L'Europe la saison prochaine, ça ne sera donc pas via la Coupe de Ligue. L'OM s'est fait sortir de cette compétition dès les huitièmes de finale et on ne saura qu'à la fin de la saison si finalement c'est une bonne chose. Pour ce déplacement à Sochaux, qui reste tout de même une formation de Ligue 2, Rudi Garcia avait opté pour une équipe mixte, avec une colonne vertébrale composée des valeurs sûres du moment (Pelé, Rolando, Vainqueur, Thauvin, Gomis), de joueurs qui n'avaient pas besoin de souffler (Hubocan, Zambo Anguissa) et enfin quatre changements avec Sarr, Khaoui, Doria et le petit nouveau Kamara. Au final, les Phocéens s'inclinent aux tirs au but. Une épreuve difficile à supporter pour les amoureux de l'Olympique de Marseille. On pense évidemment à la finale de Coupe des clubs champions à Bari en 1991 contre l'Etoile Rouge de Belgrade, à la défaite contre ces mêmes Sochaliens en finale de Coupe de France il y a dix ans ou encore celle à Grenoble, contre une équipe de division inférieure, avec Marcelo Bielsa il y a bientôt deux ans. Cette fois-ci, ce sont les oreilles de Doria et Aaron Iseka Leya qui vont siffler. Le premier a raté son penalty dès sa course d'élan, le second a tellement mal tiré que même Jourdren dans sa forme actuelle aurait pu l'arrêter.
De quoi leur mettre cette défaite sur le dos, quitte à liquider leurs saisons, et faire comme si elle ne concernait pas les autres ? Evidemment non. Cette défaite, ce n'est pas dû au hasard. Les tirs au but ne sont pas une loterie, et tout ne s'est pas joué sur la main involontaire du sochalien Fuchs que l'arbitre n'a pas sifflé à cinq minutes du terme de la rencontre. Justement, parce que l'OM a ce passif avec l'épreuve des tirs au but, les joueurs de Rudi Garcia auraient dû s'arracher pour l'emporter dans le temps réglementaire. Il y avait largement la place. Déjà, même s'il n'y a rien à redire sur l'action qui amène l'égalisation sochalienne, l'OM auparavant se devait d'enfoncer le clou après un premier but de Bouna Sarr et une nette domination dans la possession de balle. Ou alors reprendre l'avantage en seconde période alors que les Sochaliens restaient sagement en défense. Mais il n'en a rien été. A l'image de l'équipe de France en finale de l'Euro, l'OM a attaqué sans pour autant lâcher le frein à main. Contrairement aux Bleus, Rudi Garcia avait cependant une excuse. Bafétimbi Gomis s'est blessé et il a fallu faire rentrer Iseka Leya, en qui il ne croit pas vraiment, ce n'est un mystère pour personne. Un Iseka qui a raté son penalty donc mais qui a surtout été transparent pendant 45 minutes. S'il a pioché (avec succès) dans le centre de formation pour doubler le poste de Sakai avec Kamara, Garcia va vraisemblablement devoir recruter au mercato un buteur. Et donc remporter les deux prochains matchs de championnat contre Lille et à Bastia pour se dire que l'Europe est accessible via le championnat. Car elle ne l'est plus via la Coupe de la Ligue.