'est un peu plus que ça. Ce 4-4-2 à plat exige moins d'efforts des latéraux par rapport au losange, même s'il leur demande de la précision sur les centres, et offre surtout le confort défensif non négligeable de deux lignes de quatre. Seule difficulté : rester compact afin de ne pas se retrouver en 4-2-4, mais l'OM a su l'éviter face à Lorient.
Enfin, Franck Passi se verra offrir à Nice un nouvel atout supplémentaire en terme d'organisation : l'apport d'un Clinton Njie utilisable à plusieurs endroits du domaine offensif. "Clinton m'apporte plus de choix, c'est vrai. On le verra peut-être avec Gomis, ou derrière lui, ou alors sur un côté. C'est un joueur de vitesse et de dribbles. Il peut apporter à plusieurs postes". Pas faux, mais quelque chose nous dit que l'ancien Lyonnais devrait remplacer poste pour poste un Leya Iseka apparu un peu tendre face à Lorient, avec la possibilité de décrocher, voire de permuter avec Cabella ou Thauvin. Un vrai plus pour le coach marseillais. "Mais j'aurais aimé avoir tous ces joueurs dès le premier jour, cela aurait été plus facile". Effectivement, mais nous n'en sommes qu'à la quatrième journée, ce n'est pas trop tard non plus...