Comment retrouver Pierre-Emerick Aubameyang.
Où situer le mauvais départ de Pierre-Emerick Aubameyang parmi les attaquants de ces 15 dernières années à l'OM ? Après 10 matchs toutes compétitions confondues, des joueurs comme André-Pierre Gignac (2 buts) ou Loïc Rémy (4 buts) n'avaient pas fait mieux que le Gabonais qui totalise quatre unités. En revanche, beaucoup ont réussi à partir plus fort (Balotelli, Gomis, Milik, Sanchez, Benedetto, Germain). Outre les statistiques, il semble que Pierre-Emerick Aubameyang ne soit pas en mesure, pour l'instant, de réussir à briller en tant qu'attaquant de pointe, où son prédécesseur Alexis Sanchez occupe toutes les pensées lorsqu'on se risque à faire des comparaisons.
Aubameyang est différent de Sanchez
Mais comparaison n'est pas raison. Leur profil est diamétralement opposé. Deux attaquants brillants des années 2010, mais avec des styles de jeu bien différents. Si l'on attend la même chose de la part d'Aubameyang que de Sanchez, autant le dire tout de suite, ça n'arrivera jamais. En revanche, sa létalité face au but, la qualité de ses courses en profondeur et sa lecture des actions offensives, ont fait de l'ancien buteur d'Arsenal le meilleur buteur anglais en 2018-2019, juste après avoir accompli la même performance avec Dortmund en 2016-2017. C'était un véritable buteur, qui actuellement n'est que l'ombre de lui-même. Alors comment peut-on le retrouver, si c'est encore possible ?
Un gros problème physique
Premièrement, et cela saute aux yeux chez lui encore plus que chez ses coéquipiers : il y a un problème physique ! Un joueur si rapide, si vif, avec des premiers appuis électriques... qui peine à prendre de vitesse un défenseur lambda au sprint ! Le problème physique global qui affecte l'effectif l'affecte en premier lieu, et les préparateurs physiques de Gennaro Gattuso vont devoir travailler avec lui ces prochaines semaines pour le remettre en forme.
La crise de confiance du buteur
Mais il y a aussi une grosse crise de confiance. C'est lui-même qui en parlait après la défaite à Monaco : "Sincèrement, forcément il y a un peu de frustration. Après, je pense qu'avec mon expérience, je sais que quand le premier but va arriver, ça va s'enchaîner. Donc je ne perds pas patience, je continue le travail et je ne lâche rien". Les grands buteurs qui ne marquent pas pendant de nombreux matchs, c'est quelque chose de très fréquent dans le football, alors gardons-nous de tirer des conclusions hâtives. Mais comme il le dit également, "la pression, elle est là tout le temps, à tout moment c'est normal. On est dans un gros club, on se doit de gagner des matchs. En tout cas, en termes de groupe, nous on doit rester solides, mentalement. Je suis sûr qu'on va réussir à changer ça".
Un petit tour sur le banc, ou pas ?
Alors comment gérer ce cas épineux ? Pour les optimistes, il faut travailler sur l'animation offensive et le trouver le plus souvent lancé, comme sur ses deux buts contre le Panathinaïkos et ses deux buts à Amsterdam. Arriver à lui offrir des jolis ballons en profondeur. Ismaïla Sarr ou Amine Harit ont déjà su trouver ces zones, tout comme Jonathan Clauss a réussi à délivrer le centre parfait au cordeau. Toutes les qualités qu'il a montrées pendant des années n'ont pas pu disparaître. Pour les plus pessimistes, peut-être est-il au crépuscule de sa carrière, peut-être ne retrouvera-t-il jamais son explosivité. Peut-être faut-il lui montrer la direction du banc pour quelques matchs, en espérant qu'il parvienne ensuite à relancer la machine ?