Retour sur l'élimination des Olympiens face à Annecy en quarts de finale de la Coupe de France.
"La Honte !", "Faute professionnelle", "La pire humiliation", "L'enfer"... et on pourrait en citer d'autres, tant les titres de la presse (et de chez nous) donnaient dans l'automutilation jeudi matin, suite au désastre de l'élimination face au FC Annecy en quarts de la Coupe de France. Et comme si cela ne suffisait pas, le spectacle avait lieu devant 64 000 personnes, emportées par la hype marseillaise de cette saison où tous les rêves étaient permis, cette Movida qui consacre aujourd'hui la course aux places pour le Vel' au rang de sport national phocéen. Pourtant, cette Coupe qui nous glisse entre les mains depuis 1989 n'est pas prête de revenir dans notre armoire à trophée, alors qu'elle nous tendait les anses, prête à s'offrir sans tortiller.
Tel le PSG et ses remontadas endémiques, l'OM donne dans le comique de répétition avec cette Coupe de France
Que dire aujourd'hui, avec une journée de recul, sur ce navet qui avait pourtant tout d'un carton historique ? Certains avanceront que c'était écrit, que tel le PSG et ses remontadas endémiques, l'OM donne dans le comique de répétition avec cette Coupe de France. C'est même pire cette année, puisque les Olympiens avaient la bonne idée les années précédentes de faire rire dès les premiers tours, histoire de plier l'affaire rapidement. Là, l'OM a mis les formes, et même le paquet, en soignant les préliminaires avec une première enivrante face à Rennes et une extase collective face aux Parisiens. Il n'en fallait pas plus pour allumer la mèche d'une déflagration finale au Stade de France. Sauf que le pétard s'est avéré mouillé, un peu par de vaillants Annéciens, beaucoup par de méconnaissables Olympiens.
Un club qui ne sait plus aller au bout, que ce soit face à Annecy ou à Feyenoord
Méconnaissables pourquoi, nous direz-vous ? Déjà parce qu'il faudrait être aveugle pour ne pas voir que les gladiateurs de Tudor ont la lame émoussée et le trident qui flageole depuis plusieurs semaines. Si les fous furieux de Bielsa avaient rendu l'âme bien plus tôt, la bande du Croate finit elle aussi par faire de l'huile. Rien d'étonnant pour ceux qui avaient vu le coup venir, même si la hargne affichée en toutes circonstances nous faisait dire qu'ils passeraient outre la douleur et l'épuisement. Et puis on en revient à ce fameux obstacle psychologique, celui d'un club qui ne sait plus aller au bout, que ce soit face à Annecy ou à Feyenoord. Celui que confirmait Pau Lopez mercredi soir après la séance de tirs au but, où les Marseillais confirment qu'ils sont quand même un peu français, en tout cas dans cet exercice. Pour tout cela, nos Olympiens méritent le goudron et les plumes, car on ne se vautre pas face à une Ligue 2 devant un Vélodrome de classe mondiale. En revanche, l'histoire continue, et c'est dimanche à Rennes dans une course au podium qui, elle, est largement dans nos cordes. Alors, de grâce, ne nous sabordons pas, car cet OM version Tudor-Longoria mérite bien mieux que ça !