Ces dernières saisons, l'OM avait pris l'habitude de dérouler contre le Sporting Club de Bastia. Ce n'était pas le cas cette fois-ci, pour la clôture du championnat 2017-2018. Evidemment, puisque les Corses jouaient leur maintien lors de cette ultime journée. L'OM s'en tire donc avec une victoire poussive, 1-0. Un but de Gomis dans le dernier quart d'heure. Jusque-là, ce qui avait fait défaut, ce n'est pas vraiment la folie d'un groupe corse prêt à tout pour se maintenir, ou faisant bloc pour se maintenir coûte que coûte. Ce groupe était limité pour la Ligue 1 et cela se voyait qu'ils le savaient. Le problème venait plus de l'OM qui a offert une prestation poussive avec très peu de spectacle alors qu'il y avait encore plus de 55 000 personnes au stade. En même temps, il faut se rendre à l'évidence : dans ne serait-ce que 72 heures, tout le monde aura oublié ce match, son contenu. En revanche, il restera en bouche le goût d'un OM qui a fini en boulet de canon. Après les deux défaites à domicile contre le PSG (1-5) puis Monaco (3-4 a.p) en coupe de France, Rudi Garcia et ses hommes ont enchaîné 11 matchs sans défaite. Sur la période, ils sont assez nettement la troisième équipe de Ligue 1, loin derrière Monaco qui a fait 11 victoires sur 11 et Paris qui n'a égaré que 5 points sur 33 mais tout de même, l'OM est à cette place tant convoitée pour la saison prochaine, sur le podium.
A l'occasion de ces deux défaites rapprochées contre les deux mastodontes du championnat, Jacques-Henri Eyraud et Rudi Garcia avaient pu observer avec quelle facilité leurs détracteurs pouvaient avoir un écho pour émettre leurs réserves. Ils savaient donc que, symboliquement, tout autre résultat qu'une victoire samedi aurait pu permettre à certains d'utiliser des cartouches, avec un argumentaire que l'on peut résumer en titres : "50 millions d'euros au mercato pour pas grand-chose", "Rudi Garcia est-il vraiment fait pour l'OM ?" ou encore "Beaucoup de com' pour rien". Sauf que l'OM a gagné. Après un quart du championnat passé sans pilote à bord ou presque et un entraîneur qui faisait jouer Bouna Sarr en faux numéro 10, l'équipe phocéenne finit dans le top5 de la Ligue 1. Ah. Comme souvent lorsqu'on évoque l'Olympique de Marseille, il n'y a pas de demi-mesure et c'est donc parti pour un crédit illimité accordé aux plans de la direction. Chaque média a déjà balancé une dizaine de noms de joueur en contact avec l'OM. A ce rythme, Frank McCourt recrute pour créer un championnat en interne.
Il faut voir le bon côté des choses. L'OM refait parler à l'échelle nationale, refait envie, aussi. Il ne faut surtout pas s'en plaindre. Mais il ne faut pas non plus se laisser griser. Lors de ce match contre Bastia, tout supporter phocéen qui se respecte a vu que l'équipe avait besoin d'être renforcé derrière, où les relances n'ont pas été au niveau, au milieu, où la prestation de Morgan Sanson rappelle qu'il ne pourra pas être bon à chaque fois, et devant, où cela proposait trop peu. Personne n'est dupe. Il y a encore beaucoup de travail à fournir et l'OM ne peut pas compter sur le déclin annoncé de Nice et Lyon, qui vont sûrement perdre tous leurs meilleurs joueurs à l'intersaison, pour se voir grimper de deux places dans la hiérarchie. Mais, tout en ayant cela à l'esprit, il faut profiter de cet élan positif autour du club pour lancer le fameux "OM Champions Project". Tout est question de dynamique.