Où sont passées les entames de matches de l'OM ?
Par la rédaction du Phocéen
Publié le 08/03/2020 à 01:00
Depuis le début de l'année, l'OM ne parvient plus à emballer ses rencontres d'entrée de jeu.
Au-delà des résultats, l'OM de Villas-Boas a proposé pendant près de six mois un jeu basé sur les courses et une intensité qui a fait plier la majeure partie de ses adversaires. À l'opposé de l'équipe de Rudi Garcia, qui était plus dans la réaction, celle du Portugais s'était construit une image de fabrique faite de pressing haut, de harcèlement et surtout de possession avec une récupération de balle dans le camp adverse. Résultat, l'OM parvenait souvent à faire la différence assez tôt afin de s'offrir des fins de matches plus paisibles. Un constat qui semble s'être complètement inversé depuis la reprise de janvier. En effet, que ce soit à Rennes (0-1), face à St-Etienne (2-0), face à Toulouse (1-0), à Lille (1-2) et finalement lors de presque tous les matches retour, les hommes de Villas-Boas réalisent des entames de matches très poussives et ne parviennent plus à se mettre sur les bons rails. Inquiétant, d'autant que la qualité de jeu a sérieusement baissé dans sa globalité.
"Quand on est dans le vestiaire, tous les entraîneurs disent 'commencez bien les gars !'. C'est toujours la première consigne"
Cette incapacité à attaquer les rencontres pied au plancher reste quand même, sinon inquiétante, assez évidente. A tel point que la question était posée la semaine dernière à André Villas-Boas en conférence de presse. Certainement au fait de cette baisse de régime, le coach portugais n'a toutefois pas su l'expliquer. En tout cas, il ne s'agit pas d'une volonté ou d'un changement de philosophie : "Quand on est dans le vestiaire, tous les entraîneurs disent 'commencez bien les gars !'. C'est toujours la première consigne, mais tu peux prendre un but en trente secondes, ou à la quatrième minute comme contre Nîmes. Ça ne veut rien dire, car tous les matches sont imprévisibles en Ligue 1". Pas faux, évidemment, même si l'excuse physique ne tient plus avec désormais un match par semaine. Pourtant force est de constater que, en première comme en deuxième période, l'OM ne domine plus.
Baup : "Il y a une certaine usure physique et psychologique, c'est possible, mais je vois surtout une adaptation logique des adversaires"
Cette perte de pep's s'explique en fait par plusieurs facteurs. D'abord par l'usure normale d'une équipe qui sprinte depuis le mois d'août, mais aussi et surtout par une adaptation logique des adversaires, comme l'explique au Phocéen l'ancien coach olympien Elie Baup : "Tout le monde étudie le jeu de l'OM depuis huit mois maintenant, même si Villas-Boas a fait quelques changements dans son schéma au milieu. L'organisation et l'animation sont forcément moins surprenantes pour les équipes adverses, on l'a vu dernièrement avec Nantes et Amiens qui ont construit des blocs-équipes capables d'empêcher les premières relances. C'est pour moi la raison pour laquelle l'OM a plus de mal à dicter son rythme d'entrée de jeu, car l'adversaire sait y répondre. Du coup, il faut compter sur un Payet ou un Sanson pour débloquer des situations qui sont de plus en plus compliquées. Il y a une certaine usure physique et psychologique, c'est possible, mais je vois surtout une adaptation logique des adversaires". Une donnée que Villas-Boas a évidemment prise en compte en prenant toujours soin d'évoquer la qualité des équipes de Ligue 1. Ceci dit, il serait bon que l'OM parvienne à retrouver cette intensité qui a fait la différence tout au long de la première partie de saison, histoire de se mettre à l'abri rapidement.